Le père de Dorian Finney-Smith, Elbert Smith, a servi dans la marine en Virginie. C’est dans cet Etat qu’il a rencontré sa femme Desiree Finney, et qu’est né leur fils, Dorian, le 4 mai 1993. Puis, le 25 janvier 1995, la vie de cette famille bascule.
Ce jour-là, Elbert Smith, qui n’a alors que 23 ans mais a déjà une condamnation pour vente de cocaïne, et Diefen McGann filent vers un garage de Virginia Beach, avec pour mission de régler une dette à Willie Anderson II.
Les deux hommes sont armés et la situation dégénère. Anderson tente de s’emparer de l’arme de McGann, et Smith se jette sur lui avec un couteau. Finalement, McGann récupère son arme et tire à trois reprises sur Anderson, qui décède. Les deux hommes sont donc accusés de meurtre.
Son père a écopé de 44 ans de prison
Diefen McGann plaide coupable pour « homicide volontaire » et part pour cinq ans de prison. On propose le même accord à Elbert Smith, mais son avocat commis d’office lui conseille d’aller jusqu’au procès puisque ce n’est pas lui qui a tiré ni tué Willie Anderson II. Un mauvais calcul puisque, le 29 mars 1996, un jury le condamne en effet à 44 ans de prison !
De plus, l’État de Virginie était très ferme sur les libérations conditionnelles, carrément abolies depuis le 1er janvier 1995 (soit 24 jours avant l’affaire d’Elbert Smith) pour les auteurs d’infractions graves. Pour en espérer une, le condamné devait effectuer au moins 85% de sa peine, soit presque 38 ans pour le père de Dorian Finney-Smith. En 2020, la Virginie est, en partie, revenue sur cette loi, en ouvrant une fenêtre pour les condamnés entre 1995 et 2000. Une fenêtre et pas une porte puisque la liberté conditionnelle n’était offerte qu’à moins de 5% des concernés…
C’est alors que commence le combat de Dorian Finney-Smith. Il y a trois ans, le joueur échange avec l’assistant coach Jamahl Mosley sur la situation de son père. Celui qui est devenu depuis le coach du Magic lui conseille d’aller en parler à Mark Cuban, le propriétaire de la franchise. Ce dernier explique à Finney-Smith qu’il fera le nécessaire pour l’aider.
« Dans le monde du basket, les joueurs n’ont pas l’habitude de parler de ce genre de choses, mais les Mavericks sont différents en ce qui concerne les relations humaines », explique-t-il au Dallas Morning News. « Je devais alors parler à cinq personnes que je ne connaissais pas, de choses très personnelles, mais j’avais du soutien. »
Dorian Finney-Smith a pris la parole soutenu par les Mavericks
Les cinq personnes dont le joueur parle, ce sont celles à convaincre pour obtenir une libération conditionnelle. Le joueur des Mavericks, depuis transféré à Brooklyn, a parlé de son enfance sans père, des visites au parloir et des coups de téléphone. De sa mère également, qui a multiplié les boulots pour nourrir ses six enfants. De son demi-frère tué à l’âge de 15 ans. Et de lui, père depuis l’âge de 16 ans.
« Les gens comme moi ne vont pas en NBA. Ils finissent comme mon père, en prison, ou mort, comme mon frère. Je ne devrais pas être ici aujourd’hui », livre-t-il à la commission le 25 janvier, en pleine saison régulière, excusé d’entraînement par son coach et accompagné du GM des Mavericks, Nico Harrison. « On ne savait pas si on pourrait être dans la salle avec lui, mais peu importe », poursuit le dirigeant. « On était là pour Dorian, pour qu’il sache qu’il n’était pas tout seul, que l’équipe le soutenait. »
Pour soutenir la démarche de Dorian Finney-Smith, Mark Cuban avait rédigé un témoignage et Rick Carlisle, qui a coaché le joueur pendant cinq saisons, s’est joint à l’audience de manière virtuelle. De plus, le fils a expliqué qu’il pouvait offrir à son père un environnement stable à sa sortie.
Ce mercredi, et après 28 ans et quatre mois derrière les barreaux, Elbert Smith a appris qu’il pourrait prochainement sortir. Dorian Finney-Smith a fondu en larmes au moment de l’annonce. « Mes enfants vont pouvoir voir leur grand-père », a-t-il déclaré. Surtout, le père va pouvoir, en octobre prochain, voir enfin son fils jouer en NBA. Même si ce sera à Brooklyn puisqu’il a été transféré dix jours après l’audience de fin janvier. Mais l’essentiel est ailleurs. « Je suis reconnaissant aux Mavericks pour toute cette histoire, pour ce qu’ils ont fait en coulisses. J’aurai toujours de l’amour pour Dallas et pour cette franchise. »
Dorian Finney-Smith | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2016-17 | DAL | 81 | 20 | 37.2 | 29.3 | 75.4 | 0.7 | 2.1 | 2.7 | 0.8 | 1.5 | 0.6 | 0.6 | 0.3 | 4.3 |
2017-18 | DAL | 21 | 21 | 38.0 | 29.9 | 73.3 | 1.0 | 2.5 | 3.6 | 1.2 | 2.0 | 0.5 | 1.0 | 0.2 | 5.9 |
2018-19 | DAL | 81 | 25 | 43.2 | 31.1 | 70.9 | 1.7 | 3.1 | 4.8 | 1.2 | 2.3 | 0.9 | 0.9 | 0.4 | 7.5 |
2019-20 | DAL | 71 | 30 | 46.6 | 37.6 | 72.2 | 2.0 | 3.7 | 5.7 | 1.6 | 2.5 | 0.6 | 1.0 | 0.5 | 9.5 |
2020-21 | DAL | 60 | 32 | 47.2 | 39.4 | 75.6 | 1.6 | 3.8 | 5.4 | 1.7 | 2.3 | 0.9 | 0.8 | 0.4 | 9.8 |
2021-22 | DAL | 80 | 33 | 47.1 | 39.5 | 67.5 | 1.5 | 3.2 | 4.7 | 1.9 | 2.3 | 1.1 | 1.0 | 0.5 | 11.0 |
2022-23 * | All Teams | 66 | 30 | 39.1 | 33.7 | 76.3 | 1.7 | 3.1 | 4.8 | 1.5 | 2.2 | 0.8 | 0.9 | 0.5 | 8.3 |
2022-23 * | DAL | 40 | 32 | 41.6 | 35.5 | 75.0 | 1.7 | 3.0 | 4.7 | 1.5 | 2.0 | 0.9 | 0.9 | 0.5 | 9.1 |
2022-23 * | BRK | 26 | 28 | 35.1 | 30.6 | 78.9 | 1.8 | 3.1 | 4.9 | 1.6 | 2.5 | 0.7 | 1.0 | 0.6 | 7.2 |
2023-24 | BRK | 68 | 29 | 42.1 | 34.8 | 71.7 | 1.6 | 3.1 | 4.7 | 1.6 | 2.2 | 0.8 | 0.9 | 0.6 | 8.5 |
2024-25 * | All Teams | 63 | 29 | 44.8 | 41.1 | 66.7 | 1.3 | 2.7 | 3.9 | 1.4 | 2.2 | 0.9 | 0.9 | 0.4 | 8.7 |
2024-25 * | LAL | 43 | 29 | 44.2 | 39.8 | 71.4 | 1.1 | 2.5 | 3.6 | 1.4 | 1.9 | 0.9 | 0.9 | 0.3 | 7.9 |
2024-25 * | BRK | 20 | 29 | 45.9 | 43.5 | 62.5 | 1.6 | 3.0 | 4.5 | 1.6 | 2.7 | 0.9 | 0.9 | 0.6 | 10.4 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.