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Workout, rumeurs, stress… Dans l’attente de la draft avec Mathias Lessort

Sans doute décontenancé par la frénésie médiatique liée à la présence des meilleurs prospects de la prochaine draft dans le lobby du luxueux Hyatt, Mathias Lessort dissimule mal son appréhension à l’aube de la grand messe annuelle de la NBA. Annoncé en fin de premier tour ou au second tour de cette promotion 2017, l’intérieur de Nanterre savoure avec humilité cette expérience américaine. Pour Basket USA, il se prête au jeu de l’interview pré-draft plein de lucidité, d’espoir et d’incertitude, d’autant plus avec les récents mouvements en coulisses.

Mathias, nous voilà ici à quelques heures de la draft. Vous êtes sur le sol américain depuis quelques temps. Pouvez-vous nous raconter cette expérience depuis le début ?

Je suis arrivé il y a une quinzaine de jours. Après la fin des playoffs, j’ai dû refaire mon passeport donc cela a retardé mon départ. Dès que je l’ai obtenu, je suis parti à Los Angeles car mon agence (Wasserman) m’a pris un appartement là-bas. Je me suis acclimaté durant deux, trois jours avec le décalage horaire avant de partir à Phoenix pour les workouts puis Utah. Je suis revenu à Los Angeles et j’ai de nouveau enchaîné les workouts : Atlanta, Houston, Boston, Orlando, Milwaukee entre autres.

Y a t-il eu des workouts plus favorables que d’autres pour vous ?

Oui, il y a eu des équipes avec lesquelles cela s’est mieux déroulé. Ça reste du basket : il y a des soirs où on est bon et d’autres moins. Avec Milwaukee, cela s’est très bien passé, à Boston, à Utah aussi. Après, on verra car cela ne se joue pas que sur le workout mais aussi la saison régulière, ça compte. Les équipes nous voient toute l’année, elles savent très bien qui l’on est. C’est un tout.

En termes d’adaptation au jeu, avez-vous ressenti des différences avec votre expérience en France ?

L’intensité est différente car tout le monde joue tout le temps à fond. Ce n’est pas ces entraînements où, parfois, des gars ont un peu la flemme. Pour certains, il s’agit peut-être des moments les plus importants de notre vie donc tout le monde se donne à fond. C’est parfois dur. Tu fais un entraînement et tu dois prendre l’avion dans la foulée avant de recommencer, il faut être à 100% à chaque fois…

​“On nous traite comme des rois alors qu’on n’a encore rien prouvé”

Comme dans une saison NBA finalement ?

Tout à fait. Il y a les décalages horaires : parfois, d’une ville à l’autre, il y a trois heures de décalage donc quand tu te réveilles à 9:00, cela signifie 6:00 pour ton corps. C’est compliqué, il y a énormément de facteurs, c’est fatigant et c’est une très bonne expérience mais c’est vraiment éprouvant.

Contrairement à l’an passé, vous avez décidé de ne pas retirer votre nom de la draft. Comment vit-on ce moment ?

C’est incroyable. Vraiment. Je suis là avec ma mère, mes deux frères. Mon père n’est pas là mais ma famille est là. C’est la première fois qu’on vient aux États-Unis et ma mère me dit qu’elle vit un rêve éveillée. C’est vraiment quelque chose d’exceptionnel, la manière dont les gens s’occupent de nous. Ils nous traitent comme des rois alors qu’on n’a encore rien fait, on n’est même pas encore drafté, pas encore en NBA, on n’a encore rien prouvé. Même ceux qui ont la certitude d’être draftés n’ont encore rien prouvé, on ne sait pas quels joueurs ils seront une fois en NBA. Pourtant, on nous sert comme des rois, on a tout ce que l’on veut. C’est extraordinaire, c’est vraiment une belle expérience, je vis un rêve, je kiffe vraiment le moment.

Gamin, vous pensiez en arriver là aujourd’hui ?

Ça s’est vraiment fait étape par étape. Il y a six ans, tu m’aurais dit titulaire en Pro A, j’aurais répondu que j’en doutais. Peut-être en Pro B… Et maintenant, je suis là en train de parler de NBA avec toi donc… Je pense qu’il faut prendre ça étape par étape. Peut-être que dans trois ans je te parlerai d’être All-Star ou des choses comme ça. On ne sait pas de quoi demain sera fait mais je suis vraiment en train d’apprécier. Ce sont des choses dont je rêvais quand j’étais enfant et là, je peine à réaliser.

La prochaine étape, justement. En termes de développement de jeu, quels secteurs devez-vous travailler ?

Mon maniement de balle notamment, c’est important. Il y a des workouts où j’ai montré que je pouvais mettre des tirs. Les deux coachs que j’ai eu [en Pro A], Jean-Denys (Choulet) et Pascal (Donnadieu), diront que je suis capable de shooter, après il faut que je puisse appliquer ça en match. C’est ce que j’ai réussi à faire à Boston, Milwaukee et Utah, j’ai été plutôt adroit dans ces villes, je pense que j’ai surpris les scouts à ce niveau-là et c’est quelque chose que je dois continuer de travailler pour être plus consistant. Je sais que je ne serai pas un shooteur et je n’ai d’ailleurs pas envie de l’être, j’ai envie de rester un mec agressif, au rebond, au dunk, au contre mais incarner une menace extérieure est vraiment important dans le basket actuel.

​“La draft n’est pas une fin en soi (…) Anthony Bennett est un 1er choix et il joue en Europe”​

Durant vos workouts, vous avez pu croiser des Français, notamment Rudy Gobert à Utah ?

Non, Rudy était encore en vacances, je ne l’ai pas vu mais à Boston, j’étais avec Guerschon (Yabusele). Il m’a appelé dès que je suis arrivé aux États-Unis, il m’a dit de me donner à fond, qu’il fallait que je vive ces moments pleinement. J’ai aussi parlé avec Ronny Turiaf qui m’a conseillé de ne pas me prendre la tête, de me relâcher et de jouer. Kevin Séraphin m’a donné les mêmes conseils : toujours profiter de cette opportunité et se donner à fond.

Au sujet de la comparaison avec Tony Parker et son début de carrière éclair, Frank Ntilikina a répondu que chaque parcours était différent. Aujourd’hui, lui est attendu comme lottery pick, vous plus bas. Pour autant, est-ce que vous accordez de l’importance à cette position de draft ?

La draft n’est pas une fin en soi. On a vu beaucoup de joueurs attendus haut et qui ont déçu, d’autres draftés bas et qui ont explosé. Isaiah Thomas a été drafté 60e, Draymond Green était un second tour, Tony Parker en fin de premier tour… Tout peut arriver. En vérité, ta position, c’est joli le soir de la draft, la première année, mais après, l’important est ce que tu montres sur le terrain. Ce n’est pas ta position : par exemple, Anthony Bennett est un premier choix de draft et là, il joue en Europe. Isaiah Thomas est All-Star et on a parlé de lui comme un candidat au titre de MVP.

Vous avez mentionné Ronny Turiaf, et on se souvient que vous vouliez aller à Gonzaga sinon à North Carolina State. Aujourd’hui, regrettez-vous de ne pas être parti en NCAA ?

Non, je ne regrette pas mais on ne sait jamais comment ça se serait passé. Peut-être que j’aurais pu être pris au premier tour dès l’an passé en allant là-bas… On ne sait pas mais il n’y a pas de regrets, franchement je ne regrette pas mon choix. Je suis déjà content de mon parcours actuel, que ce soit avec Chalon ou Nanterre, c’est ce qui m’a mené jusqu’ici. Comme Frank l’a dit, chacun son parcours. Ronny a choisi le sien, j’aurais pu faire comme lui, la connexion martiniquaise de Gonzaga mais j’ai pris un chemin différent et pour le moment, je suis fier du mien et j’espère que cela ne va pas s’arrêter là.

​Comment vivez-vous cet emballement avec les transferts de cette semaine ?

C’est la NBA, c’est la draft, tout va vite. Au début, on disait (Markelle) Fultz aux Celtics et maintenant, c’est aux Sixers. Là, il y a Dwight Howard à Charlotte. On ne sait pas ce qu’il va se passer : peut-être que des joueurs attendus haut vont descendre ou l’inverse. Après, c’est la magie du truc, c’est ce qui rend la draft excitante, si tout le monde connaissait les positions à l’avance, ce serait moins marrant. Il faut aussi vivre l’excitation du moment, c’est ce qui fait la beauté de la draft.

Propos recueillis à New York

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