Goga Bitadze n’a que 20 ans, mais le rookie des Pacers a déjà un joli CV sur le Vieux Continent. Sans flirter avec les cimes tel un Luka Doncic, le jeune pivot géorgien, qui a atterri dans l’Indiana, a pour le coup connu quatre clubs et trois pays différents en Europe avant d’utiliser l’Euroleague comme tremplin vers la NBA.
Pro depuis l’âge de 16 ans, Goga Bitadze connaît des remous logiques et attendus durant sa première campagne en NBA avec seulement 3 points et 2 rebonds de moyenne en 9 minutes. Comme il l’a confié à BasketUSA, l’ancien de Podgorica prend son mal en patience et attend son heure dans la rotation de Nate McMillan.
Il sait également qu’il peut compter sur le soutien total de l’icône de son pays natal, Zaza Pachulia, qui veille sur lui tel un grand frère.
« Quand on joue les matchs, on se rend compte que c’est beaucoup plus rapide »
Goga, comment jugez-vous vos débuts en NBA, pour cette première saison chez les Pacers ?
Plutôt bien. Je continue simplement de m’adapter au jeu NBA qui est évidemment différent de l’Europe. J’apprends des nouveaux trucs chaque jour. J’essaie de progresser et d’aider l’équipe à gagner.
Est-ce conforme à l’idée que vous vous en étiez fait ?
Je regardais pas mal de NBA avant de venir ici donc je savais comment c’était. Mais quand on joue les matchs, on se rend compte que c’est beaucoup plus rapide. C’est probablement ça qui m’a le plus marqué.
Quel est le plus dur dans votre processus d’adaptation ?
Je dirais qu’il y a beaucoup de matchs et que c’est difficile d’enchaîner parfois. D’autant que ce sont des matchs différents à chaque fois. Mais les coachs et mes coéquipiers sont là pour m’aider et rendre mon travail plus facile, ça se passe bien.
Vous bénéficiez de davantage de temps de jeu en début de saison, comment faites-vous pour gérer le manque de minutes en ce moment ?
C’est la décision du coach. Quant à moi, il faut simplement que je sois prêt pour le moment où il appellera mon nom. Ce n’est pas difficile, je dois simplement rester prêt.
Que devez-vous faire pour revenir dans la rotation ?
Je dois continuer à travailler dur, travailler encore plus dur. Je sais que mon heure viendra.
En quoi pensez-vous que l’Euroleague vous a préparé à la NBA ?
Ça m’a énormément aidé, c’est évident. L’Euroleague est probablement la deuxième meilleure Ligue du monde, ça m’a beaucoup aidé à progresser car j’affrontais contre des joueurs vétérans et des joueurs de grand talent.
Est-ce justement à Podgorica (où il a tourné à 12 points et 6 rebonds de moyenne en Euroleague pour ses débuts à ce niveau de compétition), que vous vous êtes senti prêt à sauter le pas, en l’occurrence, l’Atlantique ?
Oui, c’était une étape importante pour moi de pouvoir jouer en Euroleague, car c’est à ce moment-là que je me suis senti capable de jouer en NBA. Je pense être prêt, c’était le bon moment.
« J’ai été habitué à la vie de joueur professionnel depuis mon jeune âge »
Quelle est la plus grosse différence avec l’Euroleague justement ? La dimension physique du jeu ?
C’est très physique en Europe, vraiment très physique. Mais c’est la rapidité du jeu. C’est beaucoup plus rapide ici. Là-bas, on pense surtout à défendre et obtenir des stops tandis qu’ici, il s’agit de courir et de scorer.
Est-ce difficile de passer de ce type de jeu résolument plus défensif à celui beaucoup plus « portes ouvertes » de la NBA ?
C’est le basket, il faut pouvoir défendre dans n’importe quelle ligue. Il y a plus de possessions ici et le match dure 48 minutes aussi. Il y a beaucoup plus de possessions à jouer. Mais bon, c’est la meilleure ligue du monde et c’est le type de jeu dominant en ce moment.
Vous avez débuté votre carrière pro à 16 ans en Ligue VTB, à Tbilissi, en quoi ces débuts très jeune peuvent vous aider en NBA ?
J’ai été habitué à la vie de joueur professionnel, à enchaîner les matchs et voyager depuis mon jeune âge, et ça m’a vraiment appris à m’adapter. C’est quelque chose qui m’a aidé pendant toute ma carrière et qui continue de m’aider au quotidien. Je suis heureux de pouvoir jouer en NBA si jeune.
Comment vous faites-vous au rythme de vie de la NBA, bien plus intense ?
Ça fait beaucoup de matchs et beaucoup de voyages, c’est vrai, mais le staff nous rend les choses plus faciles. C’est beaucoup plus facile qu’en Europe. On n’a pas à attendre. On voyage en avion privé et on a droit à de beaux hôtels, c’est la belle vie.
Zaza Pachulia nous confiait qu’il voit en vous le futur leader de l’équipe nationale, qu’en pensez-vous ? Est-ce quelque chose qui figure haut dans vos objectifs ?
Je suis évidemment prêt à aider mon pays à chaque fois qu’ils auront besoin de moi. Je joue avec mon coeur avec l’équipe nationale. A chaque fois que j’ai pu jouer, je l’ai fait. Je sais que j’ai encore beaucoup de travail à faire avant d’être la star de l’équipe et arriver au niveau de Zaza.
Avec Tornike Shengelia et Giorgi Shermadini, vous avez une solide base dans la peinture…
Oui, on a une grosse équipe et en plus, la prochaine compétition (l’EuroBasket) aura lieu en Géorgie, à Tbilissi, ce qui sera un gros avantage pour nous. J’espère bien que je pourrai en être.
Propos recueillis à Portland
Zaza Pachulia, idole et grand frère
Désormais retraité et membre du staff des Warriors, Zaza Pachulia aurait aimé être encore en tenue pour affronter son jeune compatriote, Goga Bitadze, mais le pionnier du basket géorgien veille sur les destinées de son héritier en NBA.
« On est en contact. Évidemment, on est tous les deux occupés par nos emplois respectifs mais on se parle de temps en temps. Et je le supporte à fond bien sûr. J’aurais aimé pouvoir jouer avec lui, pour lui permettre de s’adapter facilement. Car je me souviens de mes débuts et c’était difficile. Mais la génération actuelle s’adapte plus vite et les choses ont changé. »
Ambassadeur de son pays sur la planète basket, Zaza Pachulia a pour le coup rencontré l’actuel rookie des Pacers, il y a déjà un bail… C’était inéluctable pour ainsi dire avec le talent du jeune prodige Goga Bitadze, et l’influence omniprésence de Zaza Pachulia en Géorgie.
« Il a énormément progressé. Je l’ai rencontré quand il était jeune. Il a participé à l’un de mes camps. Entre ce qu’il était à l’époque et ce qu’il est devenu maintenant, c’est le jour et la nuit. Il a vraiment beaucoup bossé, ça se voit. Le basket serbe l’a aidé à progresser. Jouer à l’étranger et en Euroleague a été très bénéfique pour lui, ça l’a aidé à grandir vite. Il a bel avenir tant qu’il continuera à travailler. Je pense que son jeu est bien adapté au style de jeu actuel pour les intérieurs. Il est assez costaud, il peut courir, il a un bon sens du jeu, en attaque et en défense. Il peut être un bon joueur pour de longues années à venir. »
Qualifiée en tant que co-hôte, la Géorgie va participer à son quatrième EuroBasket de suite, confirmant sa place au sein de l’élite continentale. Acteur principal de cet essor, Zaza Pachulia surveille avec attention la relève. Outre Goga Bitadze, il cite également un autre prospect en couveuse en NCAA.
« Il y a Sandro Mamukelashvili qui joue à Seton Hall. C’est un monstre en défense, un intérieur. On a quelques joueurs aussi qui sont au lycée. On a une belle génération qui arrive. Il faut qu’ils continuent à travailler dur. Je vais continuer à être en contact avec eux et les encourager à travailler dur et progresser. »