Miami – LA Lakers : le dernier mot pour Dwyane Wade

Dwyane Wade tient sa revanche ! Battu sur le fil au Staples Center le 4 décembre dernier par un incroyable shoot au buzzer de Kobe Bryant, la star du Heat lui rend la monnaie de sa pièce avec une victoire après prolongation.

Malgré 39 pts dont 10 d’affilée dans le money time, KB24 quitte la Floride la tête basse après un match incroyablement équilibré (19 égalités, 31 changements de leaders, un record pour la saison).

On se souvient tous de la dernière rencontre entre Miami et Los Angeles. Le Heat est à quelques encablures de créer l’exploit : s’imposer sur les terres du champion en titre. Sauf, sauf… et bien que Kobe Bryant n’était pas tout à fait d’accord pour laisser ce match lui filer entre les doigts alors qu’il lui reste encore une chance : one last shot. Muselé par la défense agressive de D-Wade, le Black Mamba semblait dans la panade sauf, sauf… et bien que le fils de Joe Jellybean avait encore un atout dans sa manche : un shoot sur un pied, en déséquilibre, à trois points à la desperado, qui rentre avec la planche. Game pour les angelinos, et série toujours en cours de shoots décisifs pour l’idole californienne.

Cette fois-ci, le décor est différent. Place à la tiède ambiance du sud Floride. Les acteurs sont diminués : Kobe retrouve petit à petit la forme après sa longue (pour lui) absence des parquets. Flash est lui aussi sur le retour et cherche encore ses marques. Un match dans le match bien sûr entre les deux coéquipiers du team USA. Mais pour Miami, c’est déjà un match de playoffs vu leur situation compliquée à l’Est. Il s’agit pour eux de se relancer, et une victoire contre les Lakers serait un moindre mal avant l’ultime rush.

Pataugeant dans un jeu de soliste sans leur chef d’orchestre Dwyane Wade, le Heat reprend quelques couleurs dans ce match. Il fait jeu égal pendant la première mi-temps. Quentin Richardson se réveillait enfin pour enfiler les perles derrière la ligne. Wade fidèle à lui-même, Beasley toujours aussi spectaculaire sur les rebonds offensifs, et un Carlos Arroyo particulièrement saignant fournissaient les ingrédients d’une performance collective solide. Mais encore insuffisante contre les golgoths de LA. Sans faire de vagues, Kobe se la jouait discret pour mieux tromper l’ennemi.

Comme peut-être cette bonne série du Heat qui prenait un petit avantage au score avant l’entame du dernier quart (74-68) n’était finalement qu’une illusion. Car dans le crunch time, Bryant ne s’est pas fait prier pour briller. Comme à son habitude, il ramenait les siens à hauteur dans la dernière minute. Mais l’ancien shooteur voyageur Richardson était décidément dans une bonne soirée, sa meilleure de l’année (25 points en tout), et redonnait l’avantage aux siens sur sa 7^ème réussite derrière l’arc. Comme si le scénario était écrit d’avance, comme si le fantasme rejoignait la réalité pour une nouvelle émotion, Kobe saisissait le moment et envoyait un énième shoot décisif pour prolonger le plaisir à 99 partout pour une période supplémentaire.

Dans la prolongation, Kobe continuait son effort herculéen (39 points dont 10 consécutifs pour son équipe à cheval sur le dernier quart et la prolongation) mais arrivait finalement à une limite quand il se heurtait à Jermaine O’Neal qui provoquait là une faute offensive décisive quant à l’issue du match. Les Lakers perdaient la possession et voyaient s’échapper Miami qui pouvaient compter sur un Wade très altruiste et presque gestionnaire dans la prolongation (27 points et 14 passes…mais aussi 6 balles perdues). Gasol clôturait la marque à 114-111 pour une victoire de marque pour le Heat.

« C’est tout J.O. sur cette action. Jermaine n’est pas qu’un contreur. Il protège aussi son panier en provoquant des passages en force. Je l’ai vu venir, et c’était super. Ce soir, tout le monde a bien fait son boulot » résume Dwyane Wade.

En perte de vitesse constante après un début de saison acceptable, Miami doit capitaliser sur ce type d’effort collectif pour solidifier sa position à l’Est (actuellement détenteur du 8^ème et dernier strapontin pour les playoffs).

Les Lakers quant à eux ne semblent pas s’inquiéter outre-mesure de cette déconvenue, mais leurs défaites contre Boston, Dallas et désormais Miami montrent que l’édifice présente quelques failles. Reste à savoir si ce road trip de mars (12 de leurs 15 matchs sont à l’extérieur) va aggraver l’usure de l’architecture ou au contraire renforcer la conviction de son architecte zen.