En juin prochain, on fêtera les 20 ans du premier titre de Sa Majesté, obtenu aux dépens des Lakers de Magic Johnson (4-1). Pour atteindre cet anniversaire symbolique, Basket USA vous propose un voyage exceptionnel dans la galaxie MJ.
L’homme, le joueur, le businessman… Vous saurez tout du plus grand basketteur de tous les temps en revivant, en textes et en images, l’enfance, l’adolescence, l’ascension et le couronnement de celui que l’on surnommait « Air Jordan ».
Première partie de l’incroyable saga Michael Jordan.
Comme beaucoup de figures de légende, Michael Jordan a connu plusieurs miracles dans sa vie. Si Deloris Peoples, jeune fille noire de Rocky Point, en Caroline du Nord, s’était fiée à sa première impression, Mike n’aurait jamais vu le jour.
L’histoire commence évidemment avec la balle orange. Les frères et cousins de Deloris jouent souvent au basket contre James Jordan et ses frères, natifs de Wallace, cinquante bornes plus loin. Deloris, 15 ans, fait la connaissance de James, qui en a 18, en allant voir un match.
« Un jour, il a ouvert la porte de notre voiture et m’a dit : « Je ne savais pas que vous étiez-là. Vous êtes mignonne… Un jour, je vous épouserai ! » J’avais trouvé cela un peu rude. En plus, il sortait avec une autre fille… Je me suis éloignée de lui. »
Mais l’impudent se montre insistant. Quelques jours plus tard, James devient son pre mier petit ami… Avec le temps, la relation prend des allures trop sérieuses pour les parents de Deloris qui choisissent de l’envoyer en Alabama, où elle est censée mener de brillantes études. James, lui, s’engage dans l’US Air Force. Six mois plus tard, au cours d’une permission, il revoit Deloris, en vacances dans sa famille. Elle ne retournera plus jamais à l’université… Le couple donnera naissance à cinq enfants. Michael, le quatrième, revint de loin.
« Nous avons longtemps craint une fausse couche. Puis le 17 février 1963, Mike est né avec le nez qui saignait. L’hôpital de Brooklyn, où j’avais déménagé avec la famille pour suivre des cours professionnels, réserva son pronostic pendant trois jours », se souvenait James.
Ces saignements de nez, sans raison, dureront jusqu’à l’âge de 5 ans.
« Mon nez saigne encore facilement », explique Mike. « Ma mère ne m’avait pas raconté toutes ces histoires. La seule dont elle m’a parlé, c’est la fois où je suis tombé derrière mon lit, à 3 ans. Ils m’ont cru mort. J’ai connu de vraies alertes dans ma vie. »
La plus sérieuse intervint peut-être à l’âge de 2 ans, quand il frôla l’électrocution en voulant jouer avec les fils élec triques que réparait papa.
« Il a pris une décharge et a fait un vol de 3 m… », raconta son père.
Revenue à Wallace, la
famille s’établira finalement à Wil
mington. James, un fils de
fermiers pauvres qui
conduisait le tracteur
familial dès l’âge de 10 ans,
travaille à la General Electric. Grimpant les échelons petit à petit, il se retrouve chef de trois services, ce qui lui permet d’acheter un bon terrain et de faire construire une belle maison. Sur le plus grand jardin du quartier, il bâtit un terrain de basket où tous les kids du coin peuvent venir jouer.
Maman Jordan a un petit boulot à la United Carolina Bank. En dehors, elle s’occupe de James Ronald, Deloris Chasten, Larry, Michael, surnommé « Baldy » parce qu’il veut toujours avoir les cheveux très courts (« bald » = chauve), et Roselyn, les cinq enfants du couple. Histoire classique. Pour l’instant…
Les souvenirs de Deloris
« Michael était un bébé joyeux. Il ne pleurait jamais. En grandissant, il s’est mis à haïr tous les petits soucis de la vie. Il détestait l’état de tristesse, il voulait que tout le monde soit heureux comme lui. Mais il fallait souvent le discipliner. Il testait en permanence mes limites. S’il était espiègle et joueur, c’était aussi le plus fainéant et paresseux de la famille ! Il donnait son argent de poche à ses frères et sœurs ou à ses copains pour qu’ils rangent sa chambre ou lavent ses affaires. Puis, pensant qu’il ne pourrait jamais se marier, il décida de prendre des cours de couture, de ménage et de cuisine. Un jour, il avait rapporté un gâteau de l’école, si bon qu’on avait appelé son professeur pour vérifier d’où cela venait. Une fois qu’il sut qu’il pourrait se débrouiller seul, Mike retourna à ses loisirs et à ses sports. Une chose est sûre : il avait horreur de travailler. La mécanique ou le bricolage, c’était pour son père et ses frères mais pas pour lui. S’il avait dû aller bosser à l’usine, il serait en train de mourir de faim… »
Ce que Mike en dit
« Ma personnalité et mon rire me viennent de mon père. Mon sérieux dans le business, je le tiens plutôt de ma mère. Ma famille a été ma principale source d’inspiration. Mon enfance fut une période très importante pour moi. Mes parents me bousculaient pour m’aider à m’endurcir. Pour eux, je suis resté Mike plutôt que Air Jordan. Ce fut vrai aussi pour Juanita (ndlr : son ex-femme) et mes enfants. Un jour, en playoffs, j’ai marqué un panier du milieu du terrain au buzzer de la mi-temps. J’ai regardé vers ma petite famille dans les tribunes, les sièges étaient vides ! Ils avaient dû partir s’acheter du pop-corn ou des bonbons et avaient raté le shoot. Mais au fond de moi, je m’en moquais : je voulais être un bon mari et un bon père avant toute chose. »
A suivre…