La course au MVP : Dwight Howard, plus Clark Kent que Superman ?

Tous les mardis, “La course au MVP” vous propose de retrouver un Top 5 des candidats potentiels au titre de Most Valuable Player.

Pour cette nouvelle édition, nous allons nous intéresser au pivot du Magic d’Orlando, et accessoirement meilleur rebondeur et contreur de la ligue, Dwight Howard.

Cette année, le trophée de MVP reviendra à LeBron James, c’est quasiment une certitude. Si vous avez vu le match de Cleveland face à Milwaukee, où LeBron James est resté sur le banc tout au long de la rencontre, vous avez certainement remarqué que tous les joueurs des Cavs avaient tendance à jeter un petit coup d’œil en direction de leur leader après une passe ratée ou une faute provoquée. Cela donne encore un peu plus de dimension à l’impact que peut avoir James sur ses coéquipiers. Il est quasiment impossible que James ne soit pas à nouveau couronné cette saison, ce qui fait que, les places les plus difficiles à attribuer dans cette course au MVP, sont les places restantes.

Si j’ai choisi de vous parler de Dwight Howard, c’est parce que, cette semaine, nba.com et espn.com l’ont placé respectivement 3ème et 4ème de leur course au MVP. En ce qui me concerne, je n’ai placé Howard qu’une fois dans le top 5 cette saison (la semaine dernière). Ayant toujours eu une préférence pour les meneurs et les arrières, je me suis demandé si mes choix étaient suffisamment objectifs concernant le géant du Magic (Mondial Basket s’était déjà posé la question en octobre dernier).

Howard, pierre angulaire du jeu de Orlando

Dimanche soir, le Magic a battu les Lakers de deux petits points. A un mois et demi des playoffs, c’est tout à fait le genre de match ou l’on peut juger de l’impact d’un joueur sur son équipe. Alors que peut-on dire de Howard ?

Comme souvent, Howard a été pénalisé par les fautes. Des fautes pas toujours justifiées d’ailleurs. Lors de ce match, D12 a fait le boulot. Il a été présent dans la raquette, et malgré les fautes, il avait déjà capté 11 rebonds en seulement 15 minutes de jeu. En défense, il a été plutôt bon dans l’ensemble, même si son erreur de marquage, et de jugement, sur un shoot, en toute fin de match, de Bryant à 3 points 2-points a failli coûter la victoire à Orlando. Toutefois, le rôle de Howard est de défendre la raquette du Magic, et c’est quelque chose qu’il sait parfaitement faire, comme le prouvent ses 2.8 contres par match.

En attaque, et c’est là qu’est tout le problème, Howard est trop limité. Lorsqu’il a le ballon au poste, Howard joue dos au défenseur, il dribble et joue des épaules, s’il parvient à emmener le défenseur, cela se termine en dunk, sinon, il ressort pour un coéquipier. Si seulement Howard pouvait posséder quelques moves en poste bas, et un petit shoot à 2-3 mètres, il serait un pivot hors du commun.

C’est assez paradoxal, mais c’est cela qui fait de Howard la pierre angulaire du jeu de Orlando. Vous n’avez pas besoin de faire venir une superstar à ses côtés, de bons role players (et de bons shooteurs) suffisent. Avec un tel physique, Howard oblige les défenses adversaires à tenter des prises à deux. D’un autre coté, si vous abandonnez votre joueur pour aller aider sur Howard, vous prenez le risque de vous prendre un shoot extérieur. C’est un avantage considérable.

Howard, franchise player, mais pas encore MVP

C’est un fait, la NBA manque cruellement de pivots dominateurs. Il n’y a pas si longtemps que ça, lorsque les Olajuwon, Ewing, Robinson évoluaient dans la ligue, un physique imposant ne suffisait pas. A cette époque, Howard aurait été l’un des meilleurs rebondeurs-contreurs, voire l’un des meilleurs défenseurs de la ligue. Mais pas l’un des meilleurs pivots. Bien sûr, on ne juge pas les gens par rapport à ce qu’ils auraient pu être, mais par rapport à ce qu’ils sont, et Howard est le franchise player du Magic.

Il ne faut pas oublier que le Magic est arrivé en finale l’an passé, et qu’il occupe actuellement la seconde place de la conférence Est, et la troisième de toute la ligue, à deux victoires seulement des Lakers. C’est en grande partie grâce à Howard. L’an passé, il a été un membre clé dans la réussite du Magic, et il l’est encore cette année.

Alors Dwight Howard franchise player ? Oui. Je pense que c’est un joueur autour duquel, il faut construire une franchise. En revanche, je ne peux rejoindre mes confrères de nba.com et de espn.com lorsqu’ils le placent dans le top 4 des meilleurs joueurs de la ligue. Car c’est avant tout de cela qu’il s’agit. Lorsque vous recevez le trophée de MVP, cela signifie que vous êtes, pour un an, le meilleur joueur de la ligue. J’admets sans problème que le Magic ne serait pas là où il en est sans Howard, mais je ne crois pas qu’il soit pour autant le genre de joueur capable de dominer toute la ligue, et je pense qu’une place dans les mentions spéciales correspond tout à fait à D12.

Quizz : Allez, petite question avant d’attaquer le Top 5, savez vous quel est le pourcentage de réussite aux lancers-francs de Dirk Nowitzki cette saison, dans le 4ème quart-temps uniquement ? Réponse : 96.4% !

1-LeBron James (1)* : 30.0pts, 7.2reb, 8.5pd, 1.7int, 1.0ctr, 3.5bp, 50.6% Tirs, 34.7% 3pts, 77.7% LF
2-Kevin Durant (2) : 29.6pts, 7.6reb, 2.8pd, 1.4int, 1.0ctr, 3.6bp, 47.7% Tirs, 37.7% 3pts, 88.5% LF
3-Kobe Bryant (3) : 27.7pts, 5.3reb, 4.8pd, 1.7int, 0.3ctr, 2.9bp, 45.8% Tirs, 31.6% 3pts, 82.6% LF
4-Dirk Nowitzki (4) : 25.3pts, 7.7reb, 2.6pd, 0.9int, 1.1ctr, 1.8bp, 47.9% Tirs, 35.2% 3pts, 90.9% LF
5-Carmelo Anthony (-) : 28.7pts, 6.2reb, 3.5pd, 1.3int, 0.4ctr, 3.2bp, 46.2% Tirs, 33.3% 3pts, 82.7% LF

Mentions spéciales (dans le désordre) : Chris Bosh, Dwight Howard, Steve Nash, Deron Williams, Dwyane Wade

*() : Classement semaine précédente.