Gregg Popovich : « L’humour a une place énorme dans notre recrutement »

Comment Gregg Popovich en particulier, et les Spurs en général, s’y prennent-ils pour sélectionner des joueurs mais aussi des dirigeants capables de s’intégrer aussi vite dans leur système ?

Pour le coach des Spurs, c’est très simple, et pour ESPN, il rappelle quelques clés de son recrutement.

« Pour nous, c’est facile. On cherche de la personnalité, mais qu’est-ce que ça signifie ? Je l’ai déjà dit, mais on cherche des gens qui sont capables de se mettre en retrait. C’est très rapide à distinguer, et en quatre ou cinq minutes, on peut savoir si quelqu’un pense d’abord à lui ou s’il comprend qu’il sera simplement une pièce du puzzle. Voilà ce qu’on recherche. »

Dans l’ouvrage de Chad Hennings et Jon Finkel, Forces of Character: Conversations about Building a Life of Impact, Coach Pop’ donnait un exemple plus précis à propos des joueurs supervisés avant la draft.

« Si j’interroge un jeune et qu’il me dit qu’il aurait dû être All-American à la place d’un autre, ou que son coach aurait dû le faire jouer plus, je ne le prendrai pas car il posera des problèmes d’une manière ou d’une autre. Je n’ai pas besoin d’un joueur qui, je sais, va se plaindre de son temps de jeu auprès de son agent ou de ses parents. Je me tournerai vers quelqu’un d’autre, même s’il a moins de qualités. »

« Il faut être capable d’encaisser et de balancer des piques »

Autre élément important, l’humour. A San Antonio, on pratique beaucoup la dérision, et c’est une marque de fabrique.

« Le sens de l’humour a une place énorme chez nous, et il faut être capable de rire. Il faut être capable d’encaisser les piques, d’en balancer… (…) On cherche aussi des gens qui participent. Lors d’une séance vidéo, les gens peuvent prendre la parole et me dire ce qu’ils pensent du match de la veille ».

A propos de l’humour, Popovich donnait dans Forces of Character: Conversations about Building a Life of Impact l’exemple de Tim Duncan. Lors des temps-morts, le coach des Spurs n’hésite pas à chambrer son joueur pour le motiver et le provoquer.

« Est-ce que tu vas prendre un rebond ce soir » lui avait-il lancé lors d’un temps-mort. Réponse de Duncan : « Merci de m’encourager coach. »

Enfin, Popovich apprécie que l’information circule, notamment entre les dirigeants et le staff pour éviter tout malentendu ou sous-entendu.

« On a besoin de personnes qui maîtrisent l’information et ne prennent pas les choses personnellement car dans la plupart des franchises, ça crée de grandes divisions. D’un seul coup, un mur s’érige entre la direction et les coaches, et tout le monde est prêt à se plaindre. C’est la règle plus qu’une exception, et ça tient aux gens. On fait notre maximum pour trouver les personnes capables de gérer ça. »