Les questions autour de la free agency et de son avenir pourraient pulluler plus vite que prévu pour LeBron James vu la situation délicate dans laquelle se trouve Cleveland. « Je vis l’instant présent » assure-t-il, en ayant quand même un oeil dans le rétro : « on aurait pu gagner deux matchs sur trois jusqu’à maintenant, mais on ne l’a pas fait » regrette-t-il. Ce qui semble déjà être un exploit en lui-même.
« Évidemment, du point de vue du talent, entre nos cinq meilleurs joueurs et leurs cinq meilleurs joueurs, ils sont mieux calibrés. Disons la vérité (…) Mais il n’y a pas que le talent qui compte, il y a le cerveau » rappelle LeBron James qui, à l’aube de d’un choix décisif pour la suite de sa carrière, connait la recette pour aller chercher un titre.
L’intelligence en fait partie, le fameux QI basket, ce truc intangible qui fait souvent la différence quand les playoffs touchent à leur fin. « Tous les joueurs NBA peuvent marquer des points mais qui peut vraiment penser stratégiquement pendant le cours d’un match ? » s’interroge-t-il. Et le King de retracer son parcours depuis depuis dix ans pour poursuivre sa démonstration.
« J’ai le sentiment que durant mon premier passage ici, je n’avais pas le niveau de talent pour affronter les meilleurs équipes NBA, sans parler de Boston. Quand tu vois Rondo, KG, Paul et Ray, on sait que ce sont des bons joueurs de basket. Mais on pouvait également voir que c’était de grands cerveaux. Rondo reconnaissait les systèmes à chaque fois qu’on les appelait. Je me disais ‘ok, ça va au-delà du basket’. »
Bâtir un effectif pierre par pierre
La mission étant impossible pour lui à Cleveland, LeBron James s’en va monter un « Big Three » à Miami. Mais pas avec n’importe qui : « J’avais joué avec D-Wade et Bosh aux J.O., je connaissais leurs façon de penser, je savais qu’ils voyaient le jeu au-delà du basket ». Puis il enchaîne sur son retour à Cleveland, avec un Kyrie Irving dont il voulait « façonner le cerveau, pour le faire penser plus vite ». Car il n’y a, une nouvelle fois, pas que le physique qui compte.
« Les gens qui ne connaissent pas vraiment le basket ne voient pas de quoi je parle. Ils se disent ‘Oh LeBron, tu es plus grand et plus rapide et plus fort que les autres, tu devrais driver et dunker à chaque fois, sans jamais être fatigué’. Comme dans un jeu vidéo où tu mets les options ‘fatigue’ et ‘blessure’ à zéro. »
De retour à Cleveland, LeBron James entend donc former l’élève Kyrie Irving, avec un Kevin Love qui complète ce nouveau « Big Three ». J.R. Smith et Iman Shumpert apportent un grain de folie que les Mike Miller, James Jones ou Shawn Marion contrebalancent, formant une belle équipe taillée pour le titre. Mais les Warriors émergent à son plus grand désespoir, avec leur MVP, leurs deux All-Stars, et les Harrison Barnes, Andre Iguodala, Shaun Livingston ou Andrew Bogut : une équipe de talent et de cerveaux.
« Ils gagnent le titre, puis on fait ce comeback à 3-1 et on les bat. Alors que c’était la meilleure équipe de saison régulière, même probablement la meilleur équipe contre laquelle j’ai pu jouer. »
Tout le monde n’est pas prêt pour cette pression
LeBron James offre un titre à Cleveland, Golden State s’offre un MVP : les Dubs sont de nouveau champions et deviennent l’équipe à abattre. Une mission quasi-impossible, à laquelle tout le monde n’est pas préparé.
« Maintenant toutes les équipes essaient de trouver une solution. Comment mettre sur pied un groupe de talents, mais aussi de cerveaux, capable de se battre avec Golden State, capable de se battre pour le titre ? C’est ce que font les GM, les présidents et certains joueurs. Pas tous. Tous ne veulent pas – et c’est triste à dire – se battre pour le titre et être dans une position où il y a de la pression sur chaque possession. »
Un propos très intéressant, qui en dit long sur la vision de LeBron James.
« On a beaucoup de talent » note-t-il, sans parler de cerveaux cette fois-ci. « On a été en position de gagner deux fois sur trois. La marge d’erreur contre une équipe comme celle-ci n’existe presque pas. C’est comme jouer les Patriots. C’est comme jouer San Antonio. Quand tu fais une erreur, ils te le font payer parce qu’ils sont plus talentueux que toi, ils sont plus intelligents, et ils ont l’ADN de champions. »