Membre de la fameuse épopée de Zadar aux côtés de Tony Parker et Boris Diaw, mais aussi ancien coéquipier de Kobe Bryant, LeBron James ou encore Carmelo Anthony, Dwyane Wade et Stephen Curry, Ronny Turiaf possède l’un des plus beaux palmarès du basket français avec son titre de champion en 2012 avec le Heat, et sa finale perdue en 2009 face aux Celtics avec les Lakers.
Retiré des parquets depuis 2016, l’ancien intérieur est actuellement en Grèce, invité de l’Antetokounbros Academy, et il a répondu à de nombreuses questions sur sa carrière, le basket français, et bien sûr… Kobe Bryant. Ils étaient plus que coéquipiers, et le Français se souvient de son premier match aux côtés du regretté « Black Mamba ».
« Mes plus beaux souvenirs de Kobe seraient les moments passés loin des terrains de basket. Nous avons pu partager des moments, apprécier la cuisine et les dîners, avoir des conversations sensées et profondes sur la vie et aussi sur ce que nous essayions de faire sur le terrain de basket » se souvient-il avant d’évoquer ses débuts en NBA. « Je ne sais pas si nous avons assez de temps pour parler de l’impact que Kobe a eu sur moi et aussi sur une génération de basketteurs. Ce que je peux vous dire, c’est que je me souviens parfaitement, je crois que c’était le 7 ou le 8 février 2006. C’était mon premier match contre les Rockets. Je me souviens avoir eu l’impression d’être trop lent, ça allait trop vite. Mais ce dont je me souviens le plus, c’est qu’après le match, tout le monde m’a sauté dessus dans les vestiaires. Ils m’ont jeté du Gatorade, ils m’ont balancé du talc… C’était tellement excitant et ils me disaient : ‘Bienvenue en NBA, maintenant tu es officiellement un joueur de la NBA’. Je me souviens de l’excitation de mes coéquipiers, de mes pairs et de moi-même. Six mois auparavant, j’avais dû subir une opération à cœur ouvert. Je me souviens d’être si heureux, si reconnaissant et de me dire que tous les efforts effectués valaient la peine de vivre cette expérience. Même si ça n’avait duré que 52 secondes. »
« Le parcours est plus important que l’objectif »
Opéré du coeur juste après la Draft, Ronny Turiaf ne s’imaginait pas revenir aussi vite sur les terrains, et même jouer aux Lakers de la grande époque.
« Je ne rêvais pas vraiment de devenir un champion de la NBA. Tout ce qui m’est arrivé dans ma carrière de basketteur était un bonus. J’ai failli ne pas y arriver. Mon point de vue a peut-être un peu changé quand je suis passé de l’impossibilité de jouer à la possibilité de jouer à nouveau, de perdre une finale NBA à la possibilité de gagner à nouveau une finale NBA. On entend souvent la même chose, les gens vous parlent du « parcours » et ils vous soutiennent que le parcours est plus important que l’objectif« .
Jamais médaillé chez les seniors malgré ses 101 sélections, il garde un oeil sur le basket français, et notamment sur sa progression, et sur la reconversion des joueurs de sa génération. Ils étaient des pionniers sur le terrain, et ils montrent la voie aussi dans l’après-basket.
« Il y a une volonté pour nous de donner en retour »
« Ce que je trouve super intéressant, c’est que j’ai l’impression que la France est à un autre carrefour de la croissance, de la popularité et du développement du sport business » conclut-il. « Ce que la Fédération et la ligue ont fait est un énorme succès. Ils ont essayé de rassembler les pratiques. Vous avez des professionnels en Europe, à l’étranger en NBA, à différents niveaux de réussite. On a Nando De Colo qui a beaucoup de succès à Fenerbahçe… Je pense que la croissance de la France et du basket français ne peut que s’améliorer. Parce que maintenant, la génération des anciens joueurs va devenir un acteur clé dans le monde du basket. En tant qu’investisseur, comme Tony Parker avec l’Académie, ou Boris Diaw qui est impliqué dans l’équipe nationale. Mais il n’y a pas que ces deux-là, il y a aussi Nicolas Batum qui a investi avec Tony. Ian Mahinmi s’est investi dans le Nord, Nando aussi. On voit qu’il y a une volonté pour nous de donner en retour, et de partager les expériences que nous avons eues à travers le monde. Le basket français est prêt pour une nouvelle génération de joueurs performants ».