Les blogs de la rédaction

« Ça a été un sacré match et je suis content d’avoir pu y participer. »

Toujours aussi humble, Dirk Nowitzki (32 points, 10 rebonds, 6 passes) a fait plus qu’y « participer », il en a été le héros. Après un des pires matchs de sa saison, fini en eau de boudin à 2/12 (plus la défaite) face à Brooklyn, le Wunderkind a tout simplement été énorme face à Kevin Durant (43 points) avec le premier match de son immense carrière à plus de 30 points, 10 rebonds, 5 passes et 4 interceptions pour un succès arraché en prolongation (128-119).

Cette victoire aux forceps place les Mavs devant les Suns au classement à l’Ouest. Extrêmement serré entre Grizzlies, Suns et Mavs en bas,  et Thunder, Spurs (voire Clippers) en haut, le classement à l’Ouest va se jouer à rien… à ce type d’exploit ! Mais ce revers révèle à nouveau au grand jour les errements défensifs d’Oklahoma City qui doit s’incliner pour la deuxième fois en 10 jours face à Dallas. 

Des cadors ultra inconstants

Si Anthony Slater du Oklahoman veut surtout insister sur l’excellente performance des Mavericks qui jouent leur vie en ce moment, et que Royce Young du Daily Thunder revient sur le choix incompréhensible de coach Brooks de faire jouer Russell Westbrook en prolongation malgré ses restrictions en termes de temps de jeu, j’ai personnellement été interpellé par les carences défensives d’OKC. Le Thunder claironne qu’il veut jouer les premiers rôles et retourner en finale pour prendre sa revanche de 2012… mais ce n’est pas en défendant de la sorte qu’il y parviendra!

On avait déjà abordé le sujet début mars, après le coup de chaud de Gerald Green (41 points), mais derrière le beau discours de Scott Brooks ou Russell Westbrook, les signes de faiblesse défensive du Thunder continuent de clignoter rouge de partout à moins d’un mois des playoffs. Les spécialistes maison, Kendrick Perkins et Thabo Sefolosha, poursuivent leur défilé de mode sur le banc et OKC n’arrive toujours pas à fermer sa défense. Sur le mois de mars, le Thunder encaisse 105,5 points par match (contre 99 de moyenne en saison) !

Avec les Pacers et le Heat qui ont également perdu les vertus défensives qui avaient fait leur succès, on est assez d’accord avec le volubile Charles Barkley quand il regrette que « ça ne joue plus au basket en NBA ». On a rarement vu des grosses écuries être aussi inconstantes d’un match sur l’autre. Le succès continuel des Spurs contraste d’autant plus dans ces circonstances que l’unité spéciale de Pop’ base précisément son jeu sur des principes défensifs insubmersibles. A l’instar du duo Kevin Durant – Russell Westbook (qu’on adore par ailleurs mais) qui est aussi imperméable défensivement qu’un K-Way troué, la NBA ne sait-elle vraiment plus défendre?

Des carences défensives qui perdurent

C’est un peu la rançon du succès en NBA: avec autant de matchs à jouer, les vedettes s’économisent en défense pour pouvoir tout donner en attaque. Le spectacle avant tout, n’est-ce pas! Mais avec Durant et Westbrook hier, on a quand même atteint des sommets de ridicule défensif. Quand Shawn Marion ou Vince Carter se retrouvent tout seul sous le panier sous les yeux d’un KD à l’ouest, on ne peut plus parler de naïveté mais bien d’inattention. Et puis, quand Westbrook perd l’un de ses 8 ballons et préfère pester contre l’arbitre plutôt que de revenir en défense, ça relève carrément de la faute professionnelle.

Malheureusement, ces maux semblent même avoir été contagieux à toute l’équipe puisque le Thunder s’est pris 15 tirs primés sur le coin du bec avec de (très) grosses erreurs de rotation, qu’elles fussent par inexpérience (Steven Adams) ou par simple manque d’effort (Westbrook). Troisième dans ce classement des défenses qui prennent le plus de tirs à trois points avec 8,5 en moyenne, OKC écope sérieusement sur les derniers matchs avec plus de 13 bombes pour l’adversaire sur les 6 derniers matchs.

Sur ses 4 défaites en mars, le Thunder a mangé chaud avec 120 points de moyenne, et ce, contre quatre équipes de l’Ouest (Dallas deux fois, Phoenix et les Lakers). Cette statistique semble prouver à elle seule qu’OKC choisit un peu ses moments pour défendre. Mais elle prouve également que le Thunder ne peut pas prétendre à grand-chose quand il ne met pas un minimum d’intensité et d’efforts en défense. L’illustration parfaite en est Serge Ibaka qui fait de la défense son fonds de commerce et qui a été étonnamment oublié dans le plan de jeu. Avec 10 points et 5 rebonds en 33 minutes, Iblocka a seulement pu tenter 9 tirs et son impact sur le match a été largement insuffisant.

Exploits en attaque… mais erreurs de débutants en défense !

Le crunch time catastrophique du Thunder le prouve en mille. Jose Calderon (22 points, 8 passes), qui était littéralement chaud comme un chaudron hier avec 6/9 à trois points, a effectivement emmené tout ce beau monde en prolongation sur un tir primé que Durant ne conteste pas du bras. Ensuite, c’est Reggie Jackson qui se perd dans un écran tout bête et laisse à nouveau Calderon artiller. Enfin, Dirk Nowitzki est servi à trois points par Monta Ellis, lancé comme une balle dans sa pénétration… et encore une fois, Durant se plante et va aider sur Ellis.

« Quand tu joues en défense collective, il faut aider sur les pénétrations. Il faut leur rendre hommage sur le coup, ils ont bien joué. Au lieu de donner un dunk ouvert, il faut bousculer le gars qui coupe vers le cercle, et c’était à moi de le faire. Mais j’avais aussi un gars dans le périmètre, et c’était Dirk. Et il a mis son shoot. » concédait Durant après le match.

Dallas termine avec 7 joueurs en double figure, dont Monta Ellis à 17 et Vince Carter à 16 (mais tous deux en péril d’adresse). Dominateurs aux rebonds (48-38), les Mavs ont bien su gérer la fin de match, obtenant les stops que le Thunder n’a pas réussi à obtenir. Coach Brooks a encore du pain sur la planche pour remettre la défense du Thunder à niveau avant les playoffs. Heureusement, on attend le retour de Kendrick Perkins pour le 4 avril avec le court déplacement à Houston. Ce sera peut-être un premier pas… et c’est dire ce bon Kendrick est finalement devenu indispensable au Thunder. S’il veut jouer le titre, et pas uniquement assurer sa place dans le Top 4 à l’Ouest.