Toronto, signes extérieurs de faiblesse

Il vaut mieux perdre une fois de 38 points, que 38 fois d’un point. Malheureusement pour les Raptors, mais c’est à l’image de leurs difficultés dans l’Ohio, la fessée a eu lieu lors du Game 5 d’une finale de conférence, le match le plus important de l’histoire de la franchise.

« Ils nous ont botté les fesses, voilà ce qu’il en est. »

Les premiers mots de Dwane Casey en conférence de presse reflètent effectivement assez bien ce qui s’est passé cette nuit dans l’Ohio : après avoir résisté en tout début de match pour rester au contact à 20-16, Toronto a vu Cleveland s’envoler à la faveur d’un 17-3 sur les quatre dernières minutes du premier quart-temps. Un long calvaire.

« Comme lors des deux premières manches, on a fait une bonne entame de match et puis on a perdu nos moyens » constate de son côté Patrick Patterson, qui n’a marqué que 3 petits points en 19 minutes de jeu. « Pas de stops en défense, pas de points en attaque, et avant qu’on s’en rende compte on se retrouve avec 20 points de retard. »

Battus physiquement

Les Raptors n’ont en réalité été capables de tenir dans l‘intensité que quelques minutes avant de sombrer complètement, étant relégués à 30 points à la mi-temps puis 40 en fin de troisième quart-temps. Terrible statistique pour les visiteurs : ils ont perdu la bataille du rebond 48-27. Soit une prise de plus pour toute l’équipe que le total du seul Bismack Biyombo dans le Game 3.

« On a perdu note énergie » reconnait celui qui en a peut-être le plus dans cette série. « On est une équipe complètement différente en déplacement. On doit se concentrer sur le prochain match, se préparer à protéger notre salle, et quand on reviendra ici on devra changer certaines choses pour voir comment gagner à l’extérieur. »

Difficile de contredire l’intérieur sur ce point : Toronto a deux visages dans cette série. Un combatif et flamboyant d’un côté de la frontière, le second méconnaissable de l’autre côté. D’après les statistiques, les hommes de Dwane Casey ont 82% de chance d’être éliminés. Une probabilité qui ne prend pas en compte le fait que les Raptors n’aient pas le niveau d’une équipe de haut de classement quand ils mettent le pied sur le parquet de la Quicken Loans Arena de Cleveland.

« Nous savions qu’ils allaient revenir comme un train de marchandise » explique pourtant Dwane Casey. « Ils l’ont fait, mais nous n’avons pas rivalisé sur le plan physique, des deux côtés du terrains. »

Se relever mentalement

Les All-Stars une nouvelle fois aux abonnés absents, DeMar Derozan peut en témoigner, lui qui a fini bien loin de ses standards offensifs en terme de réussites comme de tentatives.

« On n’était pas dans le bon rythme » regrette-t-il dans des propos relayés par Sportsnet. « Il n’y avait pas de mouvement. On a perdu 19 ballons, autant d’opportunités pour eux de marquer. J’ai tiré seulement huit fois (contre 20 en moyenne en playoffs, ndlr) , dont deux en fin de match. Je n’ai pas été aussi agressif que je l’aurai voulu… il faut que je le sois en toutes circonstances. Seulement huit tirs dans tout le match, ce n’est pas ‘moi’ ».

DeMarre Carroll, qui s’est fait manger tout cru par LeBron James, met aussi en exergue le manque d’agressivité et les pertes de balles, mais garde néanmoins la tête haute : pas le temps pour les regrets.

« Ils ont marqué leurs huit premiers points sur des rebonds offensifs. On a perdu 20 ballons qui ont donné des points faciles en contre-attaque » constate l’ailier. « Ils ont fait des ajustements, c’est maintenant à nous d’en faire. On a été dans cette situation lors des deux dernières séries. Ce n’est plus l’heure de parler, de faire des discours de motivation, il faut agir. »