Les blogs de la rédaction

Mardi soir, on a tous été émus par les mots et les larmes de Kevin Durant rendant hommage à sa mère lors de la remise du trophée de MVP. Ce qui est passé au second plan, c’est l’hommage de ce même Kevin Durant à ses coéquipiers. Un à un, le meilleur joueur de l’année a eu un petit mot sincère à leur égard lors d’un speech de près d’une demi-heure.

C’est en regardant le Game 3 face aux Clippers que les mots de Durant me sont revenus en tête. Depuis ce speech, le Thunder a repris la main dans la série avec deux superbes victoires, et ce furent deux succès collectifs. Certes, Durant et Westbrook sont exceptionnels, mais leurs coéquipiers me donnent aussi l’impression d’être à leur top. Dans le match 2, quelques heures après le discours de Durant, c’est Kendrick Perkins et Thabo Sefolosha qui se lâchaient en attaque. La veille, Durant avait vanté leurs mérites, et insisté sur leur importance dans son succès. Ils l’avaient remercié.

En larmes, voici ce qu’avait dit Durant sur Perkins.

« Perk, je te détestais avant tu viennes ici. Mais une fois que tu es arrivé, ma perception a complètement changé. Tu es l’un des meilleurs coéquipiers que je n’ai jamais eu. Je te remercie tellement. Tes appels tard le soir après des matches compliqués… Tes SMS pour m’annoncer que j’étais MVP. Ça compte beaucoup pour moi, et je te remercie. »

« Russell, reste comme tu es. Je t’aime »

Cette nuit, Caron Butler et Reggie Jackson ont pris le relais, prenant leurs responsabilités dans des moments importants. Serge Ibaka aussi. Sans oublier Russell Westbrook qui joue incroyablement plus juste depuis deux matches. Mardi soir, Durant expliquait que c’était la première fois qu’il parlait de Russell en public. Souvenez-vous de ses mots très forts.

« Je pourrais parler de Russell toute la nuit. C’est un gars à fleur de peau qui briserait des murs pour moi. Il y a des jours où j’ai juste envie de t’attraper et de te secouer. Mais j’imagine que c’est pareil pour toi avec moi. Je t’aime Russell. Les gens écrivent et disent des choses injustes sur toi comme joueur, mais je suis le premier à te soutenir. Reste comme tu es. Tout le monde t’aime ici, et je t’aime. »

Lorsqu’un coéquipier vous dit ça, meilleur joueur du monde, de surcroît, ça ne peut que vous libérer non ?

Scott Brooks : « Ils ont beaucoup grandi et ils sont comme des frères »

Cette nuit, ce qui m’a aussi marqué, c’est que plusieurs fois j’ai vu des joueurs du Thunder s’expliquer, voire s’accrocher comme Russell Westbrook et Serge Ibaka en fin de match. Mais là où certains y verraient des embrouilles et des désaccords profonds, il faut juste y voir de la compétition ou la recherche de l’excellence. Ce sont des embrouilles positives, comme celles qu’on peut avoir avec un ami ou un frère. Dans le rôle du « père de famille », Scott Brooks apprécie ces moments-là, et il les provoque.

« Je l’ai remarqué depuis six ans » racontait Scott Brooks à USA Today. « Ils ont beaucoup grandi, comme n’importe quelle famille soudée, ils sont comme des frères. Il y a eu des discussions très chaudes. Il y a eu des moments très chauds à l’entraînement. Mais je les mets dans ces conditions de un contre un. Je les force à s’affronter car je sais que ça va les pousser au niveau supérieur. Mais au final, ils sont soudés et ont confiance en l’un de l’autre. »

Je vous invite d’ailleurs à voir ou revoir le dernier quart-temps du Game 3. J’ai eu le sentiment que Brooks laissait les clés à « ses enfants ». Plus particulièrement en attaque où j’ai trouvé qu’il y avait une grande liberté dans un moment pourtant très chaud. Elle est peut-être là la clé du succès du Thunder : de la rigueur défensive avec comme récompense, de la liberté offensive. C’est comme ça qu’Erik Spoelstra avait transformé le Heat, et on a vu le résultat.

LE SPEECH DE KEVIN DURANT

[videopub https://www.youtube.com/watch?v=UvKDw-EkfYg]