Parfaitement à l’unisson à la fin du premier match face à Dallas, Tim Duncan et Tony Parker ne sont pas devenus amis du jour au lendemain. A son arrivée dans la ligue en 2001, le meneur tricolore a eu droit à un silence radio inquiétant de la part du franchise player des Spurs.
« Il ne m’a pas adressé la parole une seule fois lors de ma première année » a-t-il révélé lors d’un point presse à l’entraînement. « C’était très étrange pour moi d’arriver de France et de voir une superstar qui ne parle pas du tout à son meneur. Je me disais qu’il était très dur. Parce que tout le monde devrait pouvoir parler à tout le monde. Mais on a grandi ensemble et il a appris à me faire confiance et maintenant je peux vraiment dire qu’on a une relation particulière, je me sens proche de lui sur le terrain. Et puis, même hors du terrain, on a traversé des choses ensemble qui nous ont rapproché. »
« Avec Popovich, c’était la guerre »
Avec le temps, le placide intérieur de San Antonio s’est progressivement déridé vis-à-vis de son jeune coéquipier français. Pour Tony Parker, cette longue attente a créé un souvenir d’autant plus mémorable aujourd’hui.
« J’étais très content, je me souviens, quand il a finalement commencé à me parler. Et je me suis dit que, peut-être, je pourrai rester dans cette équipe. Car si Timmy ne te parle pas, cela aurait été compliqué de rester aux Spurs. Il est l’homme de cette franchise. Je pense qu’il fallait que je gagne son respect. C’est normal d’une certaine manière quand on n’a que 19 ans. Je l’ai ressenti comme ça, il fallait que je gagne le respect de mes coéquipiers et de mes entraineurs. Et encore plus de Coach Pop. Durant les trois ou quatre premières années, c’était la guerre avec lui. »
La longévité et le succès des Spurs depuis les années 2000 tient également à ce type de relations forgées dans la difficulté et l’adversité. Que ce soit avec Duncan ou avec Popovich, Tony Parker a eu droit à une éducation à la dure au Texas… et sa carrière couronnée de nombreux succès ne fait que confirmer la justesse du traitement qu’il a subi à sa sortie du Paris Basket Racing et de la Pro A. Le très haut niveau, ça se mérite !