Chez nos confrères du Figaro, Vincent Poirier a raconté sa vie dans la « bulle » créée par la NBA à Orlando. « C’est un peu comme un stage de l’équipe de France » décrit-il, reprenant l’idée d’Evan Fournier, avec qui il a pu passer un peu de temps ces derniers jours. « J’ai vu Evan, je croise Rudy (Gobert) tous les jours (Utah et Boston sont dans le même hôtel, ndlr). J’ai croisé Joakim (Noah) quatre ou cinq fois… Bref, on a le droit de se croiser (depuis quelques jours), d’aller manger ensemble, il n’y a pas de restriction vis à vis de cela. »
Malgré cette situation particulière, malgré ses réticences sur la reprise du fait de la naissance imminente de sa fille, le Français ne se plaint pas. Ni des infrastructures, ni de l’ambiance, ni même de l’absence de public.
« Franchement, ça ressemble beaucoup à ce qu’on a dans nos villes et dans nos clubs respectifs. En tout cas, les équipements sont de qualité. Et pour les matchs, jouer sans public, c’est un peu bizarre. Après, la salle est vraiment différente de ce qu’on peut connaitre en NBA, et ça donne un style, un peu privé mais très technologique. Franchement, ça ne me dérange pas plus que cela. Ça permet aussi de faire encore plus de trashtalk, les équipes s’entendent. Et moi je trouve ça lourd (sourire). Même depuis le banc ? Oui, c’est ce qu’on fait (sourire). »
« Quand tu as l’habitude de jouer au TD Garden, ça jouera forcément » rappelle-t-il. « Mais ce sera différent, il faudra trouver l’énergie ailleurs, une énergie différente, et on en est capable. On est professionnel. En NBA, ils ont l’habitude d’avoir du public, mais j’ai connu des salles presque vides. Ce n’est pas quelque chose qui me choque… Il y a moyen de gagner des matchs à enjeux sans le public. Il faut qu’on se mette dans notre bulle. »
« Les ambitions ? La bague. Quand tu joues à Boston, tu vises le titre tous les ans. »
L’intérieur croit évidemment très fort en son équipe pour gagner des matchs à enjeux. « Pour ce qui nous concerne, tout le monde est là, on n’a pas eu de gros problème. Kemba (Walker) est revenu. Tout le monde va bien, c’est peut-être la première fois de la saison (rires). Les ambitions ? La bague. Quand tu joues à Boston, tu vises le titre tous les ans. On a montré cette saison qu’on en est capable. Il ne reste plus qu’à retrouver le niveau qu’on avait. Les matchs de classement vont nous y aider avant les playoffs. »
Troisièmes à l’Est, les Celtics doivent assurer au premier tour puis abattre leurs cartes au deuxième pour viser la finale de conférence. Ce serait un parcours logique et le pivot imagine d’ailleurs peu de surprises sur cette fin de saison. S’il y en a une, il pense que la fameuse astérisque sera brandie. « On reviendra sur le coronavirus, forcément, et si le champion n’est pas l’un des grands favoris, on entendra que si la saison n’avait pas été chamboulée, ça ne se serait pas passé comme ça… Il y aura toujours des déçus. Mais c’est un nouveau tournoi qui commence et il faut le gagner, ce ne sera pas facile pour autant. Il y aura un petit astérisque, mais à la fin, il y a une bague en jeu. Ce sera après un tournoi bizarre, mais ceux qui la gagneront l’auront quand même méritée. »
Et son rôle dans tout ça ? Pas celui qu’il imaginait en traversant l’Atlantique, il ne l’a jamais caché. Mais il garde sa mentalité de soldat et surtout l’espoir de pouvoir faire ses preuves sur le parquet.
« Je me sens de mieux en mieux. Après, ce n’est pas facile, on ne va pas mentir. Mais cette reprise, c’est aussi une opportunité de montrer ce que je sais faire. Il y a des matchs qui comptent un peu moins. C’est le moment de montrer que j’ai travaillé, que je suis meilleur et que je peux aider. C’est un moment important et il faudra être concentré. Avoir un impact pendant les playoffs, c’est le but. On sait que ça va vite, et si je fais de bons playoffs, ça peut ouvrir des portes pour la saison prochaine. Je ne me donne pas d’objectif précis, sinon celui d’être concentré et de faire du mieux possible. »
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.