Si Jason Kidd regrette encore aujourd’hui de ne pas avoir rejoint Tim Duncan à San Antonio au milieu des années 2000, les fans d’Orlando se mordent eux encore les doigts d’avoir vu passer sous leur nez un « Big Three » composé de Grant Hill, Tracy McGrady et « TD ».
À l’été 2000, la réunion des trois stars prometteuses se tramait ainsi en coulisse du côté de la Floride, le jeune entraîneur Doc Rivers préparant le terrain à ce projet fou à l’époque. Orlando ne lésina alors pas sur les moyens : montages de Hill et Duncan portant des maillots du Magic placardés dans la ville et accompagnés du mot « Imagine », « Grant Us Tim » sur des attractions à Disney World, même Tiger Woods était prêt à aider à trouver une maison au joueur des Pistons !
Les deux autres concernés possédaient déjà un pied à terre dans le coin, et finalement, les trois stars furent vite intéressées. Les deux extérieurs conclurent l’affaire, pour le plus grand bonheur d’un T-Mac enthousiaste.
« Quand Grant et moi sommes arrivés, ça allait être « LA » ville. L’Est était coincé. Si Duncan venait, c’était effrayant. C’était injuste pour la ligue si nous étions tous les trois ensemble. L’Est était à nous, nous allions jouer les Lakers pendant des années. »
Convaincu in extremis
Il ne manquait plus que la signature du « Big Fundamental » pour que le « Big Three » soit sur pied, pour le plus grand malheur de Gregg Popovich, cette fois-ci.
« C’était une période éprouvante pour les nerfs, c’était l’enfer » explique-t-il dans des propos relayés par NBA.com. « Tu te rapproches d’un joueur que tu ne veux pas voir partir. Je ne me suis jamais dit qu’il allait rester. Je me préparais simplement à son départ, pour ma santé mentale. Il n’y a rien de drôle. »
« TD » fut convaincu par les arguments du Magic lors de leur rencontre à Orlando, où il resta même un jour de plus que prévu… avant de faire machine arrière lors de son retour à San Antonio et d’être définitivement décidé par David Robinson, rentré en urgence des ses vacances à Hawaï. Le futur double MVP annonce alors lui-même la nouvelle à son entraîneur…
« Bon, coach, tu sais qu’il n’y a pas de plage à San Antonio… » commence Tim Duncan pour faire peur à Pop, avant que ce dernier ne comprenne la blague et lui lance : « Il n’y en a pas à Orlando non plus, il y a un désert culturel là-bas, qu’est-ce que tu vas y faire ? »
Avec des « si »…
Le transfuge de Detroit, Grant Hill, décrivait en 2014 ce retournement de situation de son point de vue, mettant en exergue l’importance de ses blessures dans l’histoire écrite a posteriori.
« Je pense qu’il y avait une belle opportunité » confirme-t-il. « Quand il est reparti d’Orlando après sa visite, Tim Duncan était partant pour venir au Magic à mon avis. Mais à San Antonio, coach Popovich, David Robinson et sa petite amie de l’époque… enfin tout le monde là-bas l’a convaincu de rester. Mais lui était partant. C’est dommage mais en même temps, je ne pense pas trop à tout ça car j’étais déjà blessé de toute façon. Et c’est plutôt sur ma santé que je joue à refaire l’histoire avec des si ».
Car pour que le fantasme se réalise, il aurait fallu non seulement que Tim Duncan rejoigne le Magic, mais également que Grant Hill reste en bonne santé. Néanmoins, la signature de l’intérieur aurait eu un impact indéniable sur la ligue, et l’histoire de la NBA aurait été bien différente.