Toujours sans Nash et privés de Metta World Peace, les Lakers prennent logiquement la porte sur un coup de balai. Leur quatrième défaite (82-103) était scellée avant même l’expulsion de Dwight Howard (7 pts, 8 rbds), au début de la seconde période. Les Spurs de Tony Parker (23 pts en 26 minutes) se sont baladés, permettant à Tracy McGrady de refouler un parquet NBA.
L’apanage des grands joueurs, c’est de se faire regretter quand ils manquent à l’appel. Toute la saison, Steve Nash a couru après ses belles heures, son corps de presque quadragénaire lui rappelant son âge au quotidien. Mais sans leur meneur titulaire pour contre-balancer la blessure de Kobe, les Lakers pataugent dans le genre de choucroute alsacienne impossible à trouver dans le moindre restaurant de la Cité des anges.
Avec Nash en tenue de combat (contre le temps qui passe), les balayés du dimanche n’auraient jamais trainé leurs balles perdues comme un aussi gros boulet. Double-MVP sur le parquet ou non, San Antonio s’en serait sorti, aisément ou non. Mais Nash en costard sur le banc, les Spurs n’ont eu qu’à capitaliser dès la pause sur les 15 offrandes de poussins de leurs victimes expiatoires.
A trois minutes de la mi-temps, les Lakers comptabilisaient déjà 14 balles perdues, pour 13 paniers inscrits dans la balance. En réponse à ce brouillon de collectif, Tony Parker (15 pts et 4 passes en première période) ouvre la voie de l’opportunisme discipliné pour sceller l’affaire, avant même le repos (34-52). D’Antoni avait pourtant prévenu ses infirmes au préalable, les balles perdues seraient une des clefs de la rencontre. Difficile de lui donner tort après 18 minutes : dès le milieu du deuxième quart-temps, l’écart grimpe à +14.
La présence de Kobe derrière le banc n’a rien changé
Le premier panier primé angeleno du match inscrit dans la foulée par Chris Duhon, utilisé 43 minutes par D’Antoni, ne changera rien au destin de la mise à mort. Ce revers humiliant mais inévitable était décidé avant même le coup d’envoi. La seconde faute technique de Dwight Howard en tout début du troisième quart-temps sera la goutte de l’eau non potable qui fait déborder le vase du dépit. « J’ai eu le sentiment d’être dans un mauvais rêve, sans jamais me réveiller », avouera Superman une demi-heure après la fin de la débâcle.
« Nous avions quand même des bons joueurs sur le parquet, les blessures ne sont pas une excuse. Cette équipe là pouvait quand même battre les Spurs, facilement », regrettera après coup feu Ron Artest. « Je suis fier de mes gars, ils se sont battus », assurait plus tôt un Mike D’Antoni, conscient que l’infirmerie a eu raison des ambitions initiales.
Quand Andrew Goudelock s’avère être le joueur qui prend le plus de tirs, en deux minutes de moins que Pau Gasol (16 pts à 8/12), la première élimination au premier tour de la franchise depuis 2007 n’est que conclusion logique.
Comme la saison passée, San Antonio déboule en demi-finale de conférence sans avoir perdu le moindre match. DeJuan Blair a profité de cette promenade pour se remettre en confiance avec 26 pts sur ses deux dernières sorties. Manu Ginobili a lui repris le rythme et Tracy McGrady retrouvé le chemin des parquets NBA. Gregg Popovich se contentera de ça, même un tantinet irrité par la faible opposition. Golden State ou Denver sera une autre affaire, il le sait.
Pour les Lakers – qui possèdent huit joueurs sous contrat pour la saison prochaine – l’été sera agité. Très agité ? « Je serais surpris qu’il n’y ait aucun changement », confiera Pau Gasol en conférence de presse. Jim Buss et Mitch Kupchack vont devoir très vite prendre des décisions. Une ville les attend au tournant.