[preview 2015/16] Numéro 11 : Miami Heat

NBA: JAN 13 Heat at Lakers Depuis le 26 septembre, Basket USA se jette à l’eau en vous proposant ses traditionnelles previews pour la saison régulière. Comme chaque année, on effectue un compte à rebours, de la 30e à la 1ère place, et il s’agit d’une synthèse globale des choix de la rédaction. Comme chaque année, on ne fera pas l’unanimité mais comme chaque année, on en prend le risque.

Aujourd’hui, place au Heat passé de la finale NBA à la « lottery » après le départ de LeBron James… La sinistrose a disparu, et les bonnes nouvelles sont nombreuses. Chris Bosh est de retour, Hassan Whiteside aussi, et la propulsion arrière Dragic-Wade est de niveau All-Star. Suffisant pour jouer les trouble-fête à l’Est ?

ÉTAT DES LIEUX

Après une année à digérer le départ de LeBron James, mais aussi la maladie de Chris Bosh, le Heat a repris des couleurs cet été avec un recrutement ambitieux et une colonne vertébrale maintenue. L’objectif est clair : retrouver les playoffs et même venir bousculer les ténors de la saison dernière comme Cleveland et Atlanta.

Pour s’en donner les moyens, Pat Riley a rempli sa mission avec efficacité, prolongeant au prix fort Goran Dragic et Dwyane Wade, tout en recrutant plusieurs vétérans revanchards comme Amar’e Stoudemire et Gerald Green. Jolie pioche aussi du côté de la draft avec Justise Winslow, un arrière-ailier qui pourrait être parfait comme 6e homme, avant, peut-être de prendre le relais de Wade dans les années à venir.

Sous les panneaux, c’est très fort, à condition d’être en bonne santé… Révélation de la saison passée, Hassan Whiteside a le potentiel pour devenir l’un des meilleurs pivots de la ligue. Il sait tout faire, et s’il se calme, et gagne en régularité, c’est niveau All-Star. À ses côtés, Chris Bosh qui a manqué toute la fin de saison après une embolie pulmonaire. Son absence a fait cruellement défaut à Miami au mois d’avril alors que l’équipe était à la lutte pour une place en playoffs. S’il parvient à revenir en pleine forme, il sera toujours l’un des meilleurs intérieurs du championnat. Derrière lui, un autre revenant : Josh McRoberts, blessé au genou tout la saison passée. S’il retrouve son niveau de Charlotte, ce sera du tout bon.

Avec un effectif renforcé et une dizaine de joueurs de bon, voire très bon niveau, le Heat peut nourrir de grandes ambitions et s’inviter dans le Top 4 de sa conférence. A condition bien sûr que tout ce beau monde, et plus particulièrement le trio Bosh-Whiteside-Wade reste en bonne santé… Car n’oublions pas que le Heat possède l’un des effectifs les plus âgés de la ligue (30 ans de moyenne), et que les jeunes ont peu de responsabilités.

En l’état, ce Heat nous semble inférieur aux Hawks, aux Bulls et aux Wizards. À la fois parce qu’il reste des incertitudes sur la forme physique de certains joueurs, mais aussi parce qu’il manque un élément important dans le groupe : un ou plusieurs shooteurs à 3-points. Dans le basket moderne, c’est une lacune qui peut coûter cher.

ARRIVÉES

Keith Benson, Gerald Green (Phoenix), Corey Hawkins (draft), Josh Richardson (draft), Amar’e Stoudemire (Dallas), Greg Whittington (draft) et Justise Winslow (draft)

DÉPARTS

Michael Beasley (Chine), Zoran Dragic (Khimki Moscou) et Shabazz Napier (Orlando)

LE CINQ DU DÉBUT DE SAISON

LE BANC

Mario Chalmers, Justise Winslow, Josh McRoberts, Gerald Green, Amar’e Stoudemire, Josh Richardson, James Ennis, Udonis Haslem, Tyler Johnson et Chris Andersen

LE JOUEUR À SUIVRE

Hassan Whiteside

Que Dwyane Wade et Chris Bosh nous excusent, mais c’est sans doute Hassan Whiteside qui détient les clés de la saison du Heat. S’il est bien luné et régulier, il transforme l’équipe, et lui permet de jouer les yeux dans les yeux avec n’importe quelle équipe. C’est un rebondeur et un contreur incroyable, et c’est un vrai danger en attaque. Il est en fin de contrat, bientôt free agent non protégé, et s’il réussit une grosse saison, il peut espérer un contrat proche des 100 millions de dollars. Car des pivots avec un tel potentiel, ça ne court pas les rues. Pat Riley a eu le nez fin il y a quelques mois en lui donnant sa chance. On attend de voir désormais s’il est complémentaire de Chris Bosh, et s’il est capable de se contrôler et de limiter les fautes. En tout cas, ce qui est certain, c’est qu’il a le potentiel pour être le meilleur pivot de la côte Est.

MASSE SALARIALE

92.4 millions de dollars (6e sur 30)

MOYENNE D’ÂGE

30.3 ans

Dans une conférence Est très ouverte, le Heat prend un départ canon, et le duo Dragic-Wade a peu d’équivalents de ce côté des Etats-Unis. Dépourvu de vrais shooteurs, Miami mise sur du jeu en pénétration et du pick-and-roll. Les décalages sont efficaces, et le tandem Bosh-Whiteside sanctionne près du cercle. Luol Deng et Justise Winslow cimentent l’ensemble par leur défense et leur capacité à faire briller les autres. En sortie de banc, Gerald Green est toujours aussi efficace sur des courtes périodes et Josh McRoberts confirme qu’il est un très bon passeur. De l’autre côté du terrain, Whiteside intimide et c’est collectivement que Miami parvient à étouffer ses adversaires, s’offrant de nombreuses opportunités sur jeu rapide. Bonne nouvelle : Wade ne voit quasiment pas l’infirmerie de la saison, et Miami s’invite dans le Top 3 de sa conférence.

Si Chris Bosh a bien récupéré de sa demi-saison sans jouer, en revanche, Dwyane Wade reste enquiquiné par ses problèmes de genoux. Certes, Winslow confirme qu’il est un bon joueur mais Erik Spoelstra a toutes les peines à travailler avec un groupe au complet. Quant à Whiteside, il est sujet aux sautes d’humeur, et ses fautes à répétition, souvent techniques, le collent sur le banc plus longtemps que prévu. Le coach revient donc souvent à cinq plus polyvalent avec McRoberts en 4, et Bosh en 5. Il y a davantage de mouvement en attaque, la balle circule mieux mais c’est aussi moins athlétique et moins puissant. Et puis, il reste ce gros point noir à corriger : la maladresse à 3-points. Seul Mario Chalmers apporte du danger dans ce domaine, et ça oblige Spoelstra à l’utiliser davantage au poste 2. Au final, comme la saison passée, le Heat reste englué dans le ventre mou de sa conférence, obligé de batailler jusqu’en avril pour arracher son ticket pour les playoffs.