Most Improved Player : Dorell Wright, outsider numéro 1

Avec des moyennes de 16,5 points, 6 rebonds et 3 passes par match, Dorell Wright (2m06, 25 ans) réalise sa meilleure saison NBA.

Dire qu’il y a un an de cela, il se passait de la crème sur le derrière à force de squatter le banc. Alors Mr « Wright guy at the Wright place » sera-t-il sacré Most Improved Player ?

Eléments de réponse.

La patte (Riley) de Miami

L’histoire de Dorell commence par un 19ème choix de draft à sa sortie de lycée. Avec 29 points, 14 rebonds et 4 contres par match, Wright explose la concurrence dans l’Etat du Connecticut. Après avoir envisagé de rejoindre la fac’ de DePaul, il se décide au grand saut vers la NBA. Choisi par le Heat, il fait la connaissance avec les méthodes musclées de Stan Van Gundy, de Pat Riley et finalement d’Erick Spoelstra.

Tous trois sont des entraîneurs focalisés essentiellement sur l’intensité défensive. Son accès aux parquets est donc irrémédiablement lié à sa capacité à défendre le plomb et à assimiler des systèmes de défense parfois complexes. Lui comme Micheal Beasley (qui perce comme Wright une fois échappé de Miami) sont attachés au banc à cause de leurs errements dans le domaine. Mais il ne garde aucune rancœur par rapport à sa carrière décevante en Floride, bien au contraire :

« Il y a tellement de poids mis sur les nombres à Miami. C’est vraiment dur. Quand vous êtes à Miami, vous devez vous perfectionner dans un rôle particulier parce que vous ne ferez jamais autre chose. Si vous êtes un shooteur de système, alors vous ne ferez que ça. Si vous êtes un défenseur, vous entrerez dans le match pour défendre. Je pense qu’ils font du bon boulot pour dire aux joueurs quel sera leur rôle, et les entraîneurs vous font travailler ses qualités particulières, et c’est pour ça que tous les joueurs qui partent de Miami réussissent bien en général . »

MIP dans la Baie ?

Son transfert dans la Baie est néanmoins un véritable cadeau du destin pour Dorell. D’abord, cela signifie qu’il revient chez lui, en Californie, sur sa terre de naissance. Et puis, cela signifie surtout qu’il va trouver du temps de jeu (7 pts, 3 rbds en 21 minutes/m en 2009/10). Car les Warriors de Don Nelson (à l’époque) ont préféré faire le pari de Wright à 11,5 millions de dollars plutôt que de re-signer Anthony Morrow à 12 millions. Même s’il n’était pas aussi établi que Morrow en tant que scoreur, Wright présentait toutes les qualités pour assurer au poste d’ailier titulaire.

Sans oublier qu’il avait dans son coffre à bijoux, une bague puisqu’il faisait partie de l’effectif pléthorique (Doléac parmi tant d’autres) du Heat lors de son baroud fantastique contre les Mavs.

Et sa saison prouve qu’il a bien fait de changer d’air. Avec des moyennes record dans pratiquement tous les compartiments du jeu (et notamment un temps de jeu doublé, et un nombre de titularisations en pleine explosion), Wright donne raison aux investisseurs de Golden State. Et plus encore, il est le rare joueur des Warriors à avoir joué toutes les rencontres et à avoir rempli son rôle sans vaciller. Mais pour lui, la possibilité d’obtenir le titre de meilleure progression de l’année ne serait pas une fin en soi.

« Oui, je serai vraiment honoré. Avec toutes les épreuves que j’ai traversées, que ce soit les blessures, ou le cirage de banc, et maintenant avoir une véritable opportunité de jouer. Je pense que cela serait une super récompense pour moi. Mais mon objectif principal maintenant, c’est de gagner, rester en bonne santé et garder ma constance. »

En d’autres termes, Wright ne se sent pas arrivé. Loin de là. Il espère au contraire voir plus loin avec son équipe des Warriors qui peine encore à sortir du ventre mou de la conférence Ouest.

Au centre de plusieurs rumeurs de transfert, Golden State cherche à se renforcer. Mais nul ne doute qu’à l’inverse de cet été à Miami, où Dorell a été prié de vider son vestiaire, Wright gardera sereinement son poste de titulaire au soleil de Frisco.