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Les blogs de la rédaction

Au revoir, Monsieur Rick Adelman

Par  — 

NBA: Minnesota Timberwolves at Philadelphia 76ers

« Je lui ai volé des choses, pour être honnête ».

Lorsque Gregg Popovich évoque Rick Adelman, c’est toujours avec un profond respect. À 67 ans, le coach des Wolves a décidé de mettre fin à sa carrière et il n’y a que « Pop » pour bien résumer cette aventure.

« Il est ce que j’appelle un missionnaire. Il a connu différentes franchises, les a toutes améliorées, a fait du super boulot partout où il est passé, a toujours été sous-estimé et a été un coach pour qui les joueurs avaient vraiment du plaisir à jouer. C’est ce qu’il est ».

Le plus beau jeu du début des années 2000

Il n’a manqué qu’un titre à Rick Adelman pour rejoindre la liste des très grands coaches. Battu deux fois en finale avec Portland (1990 et 1992), il a échoué face aux « Bad Boys » de Detroit puis face à Michael Jordan et Phil Jackson, qui lui barrera encore la route du titre lorsqu’il sera du côté de Sacramento.

Rick Adelman, c’est néanmoins 1 042 victoires, 58% de victoires en carrière et dix saisons à plus de 50 succès avec Portland, Sacramento et Houston. D’un point de vue personnel, c’est l’homme qui m’a redonné envie d’aimer la NBA après la retraite de Michael Jordan et le déclin d’Hakeem Olajuwon. En 2000, ses Kings pratiquaient le plus beau jeu de la ligue. Un style fou et flamboyant qui enflammait l’ARCO Arena et les parquets de toute la ligue.

J’admirais Chris Webber, Vlade Divac, Peja Stojakovic, Jason Williams ou encore Bobby Jackson. Ce n’est que plus tard que j’ai appris à admirer Rick Adelman. Sa « corner offense » était ainsi une stratégie complexe qui demandait de la lecture, de l’intelligence, de la patience et des bons passeurs à tous les postes.

Quand ça se mettait en place, c’était magnifique à voir. Et c’est triste que Rick Adelman n’ait jamais réussi à imposer sa vision collective sur la NBA. Avec ses joueurs européens, il produisait pourtant le plus beau jeu du début des années 2000, inquiétant les Lakers d’un Phil Jackson qui utilisait des méthodes peu enviables pour motiver ses joueurs lorsqu’ils affrontaient Sacramento.

En 2000, le « Master Zen » avait ainsi diffusé une vidéo de motivation à ses troupes, comparant Rick Adelman à Adolf Hitler et Jason Williams à Derek, le néo-nazi joué par Edward Norton dans American History X…

Une adaptation aux forces de ses joueurs

Mais ce qui est le plus fascinant chez Rick Adelman, c’est la capacité qu’il avait à mettre ses joueurs dans les meilleures dispositions possibles pour réussir et c’est ce qui ressort de ses 23 années de coaching.

À Portland, il avait monté une équipe flamboyante portée par des qualités athlétiques exceptionnelles et par le talent de Clyde Drexler. À Sacramento, il laissait l’imagination de ses joueurs s’exprimer au maximum, les laissant courir le plus possible pour profiter de leurs talents de passeur. À Houston, avec Yao Ming et Tracy McGrady, il a également su tirer partie de la taille du pivot chinois pour créer une formation plus défensive et qui utilisait beaucoup plus le jeu au poste que ses précédentes formations.

À son arrivée chez les Wolves, il s’est également adapté à Kevin Love. Alors que Kurt Rambis forçait son intérieur à travailler poste bas pour l’inclure dans une attaque en triangle pour laquelle il n’était pas fait, Rick Adelman a décidé de l’utiliser en ailier fort fuyant, lui permettant d’exprimer au mieux ses qualités offensives. Et je pourrais ainsi écrire pendant des heures sur les forces de Rick Adelman ou sur le fait que Kevin Martin ou Chase Budinger l’aient suivi dans son nouveau club dès qu’ils en avaient l’occasion.

Toutes les équipes ont leur « Sacramento »

On pourra regretter que ses Blazers et ses Kings n’aient jamais remporté de titre, que les blessures de Tracy McGrady et Yao Ming ne lui aient jamais laissé le champ libre à Houston et que ses problèmes personnels aient assombri sa fin de carrière à Minnesota. Le fait est néanmoins là : Rick Adelman n’a jamais remporté de titre NBA et, aujourd’hui, c’est ce qui m’attriste.

« Pour l’impact qu’il a dans la ligue, il suffit de regarder les playbooks de chaque équipe », explique Erik Spoelstra, qui parle des cahiers que les coaches distribuent à leurs joueurs et qui répertorient les systèmes à apprendre. « Tout le monde a au moins une version de son attaque dans son playbook. La plupart des équipes l’appellent « Sacramento ». Il a été un vrai innovateur dans le jeu ».

Au revoir, Monsieur Rick Adelman.

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