Kawhi Leonard, une superstar pas comme les autres

Si certains sont surpris de son explosion, Kawhi Leonard ne fait que suivre son propre plan de carrière, ou plutôt de vie puisqu’à 7 ans déjà, il avait fait part à son pédiatre de son désir de jouer en NBA. Dix-sept années plus tard, il ne fait pas qu’y jouer, il y brille et le monde extérieur découvre à peine son talent tandis que ses pairs l’adoubent déjà.

« L’Amérique reconnait ce jeune garçon comme une superstar, » déclarait récemment Shaquille O’Neal. « Pas une star, une superstar qui se tient aux côtés de LeBron James, Stephen Curry et tous ces gars. J’adore son jeu. Il ne s’enflamme pas. Il joue de la bonne manière et il a permis au Big Three de s’installer sur la banquette arrière. Nous devons commencer à reconnaitre ce jeune garçon comme une superstar. »

« Il serait peut-être même plus heureux si la salle était vide »

Tombé amoureux du basket dès son plus jeune âge en regardant le documentaire consacré à Michael Jordan, « Come Fly With Me », le joueur des Spurs ne vise rien d’autre que les sommets. Son nom, il veut le voir à côté des plus grands, un désir qui n’a rien à voir avec les paillettes.

« Il veut plus que tout atteindre l’excellence, » confirme son coach Gregg Popovich dans un très bon portrait signé Sports Illustrated. « Il se moque royalement de la célébrité. Vous ne le trouverez pas sur Twitter, Facebook ou Instagram. Vous ne le verrez jamais sur un tapis rouge ou à une cérémonie, même s’il en est l’invité d’honneur… En fait, surtout s’il est l’invité d’honneur. Il aime ce sport et il ignore le reste. Il serait peut-être même plus heureux si la salle était vide. »

La défense dans les veines

Selon les propres termes du coach choisi pour devenir un « Bruce Bowen puissance 10 », Kawhi Leonard s’est d’abord fait connaitre et apprécier pour sa défense de fer, jusqu’à remporter le titre de défenseur de l’année en 2014-15. Une rareté pour un extérieur. 

Véritable calvaire pour ses adversaires, il n’a pas baissé en intensité malgré des responsabilités plus importantes.

« Je ne sais pas quels rapports de scouting ils lui donnent, mais il connait tous les systèmes et il ne se repose jamais, » confirme J.J Redick. « Face à lui, je vais faire mes trucs, être agressif et travailler pour obtenir des shoots mais je dois reconnaitre qu’il ne va pas faire une seule erreur. Je n’obtiendrais peut-être qu’un ou deux shoots par quart-temps face à lui et il faut que je m’en contente en me disant que quelqu’un d’autre aura plus d’espace. »

Seulement le début ?

Le problème pour ses adversaires, c’est que l’ailier n’est plus uniquement un calvaire en défense, il leur rend aussi la vie dure de l’autre côté du terrain et aujourd’hui, c’est à leur tour d’essayer de trouver un moyen de l’arrêter. Avec ses 21 points de moyenne à 50.9% et 46% à 3pts pour seulement 1.5 ballon perdu, Kawhi Leonard est d’une efficacité rare.

« Je ne suis pas au niveau où je voudrais être, » déclare-t-il pourtant le plus sérieusement du monde à l’Express-News. « Je me bats pour des objectifs collectifs. Quand on les réalisera, je serai heureux. Je ne suis pas seulement concentré sur le fait de devenir une superstar. Je veux faire de nous la meilleure équipe. Une super équipe. Cette ligue est tellement basée sur les points marqués, mais j’aurais déjà été capable de faire ça l’an dernier. Vous commencez à marquer 20 points et vous prenez de la hauteur. Mais il faut affecter le jeu des deux côtés du terrain pour faire partie de l’élite. »

Quant à son statut de superstar montante de la balle orange, inutile d’espérer une quelconque confirmation de sa part.

« Ce n’est qu’une saison. Je dois continuer mon travail pour devenir une superstar. J’essaie d’y arriver. J’avance étape après étape. J’attends mon heure. »