Dario Saric préférait en rigoler tandis que Stephen Curry levait les yeux au ciel, et que Steve Kerr bouillonnait depuis la table de marque, ses assistants debout, dépités. Les Warriors avaient du mal à digérer le coup de sifflet en faveur de Nikola Jokic, sur une banale contestation de mouvement de Dario Saric, près de la ligne médiane.
Au cœur d’une soirée compliquée au tir pour lui, le leader des Nuggets s’apprêtait à tirer, en cette fin de troisième quart-temps, ses 13e et 14e lancers-francs du match. Le Serbe en obtiendra 18 au total, un record en carrière, et n’en ratera pas un seul (record du plus grand nombre de lancers convertis sans en rater un lors d’un match de Noël).
Après la rencontre, plutôt que de faire une référence directe au traitement du pivot d’en face, Steve Kerr, dont l’équipe a obtenu cinq lancers-francs de plus (20/23) que le double MVP, affiche son mécontentement par rapport à la façon d’arbitrer à travers toute la ligue.
« J’ai un problème avec la façon dont on légifère pour éliminer la défense du jeu. On permet aux joueurs de se frayer un chemin jusqu’à la ligne de faute. Si j’étais un supporter, je n’aurais pas voulu regarder la deuxième mi-temps de ce match. C’était dégoûtant », qualifie le coach, en considérant qu’il s’agissait « d’appâter les arbitres ».
Stephen Curry réclame de la cohérence
Autrement dit de bien « vendre » les coups de sifflet, comme Nikola Jokic l’a plutôt bien fait sur l’action évoquée plus tôt. Le technicien des Warriors pense ainsi que les joueurs « sont vraiment intelligents » pour obtenir les faveurs des officiels. « Au cours des dix dernières années, ils sont devenus de plus en plus intelligents. On a donné aux joueurs les moyens d’agir et ils en profitent pleinement. »
« C’est une parade jusqu’à la ligne des lancers-francs, et c’est dégoûtant à regarder », s’emporte-t-il avant de quitter subitement la salle de presse. En réponse, le pivot des Nuggets assure à ESPN qu’il ne pensait pas activement à en rajouter pour obtenir un coup de sifflet lorsqu’il sentait un contact, mais qu’il s’efforçait simplement de rester agressif.
« Je ratais des tirs, donc j’ai juste essayé d’être agressif différemment, peut-être en jouant un peu plus physique. Il s’est avéré que c’était ce genre de soirée », formule le pivot qui s’est retrouvé à 14 reprises sur la ligne après la pause.
Stephen Curry, lui, partage le constat de son coach : un joueur qui « vend » bien aura plus de chance d’être récompensé. « C’est compliqué parce que c’est parfois incohérent, de chaque côté. Dans une rencontre comme ce soir, quand vous sentez qu’il y a la dimension physique d’un côté et de la pacotille de l’autre, cela change la complexité du jeu. Je ne dis pas qu’on ne fait pas de fautes, mais la cohérence est essentielle pour comprendre comment on peut défendre », réclame le meneur californien.