Il s’est d’abord demandé si le match devait bien avoir lieu. « C’est le genre de nouvelle qui te donne mal au ventre. » Après coup, Damian Lillard s’est ravisé : « C’est ce que Kobe aurait voulu qu’on fasse, continuer de pratiquer ce jeu qu’on adore tous et honorer son esprit de compétition. » Le meneur des Blazers s’y est pris à sa façon, en signant une performance à 50 points (14/23), 13 passes et 6 rebonds dans la victoire face aux Pacers.
Des chiffres devant lesquels le meneur peine à s’enthousiasmer dans de telles circonstances. « C’est la dernière chose au monde que vous pensez voir en vous réveillant, » assurait-il avant la rencontre, pensant d’abord qu’il s’agissait d’une erreur. « C’est une énorme perte pour le monde, pour le basket et, surtout, pour sa famille. Ils doivent faire face à la réalité de perdre une fille et une sœur, un mari et un père. On perd le grand Kobe « Bean » Bryant. Son impact sur le jeu, les joueurs et les coaches va nous manquer. Ça ne peut pas être remplacé. »
Damian Lillard raconte qu’il a vécu ce match comme « un échappatoire » et que c’était au moment de regagner son banc pour les temps-morts que la tristesse refaisait surface. « Je me disais : ‘Mec, c’est vraiment arrivé’. »
« À chaque fois que j’essayais de le joindre, il revenait vers moi. Il me rappelait ou me renvoyait un texto. C’était Kobe Bryant »
« On a deux gars dans le vestiaire qui étaient des amis très proches, » poursuit le meneur, en référence à Carmelo Anthony et Trevor Ariza. « CJ (McCollum) et moi avions nous aussi un lien d’amitié avec lui. Je suis sûr qu’il en avait dans chaque équipe. Des gars qui l’admiraient, qui le voyaient comme leur héros. »
Damian Lillard consultait régulièrement Kobe Bryant pour des conseils : « À chaque fois que j’essayais de le joindre, il revenait vers moi. Il me rappelait ou me renvoyait un texto. C’était Kobe Bryant. Combien de gens essayaient de le joindre et d’être en contact avec lui ? Combien de joueurs ? C’était spécial pour moi. »
Le meneur des Blazers garde en mémoire son souvenir le plus fort avec le « Black Mamba », c’était… son tout premier match NBA, le 31 octobre 2012, face aux Lakers.
« Ils étaient venus ici et ils avaient Dwight (Howard), Pau (Gasol), Kobe, Steve Nash, Antawn Jamison. Je n’étais pas vraiment nerveux. Mais je suis allé sur le parquet et je me disais : ‘Il y a Kobe en face’. J’ai toujours gardé ce souvenir. […] C’est le meilleur joueur que j’ai affronté. Je ne sais pas quoi ajouter. »