Même si on n’attendait pas forcément les Rockets et les Warriors à un tel niveau, au regard des mouvements de cet été pour l’un, et du changement de coach pour l’autre, force est de constater que la vraie bonne surprise de ces huit premiers jours de compétition, c’est l’invincibilité des Grizzlies (5v-0d).
Alors qu’ils réalisent le meilleur début de saison de leur histoire, les coéquipiers de Marc Gasol semblent être à l’apogée de leur jeu avec des joueurs qui se connaissent par coeur (seul Vince Carter est nouveau) et une défense toujours référence : 86 points encaissés par match, numéro 1 de la NBA.
« Je ne serais pas surpris qu’en fin de saison, ce soit eux qui sortent du lot à l’Ouest » annonce Jeff Hornacek, le coach des Suns.
Contrairement aux Warriors ou aux Rockets, les Grizzlies ne s’appuient pas sur les grosses performances de ces joueurs vedettes pour faire la différence. Memphis, c’est un collectif, et un plan de jeu respecté de la première à la dernière minute. Même lorsque l’équipe est malmenée par des formations plus athlétiques et plus rapides, comme les Wolves ou les Suns, les Grizzlies parviennent tout de même à faire la différence.
Symbole de ce retour au tout premier plan, Marc Gasol. Délesté de quelques kilos, et débarrassé de ses pépins de l’an passé, le frère de Pau est redevenu le pivot le plus complet de la ligue. A la fois par ses qualités défensives (sa lecture des systèmes adverses est essentielle), mais aussi par sa qualité de passes en attaque, et sa complémentarité avec le toujours impeccable Zach Randolph (16.8 pts, 11 rbds/m). Et comme Gasol n’a jamais semblé aussi mobile, les Grizzlies développent un jeu bien plus séduisant que les années précédentes.
Les anti-Clippers
Quant au facteur X, pour le moment, c’est Courtney Lee. L’ancien arrière du Magic et des Celtics revit à Memphis dans un rôle de titulaire où son adresse à 3-points (70%) et son entente avec Tony Allen posent des problèmes aux extérieurs adverses. Cette saison, le jeu des Grizzlies est plus équilibré, et Dave Joerger note une nouveauté.
« On marque de différents endroits du terrain » fait remarquer le coach des Grizzlies. « Lorsqu’on réalise des stops en défense, ou on prend des rebonds, on est capable d’obtenir des paniers faciles. Auparavant, c’était difficile pour nous. »
Au final, si l’on ajoute un meneur de jeu de qualité qui mériterait d’être All-Star (Mike Conley), de bons « role player » (Leuer, Koufos, Pondexter…), on obtient l’archétype même de l’outsider de la conférence Ouest. Une sorte d’antithèse des Clippers avec un jeu peu aérien, mais des joueurs disciplinés et dont la première mission est de ne pas laisser l’adversaire marquer. Cela fait plusieurs années que c’est comme ça, et il ne faudrait pas oublier qu’en 2013, ça les avait mené jusqu’en finale de conférence, battue uniquement par les Spurs.