Doc Rivers n’est pas un grand fan de Donald Trump et ne s’en est jamais caché. Après la défaite, ou plutôt la gifle reçue à San Antonio vendredi, le technicien des Bucks a notamment eu un mot au sujet du président des Etats-Unis, qui avait associé l’accident d’avion qui a fait 67 morts près de Washington jeudi à l’inclusivité du personnel du régulateur américain de l’aviation. « C’était affreux à entendre » a estimé Rivers. Qui avait aussi un petit mot doux au sujet du pensionnaire de la Maison blanche, qui lui a servi pour qualifier la prestation de ses joueurs face aux Spurs.
Dépassés en deuxième période, absents défensivement, les Bucks ont livré ce que leur entraîneur a qualifié de « Trump game » en conférence de presse. « C’est quand vous ne faites que mentir et faire des erreurs, puis vous oubliez ce que vous avez fait la veille. C’est ce que ce match m’a fait ressentir. » Milwaukee avait déjà souffert de maux identiques mercredi à Portland, surclassé par l’intensité des Blazers, pourtant bien moins lotis au classement.
132 points encaissés en moyenne lors des trois dernières défaites
« On a juste été catastrophique partout, point » a asséné Doc Rivers, qui a déploré l’absence de réaction de son effectif. « Nous avons encaissé 17 points dans les quatre premières minutes du match. Pour moi, cela donne le ton. Et pas seulement ce quart-temps. Quand ils sont rentrés aux vestiaires à la pause, ils devaient se sentir très bien. On doit faire un meilleur travail. Je dois faire un meilleur travail, chacun d’entre nous. Nous avons été une super équipe en défense ces derniers mois. Trois de nos quatre matchs de ce road trip, nous ne l’avons pas été. »
Ce séjour à l’Ouest ne restera pas dans les mémoires, avec une seule victoire en quatre matchs, sur le parquet de la lanterne rouge Utah tout en encaissant 110 points, pour trois revers avec 132 points encaissés en moyenne. Rien que dans le troisième quart-temps à San Antonio vendredi, les Spurs ont passé 45 points à Milwaukee, qui n’en avaient pas encaissé autant en début de deuxième période de toute la saison. Et il n’y a pas qu’à Doc Rivers que ces contre-performances déplaisent.
Giannis pousse un coup de gueule
« Ils ont marqué de toutes les façons qu’ils le souhaitaient » a regretté Giannis Antetokounmpo, visiblement agacé. « En transition, nous savons que c’est une équipe qui veut prendre des tirs à 3-points, et nous leur avons offerts cette option. Les rebonds offensifs, les points sur deuxième chance, nous leur avons offerts tout ça. Quoi d’autre encore ? C’était juste facile, tout était facile pour eux. Tout. 150 points… Il n’y a aucune excuse. Tout le monde doit se regarder dans le miroir et venir au prochain match pour faire mieux. »
Ces mots forts ne sont pas sans rappeler le gros passage à vide des Bucks la saison passée, de la fin de la période Adrian Griffin sur le banc aux premières semaines avec Doc Rivers à la barre. Et Antetokounmpo n’en avait pas fini de son coup de gueule, surtout en comparaison avec l’intensité proposée par les Spurs dans cette rencontre. « Moi aussi je serais agressif si je jouais contre moi-même, si je jouais contre notre équipe, moi aussi je serais agressif. Il n’y avait aucun impact physique, rien. Il y a eu des mésententes, des points sur deuxième chance, des pénétrations sans opposition. Sur une action, un joueur dribble quatre, cinq fois, et quand il va au dunk personne ne vient faire faute, personne ne l’arrête. »
Les absences de Portis et Green très préjudiciables
La franchise du Wisconsin a affiché ses limites, déjà aperçues en début de saison, avant un rebond avec en point d’orgue la victoire en NBA Cup. Mais privés dernièrement de Bobby Portis, ou encore d’AJ Green, absents sur blessure, les Bucks ont confirmé que leur « marge d’erreur est fine » comme l’a admis Damian Lillard aux médias. « On doit en être conscient et on doit faire ce que l’on a à faire à un haut niveau, et être plus constant. Ce que l’on ne fait pas. Il faut évidemment prendre en considération ces absences, mais ce n’est pas une raison pour ne pas être capable de bien finir les matchs et de gagner ces matchs, parce que nous étions en position de les gagner. »
Vendredi, Milwaukee menait ainsi à la pause, même sans défense (70-71), avant de voler en éclats. L’alerte est réelle pour les Bucks, qui doivent affronter les Grizzlies, 3e de l’Ouest, puis le Thunder, leader de la ligue, lors de leurs deux prochaines rencontres. Encore dans le Top 4 provisoire de leur Conférence, ils ne comptent cependant que trois victoires d’avance sur le Heat, 7e.