Dallas peut-il être champion cette année ?

Toujours placé, jamais gagnant. Dallas est une fois encore en course pour le titre. Pour une fois, et malgré la blessure de Caron Butler, Mark Cuban n’a pas dynamité son roster en février.

Pour autant, sont-ils suffisamment armés pour gagner le titre ? Basket USA a mené l’enquête en compagnie de Mike Fisher, un « insider » qui suit l’équipe au quotidien.

POINTS FORTS

Un Tyson Chandler au top de sa forme

Échangé l’été dernier contre « le salaire » d’Erick Dampier , Tyson Chandler est l’une des clés de la bonne saison des Mavs. Mis en concurrence avec Brendan Haywood, Tyson Chandler l’a mangé dès son arrivée et désormais Dallas ne peut plus se passer de lui, et ses 10.7 pts et 9.5 rbds de moyenne. Le tout à 66% aux tirs en seulement 28 minutes par match !

Un style de jeu différent

Cette saison, les Mavs ont radicalement changé leur jeu : l’intronisation de DeShawn Stevenson (puis Rodrigue Beaubois), Peja Stojakovic  et Tyson Chandler dans le 5 ont modifié le jeu des Mavs, moins « flashy » qu’auparavant. Le poids des ans a également touché Dirk Nowitzki et Jason Kidd (et Stojakovic…). Dorénavant, Dallas possède seulement la 15ème attaque de la ligue avec 99,3 pts marqués par rencontre. C’est 3 points de moins que l’an passé.

A l’inverse, les Mavs possèdent la 8ème défense du pays avec 95.7 pts/m (ils étaient 16ème l’an passé dans ce domaine). L’équipe marque moins de points, mais elle en encaisse aussi moins.

C’est le signe que l’équipe a indéniablement progressé, et qu’elle a pris conscience que seule la défense lui permettrait de conquérir le titre. Une fois de plus, l’arrivée de Tyson Chandler n’est pas étrangère à ce changement.

Un max de shooteurs

Autre caractéristique de l’effectif 2010/11, l’utilisation massive du tir à 3-points. Avec Dirk Nowitzki, Jason Terry ou encore Jason Kidd, l’équipe utilisait déjà beaucoup le shoot longue distance. Mais cette année, c’est encore « pire » avec 21 tirs et forcément, l’arrivée de Peja Stojakovic y est pour beaucoup.

« Les Mavs s’étaient renseignés sur  lorsqu’il était blessé et ça, peu de dirigeants l’ont fait. Les Mavs ont une équipe de shooteurs et ils avaient besoin d’en avoir un autre sous la main » estime Mike Fisher de dallasbasketball.com.

Un pari réussi puisque « Peja » tourne à 10 pts de moyenne, et que l’équipe reste sur cinq succès de suite.

POINTS FAIBLES

Le rebond

Les Mavs ne sont que 15ème dans ce domaine. Le problème, c’est que la grande forme actuelle de Chandler est à double tranchant. C’est ce que pense Mike Fisher  :

« Brendan Haywood et les Mavs avaient la conviction qu’il débuterait les matches avant de signer son contrat. Il devait être le pivot du présent et du futur puis Tyson Chandler est arrivé. Personnellement, j’ai l’impression que Haywood n’est plus dans le coup moralement. Il travaille sur son physique, ses fondamentaux mais à l’heure du match, il n’a plus l’air très motivé. »

Sans un back-up convenable au poste de pivot, Dallas sait qu’il ne pourra pas répondre au défi physique imposé par les Spurs, les Lakers et aujourd’hui le Thunder. Même « boudeur », Haywood aura un rôle important à jouer en playoffs.

Le manque de jeunesse

Lorsqu’on parle d’effectif vieillissant, on évoque souvent San Antonio, LA Lakers ou Boston. Mais que dire des Mavs où cinq joueurs majeurs ont plus de 32 ans (Kidd, Nowitzki, Stojakovic, Terry et Marion). Rien de bien inquiétant sauf que derrière eux, peu de jeunes talents, plus particulièrement sous les panneaux. En fait, il manque un « energizer » pouvant jouer 4 ou 5, capable de changer le visage de l’équipe et d’apporter des qualités athlétiques. Ian Mahinmi en a le potentiel mais il est difficile de grignoter des minutes derrière le trio Nowitzki-Chandler-Haywood.

CONCLUSION

Actuellement 2ème de la conférence Ouest, Dallas n’a pourtant pas été épargné par les blessures cette saison. C’est la preuve que l’équipe a gagné en maturité et en cohésion. La grave blessure de Caron Butler ou l’absence prolongée de Dirk Nowitzki ont soudé le groupe et permis à d’autres de se mettre en valeur.

Malgré ce superbe bilan, Dallas ne fait pas partie des favoris au titre. La faute à de nombreux couacs en playoffs. Mais peut-être que l’équipe avait justement besoin d’être dans l’ombre, pour mieux frapper en playoffs.

Ce qui est certain, c’est qu’à Los Angeles ou San Antonio, on sait que Dallas reste un redoutable adversaire et qu’on ne voudra pas croiser leur route sur le chemin du titre…