Certaines défaites font plus mal que d’autres par les interrogations qu’elles engendrent et les doutes qu’elles foutent dans les têtes. Doc Rivers le sait et va passer une courte nuit. Sa soirée de lundi a été cauchemardesque. Bouffés par des Hawks plus intelligents, plus collectifs, plus volontaires, les Clippers ont mordu la poussière (98-107) sans jamais avoir été capables de réagir. Atlanta et le duo Paul Millsap-Jeff Teague (43 pts) surclassent Lob City, qui restait sur 11 victoires en 12 matches au Staples Center.
Budenholzer rime avec bulldozer, mais parler de la défense des Hawks reviendrait plutôt à évoquer un rouleau compresseur. Mais attention, ce compacteur là possède la traction maline. En NBA depuis début novembre le Faucon use par son intelligence, pas par sa puissance. Les Clippers l’ont constaté, comme toute la ligue avant eux. Une fois passé le 11-2 initial, Atlanta a imposé son credo et ses us et son rythme. Même quand rien ne rentre, comme dans les six premières minutes du deuxième quart temps, le patron de l’Est reste dans ses gammes, avec en première période Paul Millsap (11 pts) et le duo DeMarre Carroll-Kyle Korver (17 pts) pour compenser la maladresse des autres.
Le banc des Clippers pas au niveau
Pendant deux quarts temps, les Hawks jouent aux maçons (35,7%) sans être plus en verve aux lancers (7/13) mais leur opération endormissement a fonctionné. Gêné par la défense géorgienne sur les lignes de passe et les écrans, Lob City peut compter sur DeAndre Jordan (9 pts, 11 rbds en première mi-temps) pour combler dans la raquette (7/12 et 14 pts) les manquements extérieurs (5/18 à trois points). Privés de transition et de shoots faciles, les Clippers n’ont pas su profiter du passage à vide offensif des Hawks et se contentent de 2 pts d’avance à la pause (46-44).
Les tracas angelenos empirent dans le troisième quart temps, quand Jeff Teague retrouve la mire. Le meneur aux cannes de lévrier fait la misère aux hôtes et dans son sillage, les Hawks retrouvent de l’adresse. DeMarre Carroll (17 pts, 8 rbds, 4 passes) et Pero Antic (13 pts) confirment qu’ils sont bougrement sous-cotés pendant que le banc de L.A est indigent, Spencer Hawes et Jordan Farmar les premiers. Frustré, Blake Griffin va chercher aux lancers ce que la défense adverse ne lui accorde pas et Atlanta attaque le dernier quart avec 8 pts d’avance.
Paul Millsap le métronome
Les mouches squattent le même âne en début de quatrième quart temps. Dennis « Mini Rondo » Schroder continue sur la lancée de son retour de vestiaire et s’amuse devant Chris Paul « himself ». L.A est paumé et n’y est plus. Derrière la ligne primée et en contre attaque, les Hawks punissent l’apathie d’un hôte ensuqué. Signe d’un manque d’envie ? La moindre gonfle qui traîne au sol ou dans les airs est pour Atlanta, plus vif, plus intense. Meilleur tout simplement.
Dans les six dernières minutes Paul Millsap (23 pts) se régale encore un peu plus sur les errements défensifs angelenos. Les balles perdues et quelques shoots ouverts ratés quand le momentum pouvait encore switcher achèvent les Clippers. Cet échec criant pose des questions. La thèse de l’accident est plausible mais la domination des Hawks suscite trop d’interrogations.
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