La belle histoire autour du n°67 de Taj Gibson

Savez-vous combien de joueurs ont porté le numéro 67 dans l’histoire de la NBA ? Jusqu’à Taj Gibson aujourd’hui, pas un seul (un certain Moe Becker l’avait porté du temps de l’ABA). Voilà pour l’anecdote. Mais derrière elle se cache toute une histoire, car l’intérieur des Wolves n’a pas choisi ce numéro au hasard ou avec l’envie d’être le premier à le porter. Ce choix est beaucoup plus personnel.

Fidèle à son numéro 22 depuis le début de sa carrière, aux Bulls puis au Thunder, Taj Gibson était récemment du côté de Brooklyn, d’où il est originaire, lorsqu’on lui a demandé : « Quel numéro tu vas choisir ? ».

« Alors j’ai retourné la question aux gens du quartier ‘Qu’est-ce que je devrais prendre comme numéro ?’, raconte-t-il à ESPN. « Ils ont dit : ’67 !’ Ils l’ont dit avec le sourire. Au début, j’ai fait genre nan, et puis après j’ai dit pourquoi pas, puisque vous le demandez. Ce n’est qu’un numéro, alors pourquoi pas ? Cela représente mon quartier, alors pourquoi pas ? »

Le 67 est une référence directe à la « P.S. 67, Charles A. Dorsey School », une école primaire située au cœur du quartier de son enfance, Fort Greene. « Fort Greene », répète fièrement le joueur. « Tous ceux de mon quartier savent ce que ça veut dire. C’est tout ce qui compte. »

En portant ce numéro, il envoie ainsi un message à toute la jeunesse de son quartier.

« Je fais ça pour les enfants, la communauté. De sorte que lorsqu’ils voient mon maillot, ils puissent se dire que tout est possible. Fichez-vous de ce que les autres pensent, des choses négatives. Avancez et faites ce que vous voulez faire de votre vie. Tout droit. »

Il a suivi la voie tracée par… Jamaal Tinsley

Un message qu’il juge important de faire passer car selon Taj Gibson, qui a perdu beaucoup d’amis dans des fusillades, sortir de New York est loin d’être évident.

« Vous devez comprendre que c’est dur. Je devais vraiment quitter New York et aller en Californie (où il a suivi son cursus universitaire). J’ai suivi la route tracée par Jamaal Tinsley (ancien joueur des Pacers et du Jazz, originaire de Brooklyn), passé de New York à la Californie. Ce n’était pas une route facile mais je ne la changerais pour rien au monde. Côtoyer Thibs (Tom Thibodeau) chaque jour m’aide, ça me réveille parce qu’il me pousse dans mes retranchements. Il te fait réaliser d’où tu viens. »

D’autant que Tom Thibodeau connaît l’importance de ce numéro. Le coach est venu par le passé à Fort Greene… lors de funérailles en l’honneur d’amis de Gibson tués. Le coach sait comment utiliser ces origines pour motiver son intérieur. Ce dernier, pour ses retrouvailles avec son ancien coach à Chicago, aura un peu plus de Brooklyn en, et sur, lui.