On n’attendait pas les Bucks à une telle place en début de saison. Et la blessure de Michael Redd avait plongé tout le monde dans le doute. Qu’attendre de cette équipe sans véritable star ? Les coups d’éclat de Brandon Jennings, la volonté de fer de Scott Skiles, la constance d’Andrew Bogut et surtout l’apport de John Salmons ont porté les Bucks en playoffs (46-36).
Et puis Bogut a fait grimacer les spectateurs du monde entier en retombant sur son bras. Une chute horrible qui pèse encore sur l’estomac de tous les fans des Bucks. Sans lui, comment faire face à des Hawks qui montent constamment en puissance ?
Deux All-Stars (Joe Johnson et Al Horford), l’aérien Josh Smith, le solide Marvin Williams et le vétéran Mike Bibby. Les Hawks (53-29) aiment courir et peuvent tous porter le ballon. De la polyvalence à chaque poste et Jamal Crawford, le grain de folie venu du banc.
Entre rigueur défensive et improvisation offensive, le duel entre Bucks et Hawks ne peut pas proposer un affrontement de style plus marqué.
Voici nos prévisions pour cette série avec une analyse, secteur par secteur.
Meneurs de jeu
Mike Bibby face à Brandon Jennings. L’expérience face à la fougue. Pour Mike Bibby, le début de saison fut compliqué. Un manque d’adresse, moins de responsabilités et l’arrivée de Jamal Crawford, souvent utilisé par Mike Woodson à la création, ont fait baisser son influence sur l’équipe.
Mieux depuis quelques temps, sa montée en puissance sera nécessaire aux Hawks, toujours un peu fragiles psychologiquement.
En face, ce fut l’inverse pour Brandon Jennings. Un départ en fanfare avec 55 points face aux Warriors et puis une perte d’adresse. Le rookie a du faire des efforts en défense et pondérer son jeu. Avec le soutien d’un Luke Ridnour précieux, les Bucks ont trouvé leur équilibre.
Egalité.
Extérieurs
John Salmons a transfiguré cette équipe des Bucks. Trainant avec un bilan plus ou moins équilibré, elle s’est alors mise à enchainer les victoires. Salmons, c’est tout ce qui manquait à Milwaukee : un shooteur fiable capable de créer son propre shoot mais aussi de créer les décalages pour les autres.
Longtemps jugé irrégulier depuis son arrivée en NBA, il était relativement anonyme aux Bulls en première partie de saison, voire carrément à côté de son shoot. Mais il évolue à un niveau incroyable depuis son arrivée dans le Wisconsin.
A ses côtés, Carlos Delfino est un joueur sous-côté. Bon défenseur, appliqué en attaque et dur au mal, il fait son boulot.
En face, Joe Johnson, le couteau-suisse de la NBA. Il peut tout faire, il sait tout faire. All-Star désormais reconnu, il manque peut-être encore de mordant dans le money-time mais pose des soucis constants à ses adversaires.
Marvin Williams progresse de façon continue. On attend encore qu’il révèle totalement son potentiel mais il semble prendre place dans cette équipe des Hawks. Capable de finir une action au cercle ou à 3-points, l’équilibre de son jeu se mêle à celui de Joe Johnson, de qui il dépend quand même beaucoup.
Avantage Hawks
Intérieurs
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Andrew Bogut n’est plus là et la raquette des Bucks semble bien triste. Les vaillants Mbah a Moute et Kurt Thomas seront là défensivement pour empêcher Josh Smith et Al Horford de s’approprier la peinture mais, offensivement, on ne peut pas dire que ces deux-là soient les premières options de l’équipe. Difficile pour eux de se créer leur propre shoot et on voit mal comment les Bucks pourraient alterner jeu intérieur et extérieur.
En face justement, Smith et Horford, tous deux très mobiles, auraient pu souffrir face à Bogut. Désormais, la tâche s’annonce plus facile. Attention toutefois à ne pas oublier de venir au combat dans la peinture, des soucis qui peuvent se présenter lorsqu’on pense pouvoir dominer l’adversaire.
Avantage Hawks
Les bancs
Milwaukee a su se construire un banc complet. Jerry Stackhouse apporte des points et de l’expérience, Luke Ridnour de la création, Ersan Ilyasova du jeu intérieur et des shoots à 3 points. Mais là encore, pas vraiment de véritable force dans la peinture. Skiles a même évoqué l’idée d’utiliser Ilyasova au poste de pivot, ce qui peut quand même se révéler compliqué pour le frêle Turc.
Côté Hawks, Jamal Crawford a accepté sans rechigner son rôle de sixième homme. Et ça lui réussit parfaitement puisqu’il est le deuxième meilleur marqueur de l’équipe derrière Joe Johnson. Zaza Pachulia et sa dureté défensive aux côtés de la vitesse de Jeff Teague forment un banc tout à fait correct.
Egalité
Les coachs
Scott Skiles, peut-être en route pour le titre de coach de l’année, a su imposer sa patte défensive à Milwaukee. Sous son impulsion, les Bucks sont devenus une véritable machine de déconstruction, capable de briser n’importe quelle attaque. Reste à voir si cela suffira.
Mike Woodson continue lui de faire progresser les Hawks. Année après année, il continue à partager les rôles de façon méthodique, incorpore les rookies selon ses besoins et sait donner les libertés dont ont besoin ses joueurs pour s’exprimer offensivement. Un véritable chantier de construction qui porte ses fruits.
Avantage Bucks
La clé de la série
John Salmons. Clairement, si les Bucks veulent s’imposer, il faudra que Salmons réalise une série parfaite, mêlant à la fois réussite au shoot, équilibre dans son jeu et création. Bref, il faudra qu’il évolue à un niveau stratosphérique car il représente la seule option offensive véritablement viable pour Milwaukee. Beaucoup (trop ?) de choses reposent sur lui.
La saison régulière
Février 28 : 106-102 pour Atlanta
Mars 22: 98-95 pour Milwaukee
Verdict
Diminués par la blessure de leur pièce maitresse Andrew Bogut, les Bucks risquent d’avoir bien du mal à contenir la furia offensive des Hawks et cette série risque bien de devenir un des « What if? » de ce premier tour.
Pronostic : Atlanta Hawks 4-1