Preview Playoffs 2019 : Toronto (2) – Orlando (7)

Avec le départ de LeBron James à l’Ouest, Toronto était programmé pour viser la première place de la conférence Est. La saison à 60 victoires de Milwaukee en a décidé autrement, ce qui n’empêchera pas les Raptors de nourrir de grandes ambitions pour cette campagne de playoffs. Les derniers renforts de choix qui ont rejoint le Canada offrent à Nick Nurse un arsenal impressionnant pour aborder ses premières phases finales.

Il a fallu attendre le soir du dernier match de la saison régulière pour connaître l’identité de l’adversaire au premier tour. Ce sera finalement Orlando, une équipe en pleine euphorie, sur la lancée de sa fin de saison proche de la perfection et qui retrouve les playoffs après sept ans d’absence. Mais les Raptors ont de quoi faire respecter la hiérarchie.

MENEURS

Kyle Lowry le sait : c’est le titre ou rien dans la NBA actuelle. Le meneur a souvent été critiqué pour ses rendez-vous ratés en playoffs, lui qui semblait incapable de prendre ses responsabilités dans les séries face à LeBron James. Mais désormais, le King est parti et ce premier tour lui offre un adversaire largement à sa portée, avec DJ Augustin.

Quand on le compare à ses homologues de la conférence Est, ce dernier n’est effectivement pas le plus flamboyant des meneurs titulaires. Reste que le vétéran a répondu présent depuis mi-octobre, réalisant l’une des plus belles saisons de sa carrière (11.7 points et 5.7 passes en moyenne sur 81 matchs). Markelle Fultz out, c’est Michael Carter-Williams qui assurera les relais. La paire a plutôt bien fonctionné depuis un mois. Le profil de MCW pourrait s’avérer utile en défense, mais Kyle Lowry part avec un avantage, d’autant qu’il est bien secondé par Fred VanVleet, tandis que Jeremy Lin est aussi là au besoin.

Avantage : Toronto

EXTERIEURS

Danny Green et Kawhi Leonard ont plutôt bien réussi leur acclimatation au Canada. Toronto peut en effet se satisfaire d’avoir récupéré deux titulaires en puissance qui ont brillé au sein d’une conférence moins relevée. Avec l’arrivée du MVP des Finals 2014, la franchise s’est également forgée un nouveau statut par rapport à la concurrence. Malgré les pépins physiques qui lui coûtent sa présence dans les discussions pour le potentiel titre de MVP de la saison, Kawhi Leonard a confirmé toutes les attentes en terminant l’exercice à 26.6 points et 7.3 rebonds par match, ses moyennes les plus élevées en carrière.

L’expérience, la défense et l’adresse de Danny Green sont quant à elles toujours aussi précieuses. Lui aussi affiche des stats remarquables avec notamment un déroutant 45.5% de réussite à 3-points, son record absolu sur une année.

Autant dire qu’Evan Fournier et Jonathan Isaac ne vont pas chômer. Sur ce secteur de jeu aussi, Orlando est en retrait. On pourra compter sur la rage de vaincre et la détermination de notre « Frenchy » pour essayer de masquer ce désavantage, lui qui va vivre sa première campagne de playoffs avec le Magic avec le statut de co-leader de l’équipe.

À ses côtés, Jonathan Isaac souffre forcément de la comparaison avec Kawhi Leonard. Mais dans les moments chauds, le Magic pourra assurément compter sur Terrence Ross, bouillant en cette fin de saison. L’ancien ailier des Raptors sera sans doute surmotivé à l’idée de défier son ancienne équipe. Il peut être le potentiel facteur X de la série.

Avantage : Toronto

INTERIEURS

C’est à l’intérieur que Nick Nurse a d’abord marqué son empreinte. En replaçant Serge Ibaka au poste 5 avec succès, il a libéré le potentiel de Pascal Siakam sur le poste 4, faisant de lui le favori pour le trophée de MIP de la saison régulière.

Avec l’arrivée de Marc Gasol en échange de Jonas Valanciunas, Toronto a ensuite gagné en expérience et en possibilités, l’Espagnol pouvant également dégainer de loin (44.2% de réussite à 3-points en 26 matchs avec les Raptors). La raquette canadienne est taillée pour les playoffs. Et ça tombe bien, car Orlando a également du répondant dans ce secteur.

Les Floridiens disposent en effet de leur arme majeure avec le All-Star Nikola Vucevic. Son arsenal offensif va donner du fil à retordre à chacun de ses adversaires directs et à l’inverse, si ceux-ci parviennent à le stopper, Toronto aura déjà fait une bonne partie du chemin. À ses côtés, Aaron Gordon est également un facteur X potentiel.

L’environnement et l’intensité des playoffs, qu’il va découvrir pour la première fois, seront un révélateur intéressant. Ses capacités athlétiques pourraient jouer en sa faveur dans son duel avec Pascal Siakam. À voir s’il parviendra tout de même à maintenir ses 16 points par match comme en saison régulière.

Avantage : Orlando

LES BANCS

Nick Nurse possède l’une des plus rotations les plus confortables de la division, même s’il a eu du mal à vraiment l’utiliser sur la durée à cause de nombreuses blessures. Elle est armée pour aller au bout. Que ce soit Serge Ibaka ou Marc Gasol qui débute, le stratège des Raptors s’assure d’avoir une arme de choix pour sa « second unit ». Même chose sur les postes extérieurs où Fred VanVleet, Norman Powell, OG Anunoby ou Patrick McCaw peuvent apporter leur impact et leur intensité.

Le Magic n’affiche pas la même sérénité sur ce point, devant notamment compter sur le renfort récent de Michael Carter-Williams, contrat de dix jours finalement prolongé jusqu’à la fin de la saison. À l’intérieur, le rookie en développement Mo Bamba devait apporter son envergure en sortie de banc mais sa saison s’est terminée plus tôt (et moins bien) que prévu, ce qui laisse à Steve Clifford qu’un trio Martin-Jefferson-Birch pour soutenir son tandem Gordon-Vucevic à l’intérieur.

Le seul vrai relais dont dispose l’ex-coach des Hornets en sortie de banc se nomme Terrence Ross. Intéressant mais sans doute très insuffisant pour rivaliser avec l’armada canadienne sur la longueur d’une série…

Avantage : Toronto

LES COACHES

Nick Nurse va vivre sa grande première en postseason. Pour autant, avec ses cinq ans d’expérience en tant qu’assistant, le nouveau « head coach » des Raptors semble prêt à aborder ce nouveau défi. Son bilan est pour l’instant irréprochable. Il a su insuffler une vraie dynamique, les rotations sont établies… Tout le monde connaît son rôle et tous les joueurs adhèrent à son discours. Tout est donc en place pour une campagne de playoffs de haut niveau, même s’il devra tenir la pression.

En face, Steve Clifford possède à peine plus d’expérience que lui dans le domaine (deux séries perdues face à Miami en 2014 et en 2016 avec Charlotte). Arrivé cet été, il est lui aussi crédité d’un exercice réussi puisque le Magic a rempli son objectif et qu’il a globalement tiré le maximum de son effectif. À lui de continuer pour tenter de créer la surprise.

Egalité

LA CLÉ DE LA SÉRIE

Reste qu’il trouvera en face de lui un tandem Gasol-Ibaka qui fait office de référence à l’Est au poste 5. Gros défenseurs, les deux pivots des Raptors devraient aussi l’user par leur polyvalence en attaque et leur ténacité.Le défense sur Nikola Vucevic. Le Monténégrin reste l’arme première de la franchise floridienne. Dans tous les secteurs de jeu, il affiche des stats en hausse avec 20.8 points, 12 rebonds et 3.8 passes en moyenne par match, ses meilleurs chiffres en carrière. Depuis deux ans, son shoot extérieur est devenu fiable (36.4% à 3-points en 3 tentatives par match), faisant de Nikola Vucevic un intérieur moderne complet. Si le Magic a réussi à s’immiscer dans le Top 8 à l’Est, il y est ainsi pour beaucoup. Orlando se repose beaucoup sur lui et pour cause, « Vooch » est un peu l’assurance tous risques dans les moments chauds, lorsque son équipe a désespérément besoin de marquer.

Si l’on se réfère à la saison régulière, on peut noter que lorsque le Magic l’a emporté face à Toronto, Nikola Vucevic a brillé (23 points et 12 rebonds puis 30 points et 19 rebonds). Lorsqu’il a été mieux tenu, Orlando n’a par contre pas existé (13 points à 5/14 au tir, puis 14 points à 6/12) et s’est incliné à deux reprises.

EN SAISON REGULIERE (2-2)

21 novembre : Orlando – Toronto (91-93)
29 décembre : Orlando – Toronto (116-87)
24 février: Toronto – Orlando (98-113)
2 avril : Toronto – Orlando (121-109)

VERDICT

Leur objectif sera d’abord de s’appuyer sur leurs certitudes pour « éteindre » la flamme qui fait renverser des montagnes aux Floridiens depuis un mois. Une fois qu’ils auront réinstallé le débat sur le plan technique, le plus dur sera fait. S’ils venaient à être accrochés, le temps jouerait aussi en leur faveur, car la profondeur d’effectif de Toronto est bien supérieure.Sans garantir à Toronto une promenade de santé, difficile d’imaginer une série dépassant les six matchs sauf blessure ou suspension majeure. Le Magic n’a rien à perdre et fera tout pour faire douter le rouleau compresseur canadien, particulièrement sur ses deux matchs à domicile avec l’appui de son public. Mais les Raptors ont l’expérience des campagnes précédentes et un groupe qui n’a jamais été à ce point fourni, tant quantitativement que qualitativement.

Toronto 4-1

CALENDRIER

Game 1 : à Toronto, samedi 13 avril (23h00)
Game 2 : à Toronto, mardi 16 avril (à 02h00, dans la nuit de mardi à mercredi en France)
Game 3 : à Orlando, vendredi 19 avril (à 1h, dans la nuit de vendredi à samedi en France)
Game 4 : à Orlando, dimanche 21 avril (à 1h, dans la nuit de dimanche à lundi en France)
Game 5 : à Toronto, mardi 23 avril**
Game 6 : à Orlando, jeudi 25 avril**
Game 7 : à Toronto, samedi 27 avril**

** si nécessaire