John Wall. DeMarcus Cousins. Derrick Favors. Evan Turner. Tels sont les noms qui viennent naturellement lorsqu’on pense aux meilleurs rookies de la saison à venir. La classe 2010 est prometteuse, et si Wall semble au dessus du lot nous ne sommes pas à l’abri de quelques bonnes surprises dans la bataille pour le titre de Rookie Of the Year.
Mais il est un joueur qui s’apprête lui aussi à faire ses débuts. Un joueur qui n’a pas à rougir de la comparaison avec Wall en matière de talent. Un joueur tout aussi attendu : Blake Griffin (2m08, 21 ans).
Le numéro 1 de la draft 2009 était annoncé comme un prodige dans une draft perçue à l’époque par les observateurs comme plutôt moyenne. Evans, Jennings, Collison leur ont donné tort en dévoilant un potentiel digne de futures stars, et Flynn, Curry, ou Williams (entre autres) ont montré qu’ils pouvaient tenir leur rang dans un 5 majeur (d’équipes de bas de tableau, soit, en attendant mieux).
Un potentiel exceptionnel
Phénomène en college, Griffin affichait pour sa 2ème saison avec Oklahoma 22 points, 14,4 rebonds pour 65,4% de réussite et même 37,5% derrière l’arc (3/8), tout cela en 33 minutes de jeu. Il avait fini la saison 2008-09 avec 30 double-doubles, soit un de moins que Robinson en 86-87, qui détient toujours le record de la Big 12 Conference.
En février 2009, le frangin de Taylor Griffin (aperçu aux Suns…) avait signé sa première prestation de haute voltige, avec 40 points, 16/22 aux tirs et 23 rebonds en 31 minutes contre Texas Tech.
On avait déjà pu voir l’étendue de ses talents. Titré meilleur joueur universitaire de l’année 2009, l’intérieur sait tout faire : très athlétique, dominateur aux rebonds, un bon jeu poste bas, de bonnes mains, capable de se créer des espaces dans la raquette et un excellent QI basket. Il était perçu comme le prototype de l’ailier-fort du futur.
Des débuts reportés d’une année
Mais le joueur le plus attendu de l’année n’a pas pu montrer l’étendue de ses talents. Blessé à la rotule lors du dernier match de pré-saison, il manque le début de la saison. Devant le retard de son rétablissement, c’est l’opération qui s’impose en janvier. Une opération synonyme de fin de saison. Tout comme Greg Oden, le numéro 1 de la draft n’aura pas foulé les parquets pour sa première année. On parlait même à l’époque de la « malédiction » des 1er picks de la draft…
Cette blessure a d’ailleurs ranimé une inquiétude sur la solidité de ses genoux, présente avant même la draft. Il faut dire que c’était la 3ème blessure à cet endroit depuis le début de sa carrière universitaire.
S’il n’a pas joué, Griffin connait néanmoins maintenant la routine d’une année NBA. Présent avec ses coéquipiers tout au long de l’année, il sait de quoi est faite la vie d’un joueur NBA, avec son milieu de joueurs, préparateurs, médecins, entraineurs, agents et autres fans à l’affût. Il connait maintenant la litanie avion, hôtel, bus, arena, bus, hôtel, avion… Il sait la pression qui entoure les stars. Il a aussi beaucoup observé : les systèmes de jeu, le leadership, la règle du business qui prévalent en NBA, les egos qui s’affrontent.
Déjà réputé pour son sérieux et son application au travail lorsqu’il a été drafté, il semble avoir encore muri. Il se dit prêt pour ses grands débuts, mais sans ressentir la pression des rookies. Contrairement aux autres rookies, il ne va pas découvrir sa nouvelle vie, et c’est déjà un poids en moins.
Candidat au titre de Rookie Of the Year
Quoi qu’il en soit, Blake Griffin sera formellement rookie l’année prochaine. Ceci veut dire qu’il sera candidat au titre de Rookie Of the Year (comme Oden en son temps). Et il compte prendre part à la course, bien entendu. En apportant la maximum à son équipe, car c’est un joueur concentré tout sauf égoïste, même s’il est une vraie menace offensive à lui tout seul.
Sa première année réelle devrait lui permettre d’imposer son jeu, de montrer ce qu’il peut apporter à l’équipe, y compris en terme de leadership, qu’il devra développer. On attend aussi qu’il progresse au contact des meilleurs joueurs de la ligue, notamment en défense où il devra apprendre à être intimidateur.
Néanmoins Griffin a déjà les qualités pour faire un très bon ailier-fort, et son duo avec Kaman risque d’être explosif. La vraie compétition à distance pour le titre de ROY pourrait bien se jouer entre Wall et lui.
Les Clippers, une équipe (éternellement) en reconstruction
Blake Griffin arrive dans une équipe qui a vu partir Travis Outlaw, Steve Blake et Drew Gooden. Ryan Gomes, Randy Foye et Brian Cook arrivent. Les rookies du 1er tour Eric Bledsoe (18ème choix) et Al-Farouq Aminu (8ème choix) commenceront leur apprentissage de la ligue. Cette formation est jeune (7 joueurs ont 26 ans ou moins) tout en pouvant s’appuyer sur des deux vétérans de qualité avec Baron Davis et Chris Kaman, All-Star en 2010.
Griffin y est attendu un peu comme le sauveur, et il aura l’occasion, le temps de jeu et la légitimité pour s’imposer. Nul doute qu’animé d’un esprit revanchard après une année de frustration, il voudra prouver qu’il mérite sa place de numéro 1 de la draft. Les fans n’en attendent pas moins.
Pour le plaisir, on vous remet un mix de ses années à l’université.