Damian Lillard : « On a toujours su répondre dans l’urgence »

Interrogé lors de la traditionnelle interview de fin de troisième quart-temps, Steve Kerr n’avait jamais paru aussi contrarié et irrité de toute la saison. Ses réponses cinglantes et son ton sec en disaient long sur l’énervement du meilleur coach de l’année, alors que ses Warriors entamaient le dernier quart avec 11 pts de retard. Douze minutes plus tard, le champion venait de livrer une démonstration impressionnante. Et à observer la gestuelle et les regards des Blazers sur le chemin des vestiaires, le 34-12 encaissé par Rip City, maintenu à 5/19 aux shoots, avait semble-t-il laissé des traces sur le mental. 

« C’est certain que ça fait mal mais on ne va pas se pendre et on sera prêt pour le Game 3 », promet pourtant Mason Plumlee dans The Oregonian. Bâché deux fois comme un bleu par Ezeli et Green en fin de match, le facteur X du premier tour n’a pas vu le jour dans ce dernier quart-temps cauchemardesque. 

Émotionnellement cette défaite là sera plus compliquée à digérer, même pour un groupe qui depuis le premier jour du training camp d’octobre 2015 défie les préjugés et les pronostics. « On va se battre et tout donner. On verra bien ce qui arrivera« , assure lui Ed Davis, qui comme Terry Stotts s’attend à affronter Golden State renforcé par son MVP, Steph Curry : « C’est une autre bête qui nous fait face avec le retour programmé de Steph, un autre ajustement à faire. »

« Une chance énorme de manquée »

Menés 2-0 par les Clippers après deux revers à plus de 20 points d’écart, les Blazers ont réussi à enchaîner quatre succès de rang. Revenir au Moda Center avec deux victoires impératives à enchaîner n’est donc pas une exigence inconnue pour Portland. Mais les Warriors ne sont pas les Clippers et L.A a joué deux matches sans ses deux leaders. La comparaison peut donc au mieux éviter la déprime, mais en aucun cas allumer quelconque flamme. En laissant filer son avance, Rip City nourrit logiquement le sentiment d’avoir laissé passer une opportunité unique. 

« C’est une chance énorme de manquée, en effet », admet Damian Lillard. « On rentre la tête basse avec la frustration de ne pas avoir su finir le boulot. Nous avons tellement bien joué pendant trois quart-temps, mais ensuite ils sont redevenus les champions qu’ils sont et nous, on s’est donné le bâton pour se faire battre. C’est là toute la différence. »

Pour le meneur All-Star, la situation n’est pas catastrophique, et encore moins désespérée.

« Toute cette saison a été un apprentissage et c’en est un de plus. Nous avons été dans ses mauvaises postures toute la saison, on a toujours su répondre sans jamais se cacher. Golden State est un autre monstre à battre mais nous avons toujours su répondre dans l’urgence et je ne vois pas pourquoi nous n’y arriverions pas cette fois ci. On doit croire en nous et en nos chances.«