Même si les Bulls déçoivent cette saison, ils n’ont finalement qu’une victoire de moins que le 8e, Orlando, et si les coéquipiers de Zach LaVine compensent leur mauvaise attaque, c’est notamment grâce à leur défense. Sur le papier, il n’y a pas l’équivalent d’un Marcus Smart ou d’un Rudy Gobert dans l’effectif, et pourtant, les Bulls se classent dans le Top 15 des meilleures défenses avec 107 points encaissés sur 100 possessions, mais ils sont surtout numéro 1 aux interceptions et du même coup aux balles perdues provoqués.
Cette nuit, face aux Warriors, ils ont volé 14 ballons, provoqué 20 pertes de balle et n’ont finalement encaissé « que » 104 points. Comme ils n’en ont inscrit que 90, on voit bien où se trouve le problème…
« Chicago est une équipe fougueuse » estime Terry Stotts qui les affronte deux fois cette semaine, et cette « fougue » trouverait son secret chez les Blackhawks, la franchise de NHL. C’est ce qu’avance Jim Boylen, l’entraîneur.
« J’ai regardé un entraînement des Blackhawks dans nos installations, et en début d’année, ils effectuaient un exercice sur le terrain où leur coach disait : « Je veux que leur attaque soit obligé de jouer au milieu de nos crosses », et j’ai repris le concept en disant à mes joueurs : « On doit faire en sorte que les adversaires jouent au milieu de nos mains. » Et je pense que ça a tilté chez nos joueurs. »
Kris Dunn, 5e intercepteur de la NBA
Concrètement, les Bulls sont très présents sur les lignes de passes et leurs mains sont toujours actives. Cette nuit, face aux Warriors, on l’a bien vu en début de match avec plusieurs interceptions de suite, conséquences directes d’approximations de Golden State qui venait s’empaler dans une forêt de bras.
« On continue de développer notre défense avec une jeune équipe qui apprend un système qu’on n’effectuait pas. Je suis réconforté par nos efforts défensifs » explique Jim Boylen sur NBC Sports. « Je pense que c’est intéressant d’être les numéros 1 de la NBA aux interceptions car on ne le travaille pas, on n’en parle pas… En revanche, on parle d’être aux bons endroits et de faire en sorte que les adversaires jouent au milieu de nos mains. »
Dans les faits, ça donne une défense qui glisse sur les pick-and-roll pour faire des prises à deux sur le porteur de balle. C’est risqué mais si les rotations sont efficaces derrière, ça gêne et ça permet de dévier des ballons et d’arrêter les systèmes. Deux joueurs excellent dans cette philosophie de jeu, Kris Dunn et Ryan Arcidiacono, qui parviennent à mettre la pression sur les arrières par leur mobilité et leur agressivité. « Je pense que c’est simplement l’idée de se donner à fond. Si vous vous donnez à fond, vous jouez comme il faut et je pense qu’il en résulte de bonnes choses » estime Ryan Arcidiacono. « On essaie simplement d’apporter cette énergie à chaque match. »