Les Lakers nous ont toujours habitués à évoluer ou à recruter des joueurs de standing. Lors du dernier three-peat de l’équipe, même les noms des role-players pouvaient être glorieux, qu’il s’agisse de Mitch Ritchmond, Glen Rice ou encore Gary Payton. Aujourd’hui, le prestige n’est plus. Du dernier titre des Lakers, ne subsistent plus que Kobe Bryant et le front-office. Jerry Buss a disparu et avec lui, les paillettes de la franchise la plus glamour de la ligue. Pointé du doigt, Kobe et son incapacité à partager le pouvoir, et à faire des sacrifices financiers.
Et alors ?
En effet, nombreux sont ceux qui critiquent le contrat de Kobe Bryant signé la saison passée. Prolonger un joueur blessé sur deux ans à plus de 48 millions de dollars peut en effet paraître totalement inconsidéré. Mais je ne partage pas cet avis et pour deux raisons.
La première est à mettre au crédit des Lakers: c’est une tradition du club angelino. Il ne faut pas oublier qu’en 1991, lorsque Magic annonça au monde entier sa séropositivité, Jerry Buss lui offrit une prolongation de contrat d’un an à hauteur de 14,6 millions de dollars, une somme astronomique pour l’époque puisque le salary-cap n’était que de… 12,5 millions !
Les enfants Buss ont été élevés dans la tradition d’un propriétaire passionnés par ses joueurs. Comme leur père, ils ont rendu à Kobe l’hommage qu’il mérite et c’est que Jerry Buss aurait fait de son vivant. Depuis la draft 96, le numéro 24 a travaillé pour devenir le visage de la franchise, un visage qui rapporte à son club beaucoup d’argent par an. Beaucoup plus que des saisons à 50 victoires.
Aux Lakers, on chouchoute ses légendes
La seconde se justifie tout simplement par l’histoire, que connaît bien Kobe Bryant. À partir de 1996, Michael Jordan décide de prendre l’argent qu’il n’a pas touché durant les douze première années de sa carrière. Jusqu’ici sous-payé, le numéro 23 en a marre de la pingrerie des Bulls et de l’absence de reconnaissance subie par son ailier, Scottie Pippen. Il ne signera plus que deux contrats d’un an, de 30 et 33 millions de dollars chacun, devenant le joueur le mieux payé de la ligue avec les plus gros contrats d’un an jamais signés. C’est ce même Jordan qui incitait les joueurs à ne faire aucun compromis lors du premier lock-out, en 1999. Selon lui, les joueurs constituaient la première richesse de la ligue et devaient en conséquence toucher le plus gros des revenus.
C’est sur ce principe que s’est basé Kobe Bryant. A la fin de ce contrat, il aura joué 20 saisons à Los Angeles, apporté au moins cinq titres et vendu beaucoup de maillots. Sans lui, Los Angeles n’aurait pas signé un contrat télé à 1 milliard avec Time Warner. N’est-ce pas finalement la juste rétribution pour un tel impact ? Selon certains analystes financiers, sans salary cap, des LeBron, des Durant ou des Kobe pourraient toucher 100 millions par an !
Les joueurs sont la première richesse de la NBA
Et si certains justifient leurs reproches par les diminutions acceptées par Duncan et Nowitzki pour construire une meilleure équipe, je n’oublie pas que lorsque LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh en firent de même, beaucoup le leur reprochèrent.
Que la ligue veuille sanctionner les clubs dépensiers, soit. Que cela empêche les joueurs, principaux responsables des bénéfices de leurs clubs, de toucher leur part, c’est une règle qui existe notamment en NCAA et elle est largement décriée.