Rudy Gobert, nouveau cauchemar des attaques adverses

On aimerait bien savoir ce qu’il se dit dans le vestiaire lorsqu’une équipe s’apprête à jouer le Jazz. La franchise de l’Utah, en plus d’être solidement installée dans le top 4 de sa conférence, est la meilleure défense du pays (94,5 points par match). Et de loin. Elle le doit en grande partie à sa tour de contrôle intérieure : Rudy Gobert. Avec près de 13 points, 12 rebonds et 2,5 contres en moyenne, le pivot français réalise la meilleure saison de sa carrière. Derrière les chiffres, l’intéressé a aussi le sentiment de jouir d’une réputation nouvelle : celle d’être devenue une force dissuasive.

« Je vois une petite différence par rapport à il a y quelques années, remarque-t-il dans un entretien paru sur NBA.com. « Avant, les joueurs venaient et essayaient de marquer devant moi. Maintenant, les bonnes équipes en particulier savent que je suis là donc ils vont plutôt un floater très haut ou essayer de me faire sortir de la raquette. »

« Apprendre à ne pas tout contrer »

Gobert estime avoir changé de statut, au point que les équipes doivent s’adapter à sa présence. Cette année, en plus d’avoir le meilleur pourcentage aux tirs (69%), il est le meilleur contreur de la ligue et le 5e meilleur rebondeur. De quoi en faire un candidat légitime au titre de meilleur défenseur de l’année. Défendre, mais pas n’importe comment.

« Quand ils viennent au cercle et me voient, ils savent que j’arrive. Ils vont essayer de m’attaquer très fort ou bien de ressortir le ballon. C’est quelque chose que j’apprends. J’apprends à ne pas tout contrer. Parfois, quand je sais que j’intimide, je reste prêt pour prendre le rebond ou pour contester un maximum le shoot. »

La pleine confiance du tricolore, 3e au classement des double double cette saison (24), est évidente. Ses récents propos, où il déclarait se sentir être le meilleur pivot du monde, en sont la preuve. Une confiance que son coach Quin Snyder, qui l’avait propulsé titulaire au milieu de son année sophomore, lui rend bien.

« Rudy et moi avons une sorte de connexion entre nous, une sorte de partenariat, depuis le début quand j’ai décidé de le mettre dans le cinq au milieu de sa seconde année – la première avec moi – et j’ai cru en lui. Je crois toujours en lui. »

All-Star dès cette saison ?

Et pour son entraîneur, bluffé par son éthique de travail, on n’a pas terminé de parler de lui.

« La réalité est qu’il est un joueur qui progresse à chaque fois qu’il joue. Je ne veux pas qu’il arrête de le faire. Ce que les gens ne réalisent pas à propos de Rudy, c’est qu’il n’y a peut-être pas plus compétitif que lui dans sa façon de voir son travail. Rudy veut vraiment gagner, c’est le plus important pour lui. »

De quoi le voir le 19 février prochain du côté de la Nouvelle Orléans ? « Si je n’y suis pas, je serai un peu « véner » mais je sais que je le ferai dans ma carrière » répond-t-il ce mardi dans L’Equipe.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.