Dans cette période de transition au sein de laquelle sont englués les Spurs, depuis la fin de leur célèbre « Big Three » et depuis le départ de Kawhi Leonard, certains jeunes joueurs prometteurs sont appelés à prendre la relève, afin de ramener la franchise texane au sommet. Ou, pour commencer, en playoffs. C’est le cas de Dejounte Murray (24 ans), Lonnie Walker (22 ans) ou encore Keldon Johnson (21 ans).
Keldon Johnson, justement, est peut-être le plus prometteur. Auteur d’une séduisante campagne 2020/21, à 12.8 points et 6.0 rebonds de moyenne (à 48% aux tirs, 33% à 3-points et 74% aux lancers-francs), en 29 minutes de jeu, l’ailier a d’abord vu ses nombreux efforts et progrès être récompensés par une présence dans la « Select Team ».
Autrement dit cette sélection de joueurs qui servent de « sparring partners » à Team USA, en vue des Jeux Olympiques de Tokyo. Et avec qui le 29e choix de la Draft 2019, désormais titulaire à plein temps à San Antonio, entendait « simplement [s’améliorer] », initialement.
« Au shoot, dans le maniement du ballon, dans la prise de décision et dans la lecture du jeu », énumérait-il comme axes de progression cet été, pour le San Antonio Express News.
Gregg Popovich et Erik Spoelstra comme tuteurs de luxe
Constamment opposé à certains des meilleurs joueurs de la ligue à son poste, à l’image de Kevin Durant ou Jayson Tatum, Keldon Johnson était conscient qu’un tel contexte impliquait forcément de se mettre en « mode éponge », afin de piquer un maximum de choses à ces immenses talents.
« J’ai la sensation que l’aspect le plus important est d’apprendre de joueurs qui sont déjà passés par là », livrait-il à ce propos. « Apprendre, grandir, accepter les critiques et devenir un meilleur joueur. »
Point positif pour le jeune Keldon Johnson, qui a très certainement dû faciliter son intégration : la présence de Gregg Popovich à la tête de la sélection nationale américaine. Son coach chez les Spurs et qui attend, lui, que son ailier emmagasine un maximum de confiance entre juillet et août. Un aspect « primordial » aux yeux du coach.
Mais Gregg Popovich est surtout heureux que Keldon Johnson ait été entraîné ponctuellement par un autre technicien que lui, en la personne d’Erik Spoelstra.
« C’est super qu’il puisse entendre les mots de quelqu’un d’autre », avouait ainsi le coach de San Antonio, au sujet de celui du Heat, en charge de la « Select Team » à Las Vegas. « Je pense qu’il en ressortira grandi, qu’il sera un meilleur joueur. »
De son côté, entouré par l’élite de la ligue, Keldon Johnson partageait évidemment le point de vue de Gregg Popovich, concernant Erik Spoelstra. Deux entraîneurs dont il a été invité à comparer les méthodes.
« Ils veulent tous les deux le meilleur pour moi », estimait-il. « Ils me conseillent les mêmes choses, [en me disant] de prendre les bonnes décisions et d’avoir un plan précis en tête quand je les prends. Ils sont similaires l’un à l’autre, mais ils ont tout de même leur propre façon de dire les choses. »
Le plus en vue chez les jeunes, à Las Vegas
Élève studieux et discipliné, Keldon Johnson n’a en tout cas pas manqué de faire forte impression auprès de ses entraîneurs, quels qu’ils soient.
« Il apprend très vite et est tellement solide… », reconnaissait par exemple Mark Few, l’un des assistants d’Erik Spoelstra à Las Vegas. « Il a un super sens du jeu. »
Et les performances de Keldon Johnson ont été telles lors de ce stage de préparation à Las Vegas que son nom a immédiatement sonné comme une évidence pour le staff américain, avec celui de JaVale McGee, quand il a fallu désigner un remplaçant à Kevin Love et Bradley Beal, forfaits de dernière minute pour les Jeux Olympiques au Japon.
Alors que le joueur des Spurs ne s’imaginait pas encore à la hauteur de cette tâche, il y a de ça une semaine…
« Pour le moment, j’en suis proche mais tellement loin en même temps », jugeait-il. « J’ai encore beaucoup de travail à réaliser avant d’atteindre ce niveau. Mais je suis affamé et prêt à tout pour y arriver. »
Comme quoi, il n’était finalement pas si loin que ça d’intégrer Team USA, après avoir déjà pris part aux rencontres de préparation des États-Unis…
Keldon Johnson | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2019-20 | SAN | 17 | 18 | 59.6 | 59.1 | 79.5 | 0.6 | 2.8 | 3.4 | 0.9 | 1.6 | 0.8 | 0.8 | 0.1 | 9.1 |
2020-21 | SAN | 69 | 29 | 47.9 | 33.1 | 74.0 | 1.3 | 4.6 | 6.0 | 1.8 | 2.1 | 0.6 | 1.1 | 0.3 | 12.8 |
2021-22 | SAN | 75 | 32 | 46.6 | 39.8 | 75.6 | 1.1 | 5.0 | 6.1 | 2.1 | 2.0 | 0.8 | 1.2 | 0.2 | 17.0 |
2022-23 | SAN | 63 | 33 | 45.2 | 32.9 | 74.9 | 0.9 | 4.2 | 5.0 | 2.9 | 2.0 | 0.7 | 2.1 | 0.2 | 22.0 |
2023-24 | SAN | 69 | 30 | 45.4 | 34.6 | 79.2 | 1.4 | 4.1 | 5.5 | 2.8 | 2.2 | 0.7 | 1.4 | 0.3 | 15.7 |
2024-25 | SAN | 77 | 24 | 48.2 | 31.8 | 77.3 | 1.5 | 3.4 | 4.8 | 1.6 | 1.5 | 0.6 | 1.0 | 0.3 | 12.7 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.