Les Spurs n’auront finalement pas eu besoin de Hulk Hogan et ses muscles, présents cette nuit à la Quicken Loans Arena pour venir à bout des Cavs (90-92). Car cette fois encore, la science du jeu a triomphé face aux biceps de LeBron James et ses coéquipiers. Les champions en titre, emmenés par un tandem Diaw-Duncan des grands soirs (19 pts chacun), ont bouclé l’affaire dans le money-time grâce à deux coups de génie signés Manu Ginobili. D’un lay-up conclu après un système parfaitement récité, et en chipant le ballon du match des mains de LeBron James, l’Argentin a bouclé en solo le travail de toute une équipe qui retrouve progressivement son meilleur niveau. Autre symbole de la victoire du mental sur le physique, la perf’ de Boris Diaw, qui a été intenable pendant trois quart-temps, tout en se coltinant Love ou James en défense sans broncher. L’énergie du Big Three des Cavs, épaulé d’Anderson Varejao, s’avère vite inefficace si la tête ne suit pas. Et ça, le LeBron James du catch ne le sait que trop bien.
Un « Dream Tim » de rêve
Le jeu des Spurs se met rapidement en place, et Tim Duncan débloque la situation en tirant profit de la défense en dilettante de Varejao au poste haut. Dream Tim est aussi là pour conclure en contre-attaque et convertir la passe de TP en 2+1. Boris Diaw, starter, fluidifie le jeu avec ses angles de passes improbables. Afin de servir Timmy, mais aussi Leonard, qui traîne dans son dos pour filer au dunk (10-13). Bien défendu jusque là par ce dernier, LeBron James monte en régime. Et après un premier 3 points et un « touch-down » lay-up en contre attaque, le King décide d’impliquer le reste de l’équipe, en servant Love, Marion à 3 points, et Varejao qui répond à un Duncan qui en perd son sang froid sur l’action suivante (17-17). Pas de quoi paniquer pour autant côté texan, car Diaw et Ginobili sont là pour faire briller son remplaçant Aaron Baynes, ce qui permet aux Spurs de mener 23-20.
Le fantôme de Rudy T. de retour
Dans la roue de leurs hôtes, les Cavs réussissent un 11-0 à cheval sur les deux quart-temps (28-23). Green stoppe l’hémorragie dans son exercice favori, mais Varejao, omniprésent, en remet une couche. Associé à Joseph, Tony Parker peine à régler la mire et laisse filer deux lancers. Mais les retours de Leonard, Diaw et Duncan finissent par remettre de l’ordre. LBJ commet déjà sa 3e faute pour une caresse trop appuyée sur le visage de Duncan. Et derrière, c’est Diaw, seul à 3 points, qui sanctionne depuis l’aile, avant de délivrer sa 4e passe pour le remuant Joseph (34-31). Le Girondin se rattrape ensuite de son oubli sur Varejao en glissant un floatter bien senti. Seul souci, LeBron James reste sur le parquet et perfore la défense à lui tout seul pour le 2+1. Derrière, c’est Kyrie Irving qui se sent pousser des ailes et colle deux paniers à 3 points pour offrir 11 longueurs d’avance aux Cavs (47-36). Mais avec le cœur d’un champion, San Antonio revient à –3 en moins d’1’30, par Leonard par deux fois, Duncan, puis Ginobili (47-44). Un premier avertissement sans frais pour la bande à Coach Pop.
Boris Diaw sur les bases d’un triple double
Au retour des vestiaires, Popovich digère mal le panier de Kevin Love, et prend un temps mort après 19 secondes de jeu. Une mise au point sans doute nécessaire puisque le head coach de San Antonio voit son équipe revenir par l’intermédiaire de Duncan, d’un dunk sur un service de Diaw, et de Leonard (53-52). Le ballon circule bien, les Texans prennent de bons shoots, mais l’adresse n’est pas au rendez-vous. Du coup, après de nouveaux ratés de Baynes et Leonard, Cleveland continue de mener la danse. Il faut même un Boris Diaw en forme olympique pour maintenir les siens dans la course. Même s’il ne peut rien faire en défense sur la passe lumineuse de James au dessus de sa tête pour le alley-oop de Tristan Thompson (65-64), « Captain Babac » peut se targuer d’aligner les actions positives. Une sorte de bulldozer girondin qui, dans son style, compile avec 17 points, 6 rebonds et 7 passes après trois quart-temps. Diaw passe ensuite le relais à Corey Joseph, qui permet aux Spurs de conclure le 3e acte avec 3 longueurs d’avance (69-72).
LeBron manque la balle de match
Il faudra un exploit de Waiters et un incroyable panier longue distance d’Irving après un subtil dribble dans le dos pour relancer les locaux. A l’image de Tony Parker, en déficit d’adresse cette nuit, les Spurs ne parviennent pas à créer un écart suffisant pour s’éviter une fin de match délicate. Et après un panier raté de Boris Diaw au poste, c’est LBJ qui prend les choses en main, en lançant Varejao en contre-attaque sur une passe millimétrée. Découpé par Green, le Brésilien ne met qu’un lancer, mais se rattrape ensuite avec un finger-roll qui concrétise la 9e passe décisive de LBJ (84-81). Mais dans le sprint final, Cleveland gâche trop de munitions. Et la pression monte d’un cran lorsque Duncan puis Parker au lancer font passer les Spurs devant. Le duel entre James et le big three texan nous remémore les folles nuits de juin de ces deux dernières années. Mais King James ne se montre pas à la hauteur en concédant une première perte de balle cruciale après remise en jeu. En guise de réponse, les Spurs sortent le système parfait, avec Parker pour Duncan pour Ginobili qui sanctionne la frêle défense de Harris (88-91). Dans les dernières secondes, alors que les Cavs pouvaient exploiter le dernier lancer-franc raté de Ginobili (souvenir, souvenir), James perd à nouveau la gonfle à 5 secondes de la fin.
San Antonio vient s’imposer en champion, alors que LeBron James, autodésigné coupable, s’en allait ruminer ce nouveau revers, loin de faire les affaires des Cavs (5v-5d).
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