Damien Inglis deviendra cette saison le 21e français à fouler les parquets de la NBA. Drafté par les Milwaukee Bucks en 31e position au mois de juin, l’ancien joueur de Roanne s’est malheureusement blessé au pied et est toujours indisponible. Il garde malgré tout le sourire et a répondu à nos questions lors du passage de son équipe à Washington.
Damien, vous venez d’entamer votre saison de rookie en NBA. Malgré votre blessure, quelles sont vos premières impressions depuis votre arrivée en NBA ?
Tout se passe vraiment très bien au sein du groupe. Malheureusement, je n’ai pas encore pu goûter au terrain mais ça va venir. Je vis mon rêve, enfin pas encore totalement vu que je n’ai pas encore joué, mais c’est génial d’être en NBA. Mon adaptation est parfaite et l’ambiance est excellente dans l’équipe. Je n’ai vraiment pas à me plaindre, il n’y a plus qu’à attendre d’être de retour sur pied et tout sera parfait.
Le fait d’avoir manqué toute la préparation ne vous inquiète-t-il pas pour la suite de la saison ?
Je pense que pour n’importe quel sportif, c’est difficile de regarder ses coéquipiers jouer et de suivre les matchs depuis le banc. Être blessé est toujours un moment compliqué et ce que l’on veut c’est jouer et être sur le parquet. Maintenant, je ne suis pas complètement à l’arrêt et je continue de travailler tous les jours à l’entraînement. Je travaille mon physique, musculation et natation, je shoote même si je ne peux pas sauter… Après, je sais que ma situation n’est pas idéale. Je suis non seulement rookie mais en plus je suis étranger et il ne sera pas facile de gagner ma place dans la rotation. Il va falloir que je m’affirme dans le groupe. Revenir en pleine saison ne sera pas facile, mais je vais me battre pour cela.
Les Milwaukee Bucks sont attendus en bas de tableau cette saison. Comment voyez-vous la franchise évoluer cette saison et dans le futur ?
On construit sur le long terme. On est conscient que notre équipe est très jeune et que ça prendra du temps pour grimper dans la hiérarchie de la NBA. Je suis bien content d’être ici parce que l’on va pouvoir construire un groupe dans la durée et progresser étape par étape. Nous avons beaucoup de joueurs de talent, le club est en pleine mutation avec un nouveau coach, de nouveau propriétaires, de nouveaux joueurs… Il faudra être patient mais les bases sont selon moi très solides.
Comment s’est passée votre rencontre avec votre coach, le légendaire Jason Kidd ?
Il est vraiment super sympa et abordable. C’est lui qui est venu vers moi à mon arrivée à Milwaukee. Je l’avais rapidement vu lors de la Summer League mais il était très occupé mais on a beaucoup discuté à Milwaukee et il m’a donné beaucoup de conseils, notamment au sujet de ma blessure. C’est quelque chose qu’il a connu en tant que joueur et pouvoir profiter de l’expérience de quelqu’un comme lui, c’est une chance exceptionnelle.
Jabari Parker est-il aussi fort qu’on le dit ?
Il est vraiment balèze. Cette année, il risque d’avoir l’une ou l’autre contre-performance mais on risque aussi de le voir signer des matchs à 30 points et 15 rebonds et où il dominera vraiment. Il est très doué et je peux vous garantir que ce n’est pas de la « hype ».
Et un mot sur Giannis Antetokounmpo ?
Un mec très sympa, jeune, talentueux, motivé. Avec Jabari et Giannis, on a le même âge (19 ans) et on est sur la même longueur d’onde et on s’entend vraiment très bien.
Y’a-t-il quelque chose qui vous a particulièrement marqué en NBA par rapport à ce que vous avez pu connaître avec Roanne ou l’INSEP ?
Si je ne devais citer qu’une seule chose, je dirais sans hésiter le rythme de travail. Je pensais que j’étais un bosseur mais je n’arrive pas à la cheville de certains joueurs. J’arrive à la salle à 8 heures tous les matins et je repars à 15 heures. Je suis donc là-bas pendant sept heures et je veux montrer que je suis là pour travailler et progresser, mais l’éthique de travail ici est vraiment d’un autre niveau par rapport à ce que j’ai pu connaître auparavant. Le niveau de jeu est évidemment beaucoup plus élevé, mais c’est la NBA. Le contraire m’aurait surpris…
Quel est le joueur que vous avez hâte de rencontrer ?
Pas vraiment de préférence. Je suis aussi excité à l’idée d’affronter Michael Kidd-Gilchrist que LeBron James.
On présente souvent la ville de Milwaukee comme l’une des moins excitantes de la NBA. Quelles sont vos impressions sur la ville ?
C’est un petit marché donc il y a forcément moins d’attention médiatique et l’on touche moins de gens vu que l’on est dans une ville plus petite que New York ou Los Angeles, mais je ne suis pas difficile. J’ai un bel appartement avec vue sur le lac Michigan et il y a de bons restos. Les gens sont très gentils et ouverts. En revanche, il fait déjà très froid…
Avez-vous déjà eu des contacts avec vos compatriotes français de la NBA ?
Nous n’avons joué que contre une équipe ayant un joueur français pour l’instant, et c’était Minnesota. J’ai donc pu parler avec Ronny Turiaf, qui est l’un des vétérans français aux Etats-Unis et j’ai hâte de pouvoir affronter tous les autres dans les semaines et les mois à venir.
Propos recueillis à Washington.