En NBA, les petites phrases ont souvent une grande importance, surtout en playoffs. Et il n’est même pas nécessaire pour cela que les déclas en question soient du trashtalking. Entre Cavaliers et Pacers, les mots doux et invectives ont dû fuser, surtout entre LeBron James et Lance Stephenson. Mais ce sont des propos du 26 juillet dernier qui ont poussé Victor Oladipo à se transcender durant la victoire des siens lors du Game 1. Ceux du proprio des Cavs, Dan Gilbert.
« On peut dire que cela a mis de l’huile sur le feu »
En pleine intersaison, Indiana surprend tout le monde en envoyant sa vedette Paul George à Oklahoma City en échange de Victor Oladipo et de Domantas Sabonis. Paul George était alors annoncé parmi les cibles de Cleveland, les rumeurs d’un trade entre l’ailier et Kevin Love revenant régulièrement dans les médias US.
Amené à commenter l’échange Thunder – Pacers, Dan Gilbert déclara alors que les Pacers « auraient pu récupérer mieux que ce qu’ils ont obtenu ». Cette phrase est visiblement restée dans l’esprit du All-Star d’Indianapolis.
« On peut dire que cela a mis de l’huile sur le feu », expliquait Victor Oladipo après le Game 1. « C’était il y a si longtemps, mais cela m’est revenu récemment, évidemment parce que nous jouons les Cavs. J’ai conscience de ce qu’il a dit. Je ne peux pas contrôler son opinion. Je ne suis concentré que sur moi-même et à devenir le meilleur Victor Oladipo possible. »
« Jouer de la bonne manière, c’est ça que nous utilisons comme motivation »
Ce boost d’envie a porté l’arrière, brillant tout le match durant avec 32 points, 6 rebonds, 4 passes et 4 interceptions pour mettre les Cavaliers à terre. Déchaîné, comme tous ses coéquipiers, Victor Oladipo embrasse à merveille cette étiquette de l’outsider auquel on ne croit pas trop mais qui répond présent dans les grands moments cette saison. Pourtant, l’entraîneur de la franchise, Nate McMillan l’assure, il n’a pas utilisé cet épisode comme outil pour préparer le match et regonfler ses joueurs. Pour le technicien, ses ouailles n’ont eu besoin de rien d’autre qu’eux-mêmes pour rentrer au mieux dans cetre série.
« Le jeu lui-même, jouer de la bonne manière, c’est ça que nous utilisons comme motivation, assure-t-il. « Bien sûr, je pense que nos gars ont entendu parler de cette phrase, que quelqu’un a dû l’évoquer à Victor ces derniers jours. Mais je ne l’ai pas utilisé pour l’accrocher sur le tableau dans le vestiaire. Pour nous, il s’agit simplement de donner tout ce que l’on a à jouer de la bonne façon, jouer ensemble. C’est ça la motivation de ce groupe. »
La vengeance dans la peau
Outre les mots de Dan Gilbert, Indiana avait bien des revanches à prendre dans l’Ohio. Celle sur les pronostics d’avant-saison, où l’on craignait le pire pour la franchise. Celle de ne pas avoir obtenu l’exposition que leur belle saison méritait, les Pacers n’ont été diffusés sur les antennes nationales américaines qu’à une seule reprise, lors du retour de Paul George dans son ancienne salle avec le Thunder. Mais aussi celle contre ceux qui voyaient les Cavs largement favoris de cette série, finalement accablés par l’intensité de leur adversaire durant ce premier round.
« Nous avons joué comme ça des deux côtés du terrain toute la saison », insiste Victor Oladipo. « Cela n’a simplement pas été montré. Maintenant que tout le monde le voit, cela frappe les gens, j’imagine. Mais nous jouons durs, nous nous défonçons des deux côtés du parquet toute l’année. Nous sommes pleinement conscients de LeBron, de son équipe et nous nous rendons bien compte que cela ne sera pas facile. Mais cela ne veut pas dire que nous allons venir ici et nous effondrer. Nous avons l’intention de gagner. C’est pour cela que nous sommes venus jouer ce match, pas seulement être corrects. Nous sommes concentrés là-dessus, prendre les matches les uns après les autres et essayer de tous les gagner. »