Nous y voilà. Je ne sais pas vous mais moi, je n’en pouvais plus d’attendre.
La FIBA et la performance des Bleus ont été un bel interlude mais – et désolé pour les championnats européens – les affaires sérieuses reprennent enfin avec le début de la saison de la NBA.
Une saison pleine de promesses et de questions. Les Spurs vont-ils rééditer la victoire de l’année dernière ? Les Cavs seront-ils aussi monstrueux que ce que tout le monde annonce ? Curry battra-t-il son record de 3 points ? Harden montrera-t-il un peu d’intérêt pour la défense ? Kobe tiendra-t-il plus d’un mois avant d’arracher la tête à une poignée de Lakers ? Les Knicks finiront-ils au dessus de la dixième place de la conférence Est ? Les Sixers ont-ils déjà tanké la saison avant même qu’elle ne débute ? Et la plus importante de toute : JaValee McGee reprendra-t-il son titre de MVP de Shaqtin’ a Fool à Kendrick Perkins ?
Mais bon, gardons tout cela pour plus tard. Et honorons ce moment tel qu’il le mérite. Le début d’une nouvelle saison doit être celui d’une seule occasion : célébrer notre passion collective pour la ligue, ses acteurs et ses rencontres qui, d’une manière ou d’une autre, continuent à nous faire rêver.
La voix de George Eddy, les posters de Michael Jordan,…
J’ai plongé dans son monde il y a bientôt trente ans. J’étais ado et je venais de redoubler ma troisième. Avant le basket, j’avais fait du foot comme tout le monde. Puis grâce à l’UNSS, du hand.
Mes potes étaient partis vers le lycée, j’étais resté au collège. Et nous n’étions plus assez pour avoir une équipe de hand. Tout ça parce que l’accent de George Eddy et les posters d’un mec volant toute langue dehors étaient en train d’envahir l’imagination de toute une génération.
Je suis donc passé au basket. J’étais pivot et, franchement, je n’étais pas très bon. Manque de confiance, manque de coordination, manque d’envie, manque de courage, manque de tout.
Si côté sportif, je ne garde pas un souvenir fracassant de ma première rencontre avec le basket, je me souviens parfaitement de ma première paire de Nike. Les mêmes que Jordan forcément. J’avais bossé tout un été pour me les offrir. Elles étaient une taille trop petite mais je m’en foutais. Le confort de mes orteils m’importait guère du moment qu’ils souffraient avec style.
J’ai joué 2 ou 3 ans,le temps de maitriser le concept du double-pas et de la zone (je sais, j’apprends lentement) et puis je suis parti à Paris. Études, boulot, j’ai mis le basket entre parenthèses. Jusqu’à mon installation à Dallas, il y a une quinzaine d’années.
Si mes souvenirs d’ancien combattant vous intéressent, je vous raconterai un jour mon premier match de NBA pour de vrai. Pour voir les Mavs de Cuban. Sans la voix de George Eddy mais le nez saturé par les odeurs de fromage fondu des nachos de mon voisin. Et puis ma brève rencontre avec Michael Jordan (non, je ne lui ai pas parlé de mes orteils compressés)…
Mais Dallas, c’est d’abord ma vraie rencontre avec un sport qui depuis est devenue une partie intégrale de mon quotidien. Mon anglais était moyen (comme n’importe quel Français après 7 ans d’apprentissage), je ne connaissais personne ou presque.
« Un salaud sur le terrain est un salaud dans son boulot »
Un jour j’ai décidé de m’inscrire au club de sport du quartier. Il y avait un court de basketball. Et chaque jour, à midi, pendant la pause déjeuner, des “picks-ups games”. Tout le monde jouait par ordre d’arrivée et l’équipe victorieuse restait sur le terrain.
C’est sur ce parquet là que je suis rentré en religion. D’abord, je m’y suis découvert. En joueur d’équipe sur lequel les autres pouvaient compter, en défenseur acharné et puis je me suis ouvert au concept de l’importance de la victoire, au plaisir de la compétition.
Mais surtout, j’ai compris que le basket était la vie. Que les leçons que nous apprenions sur un terrain étaient applicables à notre quotidien. Que tout était question d’équilibre. Que les qualités athlétiques étaient insuffisantes si la tête ne suivait pas. Et vice versa. Que si un mec était un salaud sur un court, il l’était aussi derrière son costume-cravate et son sourire de vendeur. D’ailleurs, je vous invite à reconnaître vos coéquipiers et adversaires dans cette vidéo hilarante.
[videopub https://www.youtube.com/watch?v=0gWxHFMog9w]
Aujourd’hui j’ai 43 ans, mes chevilles, mes genoux et mes doigts se souviennent douloureusement des heures passées sur les playgrounds US. A me “battre” sur chaque balle par respect pour le jeu, pour mes partenaires et pour moi-même.
Mais hors de question de raccrocher les baskets.
Ce moment où la balle quitte les mains, où sa rotation frôle la perfection. Où l’on sait que l’on a marqué avant même qu’elle atterrisse dans le filet, vaut tous les petits tracas. A elle seule, elle prouve que l’on est vivant.
Ball is life !
P.S : Et vous, votre rencontre avec le basket remonte à quand ? Et comment ? Venez-donc me raconter ça dans la section commentaires.