Le MVP de la nuit : le King fait sa loi dans le money time

« L’effort de ce soir nous aurait permis de battre 90% des équipes de la ligue sur leur parquet. Malheureusement, ils ont un gars sacrément bon. » En quelques mots, J.B. Bickerstaff a quasiment tout dit du Cavs-Grizzlies de cette nuit. Match durant lequel on ne donnait pas cher de la peau des Grizzlies, vu leur dynamique actuelle. « Mais peu importe quel est le cinq, qui est le coach, il y aura toujours du « Grit and Grind » chez eux, » rendait hommage LeBron James, le « gars sacrément bon » évoqué plus haut.

Alors que les locaux semblaient se diriger tout droit vers la très large victoire, Tyreke Evans et Marc Gasol ont décidé de sonner la révolte pour s’offrir un fin de match ultra-clutch.

« Dans le troisième quart-temps, j’ai senti que le momentum du match commençait à changer un peu. Lorsqu’on est montés à +18, on leur a accordé quelques trois points. J’ai été capable de lire (le jeu) et réagir. Mes shooteurs ont fait un super travail et j’ai pu délivrer beaucoup de passes décisives. »

Poussés dans leurs retranchements par ces surprenants Grizzlies, les Cavs ont dû s’en remettre à LeBron James dans les ultimes minutes du match. Auteur de 34 points (13/22) et 12 passes, il a surtout sorti le grand jeu en inscrivant 7 points de rang dans les 82 dernières secondes de la partie, sur la truffe du pauvre rookie Dillon Brooks.

« C’est l’expérience, » relativise le quadruple MVP. « J’ai connu beaucoup de gros matches, en saison régulière, en playoffs, en Finales. J’essaie d’être aussi décisif que possible en fin de match. Et ce soir, c’était une autre opportunité de ce genre et j’ai été capable de le faire pour mon équipe. C’est un honneur pour moi d’avoir 14 gars qui me regardent et me disent genre : ‘Ok, à toi de jouer’. Ils attendent de moi que j’élève mon jeu et faire ce que je fais de mieux. »

À savoir tout démolir sur son passage. Alors qu’il venait de prendre des tirs extérieurs très moyens en isolation, LeBron James s’est rapproché du cercle et joué de ses muscles. Au point de scorer… les 13 derniers points de son équipe ! Selon l’Elias Bureau, cité par ESPN, c’est la cinquième de sa carrière qu’il score autant de points consécutifs pour terminer un match serré. Le seul jouer à avoir fait mieux, depuis la saison 2003-2004, s’appelle Kobe Bryant (sept fois).

« C’est impressionnant d’avoir un joueur à qui donner le ballon, quand le match est serré, et qui va relever le défi » témoigne son pote Dwyane Wade. « Peut-être pas tout le temps mais ça en donne l’impression, ça rend le jeu plus facile. C’est comme si une bonne équipe de football avait un super kicker. Je suis un fan des Bears (NFL), vous savez que Robbie Gould ne va pas se rater. C’est un peu pareil. On sait qu’il va faire le bon choix. »

De son côté, Kevin Love faisait part de son étonnement de voir LeBron James si peu noircir une catégorie statistique.

« La seule chose qui m’a surprise ce soir était que je ne l’ai jamais vu démarrer un quatrième quart-temps sans avoir pris un rebond (seulement deux sur le match). Mais il était toujours le meilleur joueur sur le terrain et de loin. Il nous mène de tellement de façons. Sa performance de fin de match ne me surprend pas venant de lui. »

Sa grosse fin de match a permis d’arracher une nouvelle victoire, la 11e de rang. Lorsqu’on lui demande si la série de 27 succès de rang remportés avec le Heat (2012-2013) était un facteur de motivation, LeBron James assure d’ailleurs que non.