Avec respectivement 14 et 12 saisons d’expérience NBA dans les jambes, Tony Parker et Boris Diaw sont non seulement des vétérans confirmés en NBA, mais aussi des pionniers pour les Européens. Avant eux, seuls quelques joueurs en provenance du Vieux Continent avaient réussi à s’imposer, tels que Toni Kukoc, Detlef Schrempf, Vlade Divac ou encore Arvydas Sabonis.
Les deux internationaux tricolores ont largement contribué à amplifier le mouvement, à l’image de leur équipe, toujours l’une des plus cosmopolites avec un Argentin, un Australien et un Serbe dans l’effectif, sans oublier un Italien dans le staff. Quinze ans après son arrivée dans la ligue, et à quelques heures d’affronter les Warriors (en direct sur BeIN Sport 3 à 4h30 et sur le League Pass) Tony Parker se réjouit de cette évolution.
« Nous étions parmi les premiers internationaux [avec Manu Ginobili et Dirk Nowitzki]. Quand je suis arrivé dans la ligue, il n’y en avait que trois ou quatre avec Dirk ou Peja Stojakovic, » se souvient le Français. « Il n’y avait vraiment pas beaucoup d’Européens, surtout au poste de meneur. J’étais le premier meneur d’Europe à réussir. Maintenant, c’est très différent car il y a 50 à 60 Européens, une centaine de joueurs internationaux et le jeu s’est énormément développé, c’est génial pour le basket. »
« Les mock drafts ne se penchent jamais sur les sixièmes hommes »
Même s’ils furent longtemps stigmatisés pour leurs errances, notamment défensives, les Européens sont désormais incontournables dans la ligue. Les réussites de Dirk Nowitzki (MVP 2007 et champion 2011), Tony Parker (quadruple champion NBA et MVP des finales 2007) ou Pau Gasol (double champion NBA, quintuple All-Star) ont contribué à gommer l’image caricaturale dont souffraient les joueurs extra-américains.
D’autres les ont suivis et si tous ne sont pas amenés à devenir stars, ils s’imposent dans des rôles de lieutenant ou de role players : c’est notamment le cas de Nicolas Batum, Marco Belinelli, Omri Casspi ou bien évidemment Boris Diaw.
Interrogé sur l’impact concret de cette arrivée massive de joueurs d’Europe en NBA, ce dernier affirme que leur intelligence de jeu est une plus-value indéniable pour les équipes.
« Parmi les raisons qui expliquent pourquoi les franchises recrutent des Européens, il y a l’état d’esprit, » répond le sixième homme des Spurs. « Généralement, ils sont mieux préparés à jouer à un niveau professionnel ou dans un collectif. Quand on regarde ceux qui sont draftés à la sortie de l’université, c’est toujours le meilleur joueur de sa fac. Je n’ai jamais vu quelqu’un dire lors des mock drafts qu’il fallait sélectionner le sixième homme de Syracuse car c’est un excellent joueur d’équipe. Or, quand on arrive en NBA, on n’est jamais le meilleur joueur de son équipe : il faut être un joueur collectif et certains joueurs de l’université ne savent pas comment faire car ils ne l’ont jamais fait. Ils étaient le meilleur joueur de leur équipe à l’université, même depuis le lycée, avec toutes les actions pour eux, les écrans posés pour qu’ils puissent être ouverts et tirer. Certains joueurs ne savent pas poser un écran car ils n’ont jamais eu à le faire. Les gars draftés en Europe ont déjà joué pro et ont déjà dû être le joueur du banc ou le role player. »
Ses propos ne sont finalement pas si éloignés de ceux tenus par Kobe Bryant il y a peu et il est vrai que la draft tend à favoriser les joueurs phares de leur université au détriment des role players. Pourtant, Draymond Green prouve aujourd’hui que sa polyvalence et son intelligence de jeu sont des atouts dans cette ligue alors que dans le même temps, des ex-stars universitaires comme Adam Morrison, Jimmer Fredette ou Nik Stauskas disparaissent des radars.