Portland – Memphis : Nicolas Batum (27 pts) n’a pas suffi…

Et de sept… Battu quatre fois en saison régulière par les Grizzlies, Portland a encore chuté devant sa bête noire (109-115). Menés tout le match par un adversaire impressionnant de ressources collectives et d’autorité dans la raquette, les Blazers ont vécu le bal des occasions manquées, à l’instar des trois tirs primés ratés de Nicolas Batum sur des possessions cruciales. L’ailier français peut rager car il a réalisé un gros match (27 pts), mais il aura manqué trop de choses à Rip City pour éviter ce douzièmes revers en treize confrontations face à Marc Gasol (25 pts, 7 rbds, 4 passes) et sa bande de sous-estimés.

Quand un coach n’a officiellement rien à reprocher à son équipe mais qu’elle est menée de 9 pts, il y a deux interprétations : l’autruche est aveugle ou l’aveu d’impuissance est trop flagrant. Le crime de lèse langue de bois est commis par Terry Stotts en fin de première quart temps. Moins de quinze minutes plus tard, Damian Lillard (14 pts à 6/9) a beau venger le 10/37 des deux joutes précédentes, Nico Batum peut bien faire ficelle sur trois de ses quatre tirs primés, un C.J McCollum (10 pts) vaut bien deux Aaron Afflalo, Portland est relégué à  -13 à la pause (49-62).

Aldridge la tête ailleurs…

Le constat est donc double : oui ces Grizzlies sont intouchables pour Rip City, et oui Terry Stotts ne blâme pas publiquement un évident coupable, LaMarcus Aldridge, comme s’il valait mieux enfouir la tête dans le sable que d’accepter le problème.
Le All Star de Rip City est-il déjà parti ailleurs dans sa tête ? Son 1/10 aux tirs en première mi-temps, son laxisme défensif, dont Courtney Lee et Mike Conley se sont régalés dans les deux premiers quarts – 22 pts à 9/15 pour la paire d’arrières – et son attitude nonchalante interrogent.

Portland ne peut pas s’en sortir avec son leader la tronche dans les chaussettes. Memphis le sent et appuie à où ça fait mal. Sa première mi-temps est un modèle de collectif, de sérénité, d’autorité et d’adresse : 57,5%, 2 balles perdues, neuf scoreurs, 13 passes et 13/14 aux lancers. L’élan des Grizzlies en donne même un aux cannes de Kostas Koufos qui claque un gros dunk sur McCollum. Nick Calathes compense lui parfaitement l’absence de Beno Udrih, signe que Memphis joue sur du coton.

Même sans Conley, Memphis ne cède rien

Même quand Aldridge montre un chouia de rébellion et enchaîne un contre avec un jump, les Grizzlies ne vacillent pas. Batman ouvre le troisième quart temps par un tir primé, Marc Gasol et Z-Bo récitent leurs gammes dans la raquette, en solistes comme des All Stars qu’ils sont logiquement. Les Blazers continuent d’être bouffés dans la peinture, sur les drive, les back door ou au poste. Aldridge score autant dans ce quart temps que dans les deux premiers, avec un très bon McCollum en complément, mais Portland n’arrive pas à emballer son Moda Center, malgré l’absence de Mike Conley, rentré aux vestiaires après un choc au visage avec McCollum.

Il manque une série, des stops, des rebonds offensifs et de l’adresse extérieure. Il manque ce coup de folie qui fait chavirer les salles et change les tournures d’un match de playoffs. A l’image d’un and one Bryantesque de Jeff Green, Memphis possède toujours une arme de dissuasion massive pour calmer l’écrin de Rip City. Après un jumper d’Aldridge, Portland revient à -8 en début de quatrième mais abandonne immédiatement deux rebonds offensifs dans la foulée. Vince Carter punit au drive ce manque de gnac sur la possession suivante : trente secondes en résument alors 38 !

Batum, les occasions manquées

Bis repetita quatre minutes plus tard. Trois lancers de Batman ramènent Portland à -8. Pendant que les Grizzlies restent muets sur deux possessions consécutives, événement rare ce soir, Nico se manque deux fois à 3-points. Gasol lui fait splash coup sur coup au périmètre, les pieds dans le béton. Le normand ne lâche rien et persiste de loin, à -7 et après trois stops consécutifs des Blazers son filoche fait exploser le Moda Center : Portland revient à – 4 à trois minutes du terme. Pour la première fois Memphis est dans le dur. Mais…forcément vous l’aurez compris , il y a toujours un « mais » depuis le début.

Le « mais », c’est que Batman manque la cible à 3-points, Lillard aussi et des premiers spectateurs quittent déjà la salle… Le sixième tir primé de Batum ne les fera pas revenir. L’ailier champion d’Europe hurle sa frustration sur une faute inexistante sifflée par des arbitres moins irréprochable que lui. Il reste moins d’une minute, Memphis est à +7. La messe est dite. Il ne reste plus que l’honneur lundi aux Blazers pour éviter un sweep avant de penser déjà à la saison prochaine. Sur le papier cette série n’est pas finie, dans l’esprit elle l’est.

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