Preview Finale de conférence Est : Miami (2)

Chaque fois que les deux équipes se sont retrouvées en playoffs, le vainqueur de la série a joué, et perdu, la finale NBA.

La première fois, c’était en 2010, au premier tour. Puis, en demi-finale de conférence en 2011 et enfin cette année, en finale de conférence. Une finale de conférence qui s’annonce bouillante, au regard du scénario de l’an dernier. La série avait été ultra physique et engagée, et Miami s’était imposé en 5 matches.

C’est aussi l’affrontement de la philosophie du Big Three. Chaque équipe ayant été construite sur ce principe. Mais cette année, c’est différent puisque Chris Bosh est blessé, et Rajon Rondo a transformé définitivement le Big Three en Big Four.

Beaucoup d’inconnus gravitent autour de cette série, mais une chose est sûr : cela va être intense, dur et tactique.

Meneur de jeu

Second joueur de l’histoire avec Magic Johnson en 1984 à produire au moins 14.1 points, 7.4 rebonds et 12.7 passes de moyenne sur une série en 7 matches, Rajon Rondo est au sommet. En plus d’être toujours aussi complet (3 triple double depuis le début des playoffs), il a progressé à mi-distance.

Mario Chalmers va donc devoir tout donner pour limiter l’impact de Rondo sur le jeu des Celtics. Surtout que le niveau de jeu du meneur de Boston influe directement sur celui de Kevin Garnett. Chalmers doit rester concentré, appliqué et serein pour réussir sa mission. Adroit à 3 pts depuis le début des playoffs, il ne doit pas non plus oublier de mettre dedans pour libérer ses extérieurs.

Il a donc une énorme pression sur les épaules. Rondo, lui, se sublime avec la pression et devient encore plus fort. Peut-on dire la même chose de Chalmers ?

Avantage Boston

Extérieurs

Comme Kevin Garnett est énorme depuis le début des playoffs, LeBron James va probablement retrouver l’aile et laisser le boulot à de vrais intérieurs. Il va donc former avec Dwyane Wade, le danger numéro 1 pour Boston. Depuis trois matches, les deux joueurs marchent sur l’eau, Wade a scoré 99 pts, James 98 pts. La connexion entre les deux joueurs est naturelle et l’impact physique est énorme.

Ray Allen, toujours en délicatesse avec sa cheville et pris de vitesse par Evan Turner en demi-finale, va avoir beaucoup de mal à limiter Wade. Quant à Pierce, il a toujours été plutôt bon contre James. Mais les deux Celtics sont tellement inconstants, au contraire des Dos Amigos qui sont au sommet, que le duel paraît déséquilibré.

Avantage Miami

Intérieurs

Chris Bosh va mieux mais n’est toujours pas de retour, c’est Udonis Haslem et Ronny Turiaf qui garderont, au départ, la raquette du Heat. Une raquette sous dimensionnée et très défensive qui sera chargée de Kevin Garnett. On peut néanmoins penser que Turiaf sera rapidement remplacé par Joël Anthony, plus grand.

Car Garnett est énorme depuis plusieurs semaines. Très adroit à mi-distance, il est aussi trop technique dos au panier pour les pivots classiques. Et comme Brandon Bass monte en puissance, la raquette des Celtics semble plus puissante, plus adroite, plus technique, plus offensive que celle du Heat.

Avantage Boston

Les bancs

Clairement pas la force des deux équipes. Avec la blessure d’Avery Bradley, Boston a de nouveau Allen dans son cinq majeur. L’apport du banc est donc faible, quand il n’est pas inexistant. La défense de Greg Stiemsma, quelques shoots extérieurs de Mike Pietrus et les bonnes choses que peuvent faire Kenyon Dooling ou Ryan Hollins. Les chiffres le prouvent, quand Garnett et Rondo ne sont pas sur le terrain, Boston est moins efficace, voire coule.

Côté Heat, tous les remplaçants proposent le même profil : des shooteurs. Shane Battier, Mike Miller ou James Jones sont là pour aider Wade et James à pénétrer. Face à la très forte défense de Boston dans la raquette, ce rôle est primordial et ils ont l’autorisation de leur coach pour shooter. Si les shooteurs sont efficaces, Miami sera très fort. Sinon, les minutes sans James ou Wade sur le terrain seront longues.

Égalité

Les coaches

La blessure d’Avery Bradley et celles de Jermaine O’Neal et Jeff Green, poussent Doc Rivers a être inventif et audacieux. Et depuis le début des playoffs, les paris tentés par le coach des Celtics sont payants. Boston est en finale de conférence, en ayant perdu successivement deux titulaires.

Erik Spoelstra lui doit faire avec la blessure de Bosh, et son accrochage avec Dwyane Wade lors du match 3 contre Indiana a marqué les esprits. Il a alors pu compter sur un niveau de jeu incroyable de ses deux stars.

Tactiquement, Rivers est plus armé. Il faudra être audacieux et rapidement prendre la mesure avant un éventuel retour de Bosh.

Avantage Boston

La clé de la série

Les blessures ne sont pas une excuse, mais c’est le maître mot dans les deux camps. La clé sera donc Ray Allen. Très inefficace depuis le début des playoffs, il n’a pas trouvé la mire, sauf en fin de match 7 contre Philadelphie. Et il a été mis en difficulté défensivement par Evan Turner, surtout poste-bas.

Si Allen retrouve, un tant soit peu, son shoot et de la mobilité en défense, les Celtics auront un coup à jouer. Sinon, cela paraît compliqué de limiter Wade. Et si en plus, il ne pèse pas plus offensivement, l’équilibre va manquer dans le jeu de Boston.

Les statistiques

Miami

Boston

Le bilan de la saison

Boston : 3-1

27 décembre : Miami – Boston (115-107)

1er avril : Boston – Miami (91-72)

10 avril : Miami – Boston (107-115)

24 avril : Boston – Miami (78-66)

Verdict

Boston possède le meilleur bilan en saison régulière avec 3 victoires en 4 matches, un esprit de revanche et une envie de bien finir l’aventure du Big Three en 2007. Mais cela sera compliqué, surtout si Allen ne redevient pas le meilleur shooteur de l’histoire qu’il est. L’espoir pourrait aussi venir du duo Rondo-Garnett placé sur les postes faibles de Miami.

Avec le niveau de jeu phénoménal du duo James-Wade, Miami possède une arme inégalée dans la ligue et Boston devra empêcher le duo de combiner plus de 60 points par match. Boston paraît plus complet et plus équilibré mais les blessures, l’inconstance de certaines cadres et le manque de l’avantage du terrain semblent des éléments trop importants à ce niveau de la compétition.

Miami : 4-2