Tournoi de Villeurbanne : le bilan des Bleus

A l’issue du tournoi de Villeurbanne, Vincent Collet a tranché et choisi ses 12 représentants. On imagine le casse-tête pour le sélectionneur qui doit faire au mieux avec ce qu’il a. Pour trouver la formule la plus efficace possible.

BasketUSA pose le bilan d’un tournoi inquiétant au niveau comptable (1 seule victoire pour 2 défaites), rassurant par séquences et qui pose encore des questions sur la capacité de cette équipe à atteindre les quarts de finale des Mondiaux turcs.

Fallait-il couper Alexis Ajinça ? C’est la première question qui vient à l’esprit. L’an passé, Vincent Collet avait regretté le manque de taille de l’équipe. Ce sera la même chose cette année. La situation est tout de même différente car cette équipe ne s’en sortira que dans la cohésion, l’agressivité défensive et l’explosivité. Et, selon ces critères, Collet n’avait pas d’autre choix que de se séparer du pivot des Mavericks.

L’éviction de Charles Lombahé-Kahudi n’est elle pas une surprise. Il fallait bien se séparer de quelqu’un à l’aile, et le manceau était le choix logique.

Au final, la France se présente donc aux championnats du monde avec un groupe particulièrement homogène, sans réelles individualités capables de prendre le match à leur compte.

Malgré une montée en puissance face aux australiens et une bonne première mi-temps contre les brésiliens, on a vu pas mal de failles, et de nouvelles limites. Les Bleus sont désormais dépendants du scoring d’Ali Traoré. Ils doivent avoir une confiance aveugle dans les autres s’ils veulent exister. Lorsqu’il commence à réfléchir ou à chercher les solutions individuelles, comme lors du troisième quart-temps face au Brésil, cela devient très compliqué.

La défense est toujours une satisfaction et sera une nouvelle fois le point sur lequel les Bleus doivent s’appuyer. Car le problème est avant tout offensif. Comment rééquilibrer les choses ? Faut-il faire sortir Florent Pietrus, pourtant précieux, du cinq majeur pour rajouter une vraie menace offensive ? Cela ne risque-t-il pas de fragiliser cette équipe au rebond ?

Tant de questions dont on ignore encore les réponses.

Notre bilan

Andrew Albicy : La bonne surprise de ces 3 jours car on ne l’attendait pas si près, si vite. Le jeune parisien a fait preuve d’une étonnante maturité, même s’il a parfois trop hésité dans ses choix. A l’heure où le poste de meneur est en question, sa gestion et ses capacités défensives pourraient être très utiles. Même s’il reste encore tendre pour le niveau international.
Nicolas Batum : Toujours élégant et très adroit lorsqu’il a du temps pour mettre son shoot en place. Il a par contre montré des difficultés à créer son propre tir, ce qui est handicapant dans une équipe qui manque d’autres solutions offensives. Vincent Collet doit trouver des moyens de mieux l’utiliser.
Yannick Bokolo : Adroit, très agressif sur le meneur adverse, il manquait parfois de rythme. Ses passages à la mène ont été bons et ont grandement aidé l’équipe de France.
Fabien Causeur : Peu utilisé.
Nando de Colo : On le sent mal à l’aise dans ce rôle de meneur gestionnaire et on aimerait le voir plus libéré. Il tente sans doute de s’adapter aux exigences de Vincent Collet. Mais l’accumulation de balles perdues et de choix compliqués interroge.
Boris Diaw : Peu d’influence sur le jeu offensif français malgré de prises de position souvent payantes au poste. Des passes trop difficiles et des oublis défensifs inhabituels.
Mickael Gelabale : En relai de Nicolas Batum, il a apporté de la défense et quelques séquences offensives de qualité. On ne demande pas plus à un back-up.
Edwin Jackson : Un shooteur. Il en faut à l’équipe de France. Reste encore à le mettre en bonne position.
Alain Koffi : Difficile de le dissocier de Florent Pietrus tant les deux joueurs ont un profil similaire. Gros défenseur, agressif au rebond, sa palette offensive reste tout de même limitée.
Ian Mahinmi : Un dernier match intéressant où il a apporté de la taille et de la défense à l’intérieur.
Florent Pietrus : Même chose que pour Koffi. Essentiel en défense mais limité offensivement. Ce qui doit poser quelques soucis à Vincent Collet.
Ali Traoré : Tellement doué offensivement que ses coéquipiers ont tendance à trop se reposer sur lui. Même s’il a progressé défensivement, sa présence au rebond est toujours limitée, ce qui pose d’autres problèmes.