Un déluge à trois points. Voilà ce que prévoit le GM des Rockets Daryl Morey pour venir à bout des Warriors en playoffs. Logique pour cette équipe dont l’atout collectif numéro un est le tir primé. Houston est depuis le début de la saison l’équipe qui en tente et en rentre le plus dans la ligue : environ 15/40.
Sauf que cette nuit, les Texans sont tombés sur un os : les Warriors justement. On a tendance à oublier que les finalistes en titre sont, en plus d’être la meilleure attaque de la ligue, l’une des meilleures défenses. Les chiffres sont formels : Golden State encaisse un peu moins de 104 points sur 100 possessions et ils sont donc la deuxième meilleure défense de la ligue, juste derrière les Spurs. Ils sont également la meilleure équipe au niveau du pourcentage de réussite à trois points de l’adversaire (33%) et la troisième à deux points (48%).
Tous ces indicateurs ont pris corps cette nuit Houston. Les Rockets, à l’image de leur leader James Harden en mode arrosage (5/20 dont 1/9 à trois), ont laissé leur adresse au vestiaire : à peine 39% au total, dont 16% derrière l’arc.
Surtout, ils n’ont inscrit que 5 paniers primés (sur 31 !). C’est un record de médiocrité égalé pour eux cette saison. Les Warriors n’en étaient pas à leur coup d’essai puisqu’en janvier dernier, ils s’étaient imposés avec encore plus d’autorité en concédant seulement un 7/35 à l’adversaire.
Moins d’aides pour ne pas lâcher les shooteurs
Plus que les chiffres, on retiendra surtout la stratégie défensive de Steve Kerr de cette nuit : défendre en priorité la ligne à trois points quitte à « sacrifier » des lay-up. On l’a vu cette nuit, les Warriors ont passé leur temps à coller les shooteurs adversaires. Ces derniers squattant autour de la fameuse ligne, Houston pouvait ainsi profiter d’une raquette grande ouverte, avec souvent une seule aide prévue par les visiteurs. Ainsi Clint Capela, toujours bien trouvé par Harden, s’est régalé dedans. Ce pick-and-roll a été l’une des histoires de la soirée et Houston a ainsi inscrit 54 points dans la peinture.
« On a fait un super boulot sur la ligne à trois points, pouvait se féliciter Kerr à l’issue du match, avant de se lamenter : « Ce qui leur a vraiment permis de rester dans le match, ce sont les fautes. Nous avons commis trois fautes sur des tirs à trois points et beaucoup d’autres fautes idiotes qui nous ont fait mal. »
Soit 29 fautes au total qui ont permis aux Rockets d’obtenir 39 lancers-francs, pour 35 conversions. Seul bémol de cette soirée défensive réussie pour les Warriors, qui ont maîtrisé leur fin de match. Golden State donne le sentiment de pouvoir sortir les stops défensifs décisifs quand il le veut, contrairement aux Rockets.