Metta World Peace veut jouer 20 ans en NBA, comme son pote Kobe, à qui il aurait voulu rendre hommage cette saison en portant le numéro 60 – comme le nombre de points inscrits par le quintuple champion pour sa dernière sortie.
Mais sauf miracle, le héros du Game 7 des Finals 2010 a sûrement disputé mardi soir son dernier match NBA sur le parquet du Bankers Life Fieldhouse. Luke Walton ne lui a en effet offert que 2 minutes et 36 secondes pour ce probable dernier retour sur des terres que feu Ron Artest n’oubliera jamais.
Dix ans après un transfert à Sacramento orchestré deux ans après le « Brawl » du Palace d’Auburn Hills, le plus long suspendu de l’histoire de la NBA (73 matchs) est encore pétri de regrets. Il s’en veut. Terriblement.
« Quand je regarde en arrière, je sais que j’ai été un petit con, qui a déçu beaucoup de monde » confiait à ESPN le vétéran des Lakers, après la défaite des Angelenos. « La ville, la franchise, mes coéquipiers et les fans croyaient en moi et me mettaient dans les meilleures conditions. Nous avions une équipe capable de gagner le titre et j’ai tout foutu en l’air. Je m’en voudrai toujours. Je ne regrette rien mais j’ai des remords et seul un titre des Pacers pourra un jour un peu les atténuer ».
Un joueur incontrôlable
En quatre ans à Indianapolis, le meilleur défenseur de la ligue en 2004 ne s’est pas contenté de la baston générale à Detroit. Il a également demandé un transfert, balancé un ballon dans les tribunes, cassé une caméra TV et agressé verbalement Pat Riley, alors sur le banc du Heat. Comme un lion en cage, l’ancienne tête brulée ne se contrôlait pas.
Il devra attendre la rencontre avec Rick Adelman à Sacramento pour changer. Dix ans plus tard, MWP continue de dîner avec le responsable média des Pacers, David Benner, avec qui il est resté ami. « Je lui ai fait vivre un cauchemar », regrette l’ancien Ron-Ron. David Benner ne lui en veut pas et comme toute la ville de l’Indiana, il garde même une tendresse spéciale pour World Peace.
Champion aux Lakers, il dédie son titre aux Pacers
« C’est dommage que beaucoup de gens ne le connaissent pas comme ceux qui vivent avec lui le connaissent. Derrière tous les problèmes qu’il avait se cachait un mec bien, gentil et authentique. Quand il était avec nous je ne l’ai jamais vu refuser un autographe à un fan, avec les enfants il était toujours disponible », assure le directeur des relations avec la presse.
L’ancien Rocket n’a jamais oublié sa relation affective avec les Pacers et les coéquipiers d’une équipe construite pour aller au bout. En 2010 après le sacre des Lakers, c’est à cette équipe de 2004-2005 qu’il avait dédié son titre.
« C’est la première chose que j’ai faite en montant sur l’estrade face à la presse car cette bague, nous la voulions tellement », rappelle aujourd’hui Metta World Peace. « J’aurais dû la gagner avec mes coéquipiers de l’époque, nous ne l’avons pas fait et c’est ma faute car à cette époque je n’étais pas capable de surmonter tout ce qui me travaillait. J’étais instable, sans savoir comment sociabiliser avec les autres. Donnie Walsh (alors CEO et président des Pacers) m’a aidé et soutenu quand je voyais un psychologue. Je n’oublierai jamais. Il a pris soin de moi ».