Charlotte : si proche, si loin

On dit souvent que l’apprentissage est fait d’échecs et de défaites. Les Charlotte Bobcats l’ont appris à leurs dépens en l’espace de 8 jours, en chutant lourdement (4-0) lors de leur premier playoffs face à une équipe d’Orlando pas nécessairement convaincante ni dominante mais aguerrie à l’exercice et d’un réalisme impressionnant.

Malgré tout le bilan n’est pas forcement sombre pour la franchise de Caroline du Nord et Basket USA dresse les bons points mais aussi les mauvais des Bobcats ainsi que leur perspective d’avenir pour la saison prochaine.

Les bons points

Charlotte n’a jamais été larguée dans la série, perdant au pire de 15 points au match 2. En fait, la plupart dles matches se sont joués dans les derniers moments.
Même si Orlando n’a pas convaincu, Charlotte a fait preuve de courage (Stephen Jackson était blessé…) et n’a jamais rien lâché surtout à domicile.

Le duo de stars a globalement répondu présent, notamment  Gerald Wallace avec 17.5 pts, 9 rebonds. Certains étaient sceptiques quant à sa capacité à maintenir son niveau en phases finales, et Wallace n’a pas semblé tétanisé par l’enjeu (comme cela avait été le cas au All-Star game…).
Pour sa part, Stephen Jackson a dû faire face à une blessure au genou, et excepté le dernier match, il a réussi lui aussi une bonne série avec 18 pts et 5 rebonds par match.

Enfin la défense, point fort de l’équipe n’a pas craqué, encaissant 95 pts par match et faisant donc tomber la moyenne d’Orlando de près de 8 pts (102,8/m en saison).

Les mauvais points

Comme annoncé dans notre preview Jameer Nelson a dominé Raymond Felton. Le meneur du Magic a inscrit par deux fois 32 pts et fini la série à 23 pts de moyenne à 48 % aux tirs. En face, Felton ne peut soutenir la comparaison (12 pts à 40%), et ce sont surtout ses mauvais choix qui ont marqué les esprits.

Alors que Dwight Howard a passé la moitié de sa série sur le banc, Charlotte n’est pas parvenu à en profiter. Sous les panneaux, Tyson Chandler n’est plus que l’ombre de lui-même et Boris Diaw n’est pas un véritable ailier-fort. Pour aller plus loin à l’avenir, les Bobcats ont absolument besoin d’une paire d’intérieurs capables d’apporter plus de 20 points et 10 rebonds par match. C’est un minimum.

Pour finir, jamais les Bobcats n’ont réussi à élever leur niveau de jeu en même temps. En fait, à l’instar, de Boris Diaw, le jeu de Charlotte était branché sur le courant alternatif. A propos du Français, s’il a maintenu ses moyennes de rebonds et de passes, il a en revanche marqué 4 points de moins qu’en saison régulière. Lui, qui avait disputé les playoffs avec les Suns, aurait dû apporter plus.

L’avenir

Malgré ce sweep, l’avenir s’annonce plutôt sous de bonnes auspices pour Charlotte. Le patron est tout de même Michael Jordan et il est impensable qu’il ne  souhaite pas laver l’affront de ce sweep l’année prochaine en construisant une grosse équipe. Il manque une superstar dans cette équipe, à la mène ou sous les panneaux.
La bonne nouvelle, c’est que Larry Brown a confirmé qu’il ne voulait coacher que pour Jordan et qu’il n’avait pas l’intention de prendre sa retraite.
Les fondations sont posées. Charlotte est une équipe défensive, la meilleure de la ligue et il ne manque qu’un peu de constance à l’extérieur (seulement 13 victoires cette saison) pour faire de Charlotte un vrai outsider de cette conférence Est.

Sortant de leur plus belle saison, les Bobcats reviendront plus fort l’année prochaine et tenteront de décrocher leur première victoire en playoffs et pourquoi pas leur première série.