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Cette nuit, Kawhi Leonard est devenu l’un des cinq joueurs de moins de 23 ans à inscrire 29 points dans un match des Finals. Auteur d’un premier quart-temps exceptionnel, l’ailier des Spurs a crevé l’écran dans cette troisième manche, se faisant violence pour prendre chaque tir ouvert, ou pour attaquer le cercle. Après deux premiers matches décevants, il a aussi brillé sur jeu de transition ou sur contre-attaque. Il était partout, et je crois que Larry Bird aurait très bien pu déclarer : « c’était Scottie Pippen déguisé en Kawhi Leonard. »

Mais plus que l’agressivité offensive et l’adresse de Leonard (10/13 aux tirs), ce qui m’a frappé, c’est sa défense sur LeBron James. Plus particulièrement en deuxième mi-temps. Costaud, Leonard est taillé pour répondre au défi physique de la star du Heat. Il peut le bousculer et gêner ses déplacements. Mais ce que j’apprécie chez lui, c’est son travail de mains. Elles sont comme les Spurs en attaque : toujours en mouvement.

Ça peut sembler un détail, mais c’est toujours gênant d’avoir un défenseur qui bouge ses mains en permanence. Ça gêne le champ de vision sur des passes ou des tirs, et dans le cas de Leonard, ça l’est d’autant plus que l’ailier des Spurs a des mains immenses. Ce qui est intéressant aussi, c’est que cette activité lui permet de rester face à son attaquant, sans l’orienter. Lorsqu’on oriente son attaquant vers une prise à deux, on se concentre sur les jambes, et moins sur les mains qui ne sont là que pour diriger le joueur. Pour tout de même gêner LeBron dans ses déplacements, Leonard reste parallèle à lui, et utilise la ligne de fond comme d’un défenseur. C’est risqué car LeBron peut le prendre de vitesse, mais cette nuit, ça a marché.

Kawhi Leonard a épuisé LeBron James

Les Spurs, comme ils le font depuis le début des Finals, n’aident pas beaucoup sur LeBron James. Peu de prise-à-deux (sauf lorsqu’il arrête son dribble), puisqu’ils préfèrent le laisser jouer le un-contre-un. Pendant une mi-temps, LeBron a fait la différence, et puis après la pause, la défense de Leonard a pris le dessus. Actif par ses mains, bien assis sur ses jambes, Leonard l’a parfaitement contenu, et il n’est pas pour rien dans les 7 balles perdues de LeBron. Un LeBron fatigué de défendre de l’autre côté sur un Leonard qui cherchait à chaque fois à prendre le milieu pour aller vers le cercle.

Ce que j’ai aussi remarqué, et ça exige du métier, c’est la capacité de Leonard de gêner sans faire faute. Le meilleur exemple est ce lay up raté par Ray Allen dans le money time. Leonard monte au contre, gêne, mais ne fait pas faute. C’est une forme d’intimidation et ça oblige l’attaquant à prendre un tir compliqué. Avec son envergure et ses grandes mains, Leonard intimide autant qu’un intérieur. Sous le cercle, il peut contrer un arrière sans forcément sauter. Il oblige à changer sa trajectoire de tir, et ça suffit souvent.

Maintenant, les fans des Spurs et les observateurs n’attendent qu’une chose, que Leonard confirme cette prestation. Depuis deux saisons, Gregg Popovich affirme qu’il est le futur patron des Spurs. Avec cette troisième manche, Leonard a répondu aux critiques et aux exigences de son coach. A lui désormais de montrer qu’il est capable d’enchaîner ce type de rencontre chaque soir. Si c’est le cas, les Spurs auront effectivement trouvé leur futur patron, et la NBA une nouvelle star.

LA DEFENSE DE KAWHI LEONARD DANS LE GAME 3