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Les blogs de la rédaction

Phoenix, un parfum de 1993

Par  — 

NBA – Après 28 ans d’attente, la « Valley » et ses Suns sont enfin de retour en NBA Finals et les souvenirs de l’épopée malheureuse de 1993 sont encore dans tous les esprits.

À deux heures du Game 1, les abords de la Phoenix Suns Arena ne sont pas aussi garnis que ceux d’autres salles qui ont récemment accueillis les NBA Finals. Que ce soit du côté d’Oakland, de Cleveland, ou de Toronto, j’avais pris l’habitude de voir des centaines ou même des milliers de fans se retrouver entre amis pour célébrer le succès de leurs équipes respectives avant d’assister à un des matchs des Finals.

L’ambiance y est toujours particulière, surtout dans des villes qui n’ont pas connu ce niveau depuis des années ou qui le découvrent pour la première fois, et c’est le contexte parfait pour prendre la température avant que les hostilités débutent. Fraichement débarqué de la douceur de San Francisco, je me rends vite compte que « prendre la température » en un après-midi de juillet dans l’Arizona est un exercice qui porte bien son nom.

1993, la référence

Avec 45 degrés au compteur, les fans des Suns préfèrent logiquement rester dans les bars voisins ultra climatisés ou rentrer directement dans la salle pour y trouver un peu de fraicheur et trinquer à la gloire des Chris Paul, Devin Booker et compagnie. Avant l’ouverture des portes, je me retrouve cependant à partager un des rares coins d’ombre sur le parvis de la salle avec Billy, fan des Suns depuis toujours, et vêtu du t-shirt noir de champion de la conférence Ouest.

Après avoir pris sa photo avec son téléphone pour immortaliser le moment, je lui demande à quel moment de la saison il a pensé que la bande de Monty Williams pouvait prétendre au titre NBA.

« Quand on a signé Chris Paul cet été, je me suis dit que c’était un bon coup mais jamais je n’aurais imaginé voir les Suns en Finals. L’équipe me paraissait talentueuse, c’est certain, mais quand même bien inexpérimentée à l’exception de Paul et de Jae Crowder, » me confie-t-il.

Billy avait toutefois eu le nez fin. Il a en effet réussi à acheter un billet pour ce Game 1 pour 80 dollars alors que la veille du match et devant la salle, le même sésame se revendait pour plus de dix fois le prix. Alors qu’il me rappelle que les fans des Suns attendent ce moment depuis bien longtemps, je fais référence à 1993 et lui demande quel âge il avait lors des Finals perdus contre Michael Jordan et les Bulls.

« Je suis né en 1993 ! » rétorque-t-il avec le sourire. « Mes parents en parlent encore mais pour moi, les Suns ont toujours été nuls donc ça fait vraiment quelque chose de les voir à ce niveau. »

Je lui rappelle quand même que Steve Nash et les « 7 seconds or less » de Mike D’Antoni n’étaient pas passés loin des Finals et que sans les Spurs et les Lakers, l’Histoire serait sûrement bien différente. Le coach de Brooklyn est d’ailleurs toujours présent dans l’imaginaire des fans. Nombreux sont ceux qui portent son numéro 13 ou un t-shirt à son effigie circa 2007 avec le nez en sang.

Si les maillots de Chris Paul et de Devin Booker sont les plus populaires, je suis agréablement surpris de voir de nombreux maillots de l’équipe de 1993. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il y a peu de Charles Barkley et beaucoup de maillots de Dan Majerle, le tireur et défenseur d’élite de cette équipe finaliste, et de Danny Ainge.

Les années Nash oubliées ?!

Dans toutes les interactions que j’ai eu avec des fans ou des locaux, l’équipe de 1993 reste sur toutes les lèvres. Dès mon arrivée à l’aéroport de Phoenix lundi soir, c’est d’ailleurs Suzanne, ma conductrice Uber, qui me compte l’histoire de l’été 1993 alors que je lui dis que je suis sur place pour couvrir les festivités.

« 1993 était la meilleure année qu’on a connu, » s’enchante-t-elle. « La ville était en ébullition pendant tout l’été. Tout le monde adorait Barkley, tout le monde pensait qu’on allait gagner même s’il y avait Jordan en face. On a perdu mais je me rappellerai toujours de cette période. Il y a beaucoup de similitudes cette année, c’est la même l’adrénaline. Il faut dire qu’on n’a pas été souvent gâté avec les Suns. »

À la croire, et à l’instar de Billy, c’est comme si que certains fans des Suns ont effacé de leur mémoire ces 28 ans de disette, y compris les années Nash. « J’ai arrêté de les suivre pendant un moment, vous savez, » confesse-t-elle. « C’est pas que je suis supportrice que quand ils gagnent mais c’était compliqué pendant longtemps ici. »

À ma grande surprise, Suzanne fait alors référence à Goran Dragic, à Eric Bledsoe, et même à Brandon Knight pour appuyer son argument. Elle en rate même la sortie d’autoroute pour me déposer à mon hôtel, avant de me confirmer que lors des soirs de matchs, elle ne conduit pas car elle ne veut rien rater de ces Finals et espèrent un autre dénouement que celui qu’elle ressasse dans ses souvenirs de 1993.

Il n’y a cette fois pas MJ en face mais un « Greek Freak » diminué et les fans des Suns, y compris Billy et Suzanne, nous ont partagé leur confiance. Ils ne voient pas rouge comme en 1993, même s’ils doivent faire face à une adversaire se trouvant à quelques encablures de Chicago.

Il y a comme un parfum de 1993 dans l’air caniculaire de Phoenix mais, cette fois, les prévisions sont au beau fixe.

Propos recueillis et photos prises à Phoenix.

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