Orlando – Milwaukee : Evan Fournier trop esseulé

Frank Vogel a beau changer son cinq majeur, Orlando continue de perdre. Avec une rotation réduite à 8 joueurs et trois nouveaux titulaires, le Magic s’incline (96-104) pour la quatrième fois consécutive malgré les 27 pts d’Evan Fournier. Milwaukee a été plus adroit (47,7%) et a pu compter sur un banc productif, à l’image de Michael Beasley (13 pts, 6 rbds) et Malcom Brogdon (12 pts) , chacun décisif à leur façon.

Il y a toujours différentes façons d’analyser une défaite, tout dépend du point de vue. En changeant trois titulaires, Frank Vogel a tenté le pari de « créer peut-être une nouvelle identité, de nouvelles sensations« . Il a tenté un coup, pour provoquer un déclic au sein d’un groupe qui cherche encore son âme et son jeu. « Il y a eu de bonnes et des mauvaises choses« , constatait-il après coup le coach floridien, contraint d’assister impuissant à un quatrième revers de rang.

Avec Vucevic et Payton sur le banc, Orlando débute pourtant bien la rencontre, à l’image de deux tirs primés consécutifs d’Evan Fournier et D.J Augustin (11 pts, 5 passes) au lever de rideau. Le premier écart, Milwaukee le crée avec son banc en fin de premier quart, quand C.J Watson, « Vooch » et Payton sont sur le parquet. C’est le rookie Malcom Brogdon qui en deux minutes enfile deux paniers derrière l’arc et renvoie le Magic à ses interrogations défensives (29-36).

Dix minutes plus tard, les Bucks shootent encore à 66% et laissent Michael Beasley, Mirza Teletovic et Greg Monroe (11 pts, 7 rbds) maintenir l’écart. Fournier sonne la charge à 7m23 mais Matthew Dellavedova redonne 8 pts d’avance aux visiteurs, qui rentrent aux vestiaires avec un +6 logique et mérité. L’Amway Center ne le sait pas encore, mais il vient de manger son pain blanc. C’est que la seconde période va être moche et sa fin triste comme un film des frères Dardenne.

Henson profite des courants d’air

A l’image d’une mésentente entre Fournier et Bismack Biyombo (4 pts, 4 rbds, 2 contres) offrant un dunk facile à John Henson (20 pts, 7 rbds), remis dans le cinq par Jason Kidd, Orlando patauge et n’a qu’un seul mérite: défendre assez bien pour ne pas laisser les Bucks trop capitaliser sur son malaise offensif. Malheureusement pour les Floridiens, Jabari Parker et Tony Snell ont des cannes de pure-sang et les laissent courir après le score, malgré une révolte furtive de Fournier.

Un drive trop facile de Beasley main gauche en début de quatrième quart crée le plus gros écart du match (+9). C’est d’abord Payton(16 pts)  qui remet le Magic en marche avant que Nikola Vucevic (17 pts, 16 rbds) rappelle à Vogel pourquoi il avait débuté 284 de ses 289 matches en carrière avec cette franchise. Mais le problème pour Orlando n’est pas le talent, dont celui immense du Monténégrin, mais la volonté. Revenus à -3 à 7 minutes de la fin sur le troisième tir primé de la saison de « Nik », les hôtes laissent les portes ouvertes et font rentrer les courants d’air, sans jamais donner l’impression de se rebeller.

Teletovic puis Henson par deux fois remettent les Bucks à +9, Orlando ne reviendra jamais en dessous des 6 pts. Giannis Antetokounmpo (18 pts, 9 rbds, 4 passes) peut sourire, Milwaukee n’est plus qu’à une victoire des 50%. Pour le Magic, le déplacement aux Spurs ne devrait rien arranger à leur crise existentielle.